jeudi 28 janvier 2021

UN MONDE DE PAIX SANS EMPIRE


 

 

La seule institution à caractère politique mondiale que les 175 États existants se sont donnée porte le nom d’« Organisation des Nations Unies. (ONU) ». En elle, les peuples et les nations ont mis leur confiance pour assurer la paix dans le monde.

 

Coiffée de la Charte des droits des personnes et des peuples, elle a tout le pouvoir moral et politique de veiller à ce que les États du monde, petits et grands, faibles et puissants, respectent ces droits.  À ce jour, à ce que je sache, elle n’a pas abdiqué à cette responsabilité.

 

 Ceci dit, il est devenu plus qu’évident, que les EEUU d’Amérique, l’une des plus grandes puissances du monde, se considère « autorisées »à passer outre à la Charte des Nations Unies. Si les élus de ce gouvernement, l’ont été par le vote des électeurs et des électrices des EEUU, ils ne l’ont pas été par les citoyens du monde.

 

 Les faits sont suffisamment nombreux pour confirmer, sans se tromper, que les interférences de cette puissance dans les affaires internes, d’autres États, souverains et indépendants, sont la cause la plus sérieuse des conflits dans le monde.

 

Parler de paix sans parler de cet interventionnisme impérial dans les affaires internes d’autres pays, c’est se payer la tête du monde et couvrir, par ce silence, cet interventionnisme. C’est souvent le cas d’Églises et d’organismes humanitaires, largement financés par cet Empire. Le Venezuela et Cuba sont devenus des cas classiques de cet interventionnisme. Ils ne sont pas les seuls, évidemment. Il n’est du ressort d’aucun gouvernement, étasunien ou autre, de décider, hors du droit international, du sort des autres peuples. Cette responsabilité relève directement des Nations Unies.

 

Ceux et celles qui pouvaient penser que quelque chose allait changer, avec Joe Biden, quant au respect du droit international, il n’en est rien. Le nouveau président des Etats-Unis poursuit la tradition de ses prédécesseurs. Sur le Venezuela, il a fait savoir que son administration allait agir dans le but de favoriser une transition pacifique du pouvoir à travers des élections libres.  Il en parle comme si le Venezuela ne disposait pas d’une constitution et de pouvoirs d’État qui en assurent le respect. Les élections sont dictées par la Constitution et sanctionnées par le pouvoir du Conseil électoral et le pouvoir judiciaire. Pour le moment, l’actuel président du Venezuela est officiellement reconnu par les Nations Unies et plus des 2/3 des États du monde..

 

Joe Biden doit savoir qu’il appartient au peuple de décider des transitions ou pas de ses dirigeants. La Constitution est là pour leur en donner l’opportunité. Il suffit de penser au « référendum révocatoire » tel que prévu dans la Constitution. En janvier prochain, le peuple aura toute la légitimité de procéder à un tel référendum, pour autant que les requérants aient le nombre suffisant de signatures prévues dans la Constitution. Il s’agit d’une activité interne au Venezuela et, je ne vois pas ce que Joe. Biden  viendrait y faire. Quant à la démocratie dont il parle, je ne pense pas qu’il soit le mieux placé pour parler d’élections justes. S’il n’y a pas de fumée sans feu, on peut dire que la fumée s’est faite intensive suite à son élection comme président.

 

Si nous voulons la paix, il faut que les peuples, les États, les Églises du monde rappellent avec force l’existence du « droit international » et l’obligation pour tous les États,  puissants ou pas » de respecter ce droit et de mettre fin à cet interventionnisme qui se présente comme un sauveur d’humanité, alors qu’il n’ait qu’ambitions de conquête et de domination.

 

Il est bien connu que le nouveau Président des EEUU est de confession catholique, étant le second, après John F. Kennedy, à occuper cette fonction. Le Pape François s’en réjouis et se dit tout disposé à collaborer avec ce dernier pour la paix dans le monde. 

 

Nous avons pu constater, lors des dernières élections présidentielles, que le candidat Joe Biden ne voulait surtout pas que des pays comme la Russie et la Chine interviennent de quelques manières que ce soit dans les affaires internes des EEUU.

 

En tant que catholique, je me permets de lui demander ce qu’il pense de ce que nous dit l’Évangile  « de ne pas faire aux autres ce qu’on aime pas que l’on nous fasse.

« « Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous- mêmes pour eux : c’est la Loi et les Prophètes » 

« Et comme vous voulez que les hommes agissent envers vous, agissez de mémé envers eux » Lc, 6,31

Le respect de la Loi international s’impose à tous les États. Aucune nation ne souhaite qu’on intervienne illégalement  dans ses affaires internes.

 

Oscar Fortin

28 janvier 2001

mercredi 20 janvier 2021

Venezuela: victime de gouvernements délinquants



 Nous parlons beaucoup des Nations Unies , mais très peu du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Une des causes reconnues des conflits entre « États » est l’interventionnisme. La Charte des droits, sanctionnées par les 175 pays, membres des Nations unies, condamne toutes ces formes d’interventionnisme et de ce qui en découle avec les sanctions et blocus économique. 

 « La Charte des Nations Unies proclame de façon expresse le principe de la non-intervention aux paragraphe 4 et 7 de son article 2. Ces dispositions postulent respectivement la prohibition du recours à la force et la non-intervention dans les affaires intérieures des États.. » 

 Cependant, la pratique internationale des dernières décennies se caractérise par un nombre croissant d’interventions armées, justifiées par des motifs d’humanité. Il s’agit le plus souvent d’interventions de type étatique. 

 Ces interventions sont-elles licites au regard de la Charte? 

 « Seules les réactions armées, menées dans un cadre collectif, sous le contrôle du Conseil de sécurité des N.U., principal responsable du maintien de la paix et de la sécurité international et selon les termes du Chapitre VII sont permises par la Charte des N.U.. » 

 Dans le préambule à la Charte on y retrouve également ces déclarations :

 6.Convaincus que la soumission des peuples à l'assujettissement, à la domination et à l'exploitation étrangers constitue l'un des plus grands obstacles à la promotion de la paix et de la sécurité internationales. 

 7 Convaincue que le principe de l'égalité des droits et de l'autodétermination des peuples constitue une contribution importante au droit international contemporain et que son application effective est de la plus haute importance pour promouvoir des relations amicales entre les États fondées sur le respect du principe d'égalité souveraine,

 Tout ceci pour dire que l’interventionnisme dans les affaires internes d’un autre État est tout simplement condamné par la Charte des droits. Il en va de même pour les sanctions qui sont autant de manières d’intervenir dans les affaires internes d’un autre État. 

 Que se passe-t-il dans le cas du Venezuela? 

 Selon les intérêts recherchés, les réponses peuvent être multiples. Il n’y a pas de doute que l’arrivée de la révolution bolivarienne, en 1998, a bouleversée l’ordre des soi-disant ayants droits au pouvoir de l’État. Les oligarchies traditionnelles ne l’ont pas pris et en ces derniers, Washington, qui avait main mise sur l’État du Venezuela, s’en est vite fait des alliés pour mettre fin à une telle révolution, faisant du peuple, le pouvoir dominant, et du gouvernement, l’artisan d’un socialisme à visage humain, chrétien et anti-impérialiste. 

 Avril 2002 sera la première grande intervention ayant pour objectif de reprendre le contrôle de l’État. Soutenu par Washington, ce coup d’État avait réuni une partie de l’armée ainsi que les principaux représentants de l’Oligarchie nationale, accompagnée, accompagnée par le cardinal et un Évêques de l’Époque. 

 Tout au long des années qui suivirent, l’objectif de mettre fin à cette révolution a donné lieu à bien des initiatives tant à l’interne qu’à l’externe. Leur plus grand défi est le peuple lui-même qui soutient majoritairement la révolution bolivarienne qui repose sur ne Constitution, voulue et votée par ces derniers. Les élections se déroulent conformément aux dispositions de la Constitution et elles se déroulent dans le cadre d’une technologie qualifiée par l’ex-Président Carter comme une des meilleures au monde. De toutes ces élections la « révolution » en a perdu deux qu’il a aussitôt reconnues.

 Il importe de rappeler que le Venezuela dispose d’une des plus importante de pétrole au monde, que ses mines d’or font rêver les prospecteurs d’or et les pays qui les accompagnent.

Il faut comprendre que derrière ces approches qui se présentent sous les dehors d’objectifs humanitaires et démocratiques, se cachent ces grands objectifs de reprise de contrôle de l’État vénézuélien et la prise en main de ses principales ressources. 

 C’est dans un tel contexte que les Etats-Unis, maitre d’œuvre de la mise hors service de la révolution bolivarienne, qu’il faut comprendre la base de cet interventionnisme qui vise à épuiser le peuple et à le détourner de la révolution bolivarienne. 

 Toutes ces actions se réalisent à l’encontre de la Charte des droits des personnes et des peuples des Nation Unies. Le Conseil de sécurité n’y peut rien, l’empire dispose d’un pouvoir de force qui lui permet d’agir au-delà du droit international. Les alliés de Washington sont là pour accentuer les frappes et discréditer, autant faire se peu, tout ce qui se fait au Venezuela. Il peut compter sur le groupe de Lima auquel le Canada est associé, il peut également compté sur le Vatican et l’épiscopat vénézuélien. L’Union Européenne et la Grande Bretagne sont également coopérant avec Washington. 

 On peut ajouter à tous ces derniers, les médias sur lesquels, le pouvoir de l’empire et de ses alliés agissent. 

 Selon la Charte des droits des Nations Unies, ils agissent à l’encontre de cette dernière en s’immisçant dans les affaires internes du Venezuela. 

 Il appartient aux N.U. et non à Washington et alliés, d’évaluer le gouvernement du Venezuela, dans l’exercice de la démocratie et du respect des droits de la personne et des peuples. Cette responsabilité incombe au Conseil de sécurité des Nations Unies.


Oscar Fortin
20 janvier 2020