vendredi 31 mars 2006

STEPHEN HARPER ET LE TRANS-AFGHAN-PIPELINE



Il est toujours triste de voir des soldats mourir au combat comme c’est toujours le cas pour tout combattant qui laisse sa vie pour une cause qui le rejoint. Cette tristesse devient toutefois plus grande lorsque cette mort résulte de l’initiative d’un gouvernement qui va non seulement au-delà de son mandat, mais trompe honteusement la population sur les véritables motifs de cette présence de nos forces armées en Afghanistan.

Chaque fois qu’un de nos soldats meurt au combat et nous revient dans un cercueil, notre Premier Ministre fait ressortir le fait qu’il n’est pas mort en vain et que son combat a contribué à faire grandir la démocratie dans le monde et à rendre ce dernier plus sécuritaire. Avec ces paroles les familles essaient de se consoler et les survivants à poursuivre le combat sans toujours savoir si c’est bien là la mission du Canada et si les objectifs poursuivis sont bien ceux qui lui correspondent.

Que diraient les familles des disparus et les soldats toujours dans cette guerre au péril de leur vie si on leur révélait que leur combat a pour objectif premier de rendre sécuritaire une zone où doit passer la Trans-Afghan Pipeline, à la construction duquel participeront des entreprises canadiennes ? Pourtant, c’est ce que prétend Monsieur Philippe Vallier dans une étude qu’il présente sous le titre La Canadian-Trans-Afghan-Pipeline-connection... La plus meilleure raison de faire la guerre.


http://www.latribuduverbe.com/archives/2006/03/la_canadiantransafghanpipeline.html#008694
« Sachez qu'en septembre 2004, notre ancien Premier Ministre Jean Chrétien, devenu conseiller pour deux cabinets d'avocats spécialisés dans le secteur du pétrole et du gaz, soit Bennett Jones et Hennan Blaikie, a participé à une délégation canadienne au Turkmenistan, aux cotés de magnats canadiens de l'industrie tel que Roger Haines, président de Buried Hill Energy, pour des négociations concernant le Trans-Afghan Pipeline (8,9, 10). Ce pipeline devrait traverser l’Afghanistan et approvisionner le Pakistan et l'Inde en gaz provenant du Turkmenistan, un pays soumis à la dictature du président Saparmurat Niyazov, dénoncé par la communauté internationale pour ses arrestations arbitraires. Le Trans-Afghan Pipeline devrait croiser la ville de Kandahar, en Afghanistan, justement là où se concentreront les troupes additionnelles de l'armée canadienne. »

Cette orientation prise sous le règne libérale est totalement avalisée par le gouvernement conservateur de Stephen Harper, comme le démontre la même étude.

« La Conservative Party-connection est une variation sur le même thème, puisque nos nouveaux représentants à Ottawa bénéficient tout autant de liens privilégiés avec ces deux cabinets d’avocats, pour lesquels travaille maintenant Jean Chrétien dans cette affaire. De fait, un des deux autres co-fondateur d’Heenan Blaikie, Peter M. Blaikie, fut président du Parti Conservateur du Canada entre 1981 et 1983 (16) , tandis que Tony Clement, actuel ministre de la santé et ancien chef de l'Alliance Canadienne, aujourd'hui le Parti conservateur du Canada, a oeuvré pour Bennett Jones pendant plus de 3 ans (17). Mentionnons aussi que l’ex-Premier Ministre conservateur de l’Alberta, Peter Lougheed, travaille maintenant pour Bennett-Jones (18,19). »

Si l’Administration Bush a leurré le peuple étasunien en lui dissimulant les vrais motifs de l’invasion de l’Irak, il ne faudrait pas, qu’alors nos voisins du Sud se réveillent, que nous nous laissions endormir par ce nouveau chef qui emprunte à peu près tout à G.W. BUSH pour mener à terme une mission que le Peuple canadien ne lui a pas confiée et que notre armée n’a pas à assumer. Si Bush est partie en guerre pour le pétrole de l’Irak, il n’est pas évident que le Peuple canadien soit disposé à suivre M. Harper sur le terrain de la guerre pour la Trans-Afghan Pipeline. Ce ne sont pas les libéraux de Jean Chrétien ni ses héritiers qui vont l’en dissuader. À nous d’agir.

S’il nous faut pleurer nos soldats morts que ce soit, à tout le moins, pour des valeurs pour lesquelles nous sommes prêts à donner notre vie. Il ne semble pas que ce soit actuellement le cas. Les milliards investis dans l’armée ne doivent pas servir pareille cause.


Oscar Fortin
31 mars 2006

http://humanisme.over-blog.com

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Monsieur Fortin,

Si vous me le permettez, je commenterai ce texte samedi ou dimanche, car il est présentement trop tard. Je préfère avoir les idées nettes pour le faire, par respect pour vous et, aussi, pour les idées que vous savez nous transmettre de façon toujours claire, sans équivoque.

C'est donc un rendez-vous!

André Tremblay, 1 avril 2006, 3 h. 40.