lundi 28 août 2006

LE VISAGE CACHÉ DU TERRORISME

DEUX FAITS RÉCENTS

Le 9 août dernier, un diplomate israélien est arrêté à l’aéroport international de Buenos Aires, Argentine, en possession d’une valise diplomatique remplie d’explosifs. Il était en partance pour Santiago du Chili. Heureusement qu’il n’était ni arabe, ni musulman, ni cubain ou vénézuélien, la nouvelle aurait vite fait la UNE de tous nos journaux et bulletins de nouvelles télévisés.

« Le mercredi 9 août dans l'après-midi, un important diplomate israélien a été arrêté par la Police de sécurité aéroportuaire (PSA) en possession d'une quantité considérable d'explosifs dans une mallette. Il était en partance pour le Chili, et il a été arrêté quelques minutes avant de monter dans l'avion. Malgré ses protestations courroucées, le commando de la PSA a procédé à son arrestation et communiqué les faits au ministère de l'Intérieur, qui ordonnait alors la plus grande discrétion. (www.alterinfo.net)

Le 23 août, au Venezuela, un envoi diplomatique de 20 valises, consignées comme effets personnels destinés à un diplomate de l’ambassade des États-Unis à Caracas, est inspecté. On y découvre, des explosifs, des mèches pour ces derniers et des détonateurs. Une autre valise aurait échappé au contrôle des enquêteurs et se trouverait actuellement en possession de l’Ambassade. On soupçonne qu’elle contienne des composantes d’armes pouvant servir à des roquettes.
Dans mon article plublié sur ce site sous le titre « TERRORISTES : QUE SONT-ILS ET QUI CROIRE ? » (http://humanisme.over-blog.com/article-2917239.html), je relève de nombreuses interrogations soulevées par les analystes concernant les versions officielles des actes terroristes qui sont spontanément attribués aux terroristes d’Al Qaeda, du Hezbollah ou de toute autre branche islamique, dite radicale. De plus en plus de personnes doutent des versions officielles qui ont vite fait d’identifier les auteurs de ces actions « non civilisées » qui tuent et blessent d’innocentes victimes. Pourtant, les deux exemples, plus haut mentionnés, ne font aucun doute quant à leurs auteurs et n’ont pas beaucoup à voir avec le drapeau de la non violence.

Dans le premier cas, celui de l’Argentine, plusieurs analystes voient la confirmation que ceux qui se font les victimes d’attentats en sont bien souvent les auteurs, souhaitant ainsi en faire porter le fardeau à leurs ennemis potentiels ou réels. Ils ne sont pas sans faire le lien avec les attentats contre l’ambassade d’Israël en 1992 et contre le Centre communautaire AMIA, en 1994, faisant une centaine de morts. Voici quelques extraits de l’analyse qu’en fait l’auteur.

« Vers l'invention d'un « troisième attentat »
En juin 1997, la revue électronique Libertad de Opinión diffusait les résultats de son enquête exclusive(relative aux attentats de 1992 et de 1994) : selon les rapports présentés par les ingénieurs chargés de l'expertise, il n'y eut aucune voiture piégée dans l'attentat contre l'ambassade, dont le bâtiment a été le siège d'une implosion, survenue à l'intérieur des locaux ; on y aurait même fabriqué a posteriori un cratère pour justifier la théorie d'un véhicule chargé d'explosifs, version soutenue par les dirigeants sionistes locaux. En mai 1999, la version papier de la revue Libertad de Opinión diffusait un autre article expliquant pourquoi de nombreux enquêteurs renonçaient à l'hypothèse islamique et envisageaient la probabilité que dans le second attentat aussi, il s'agisse d'une implosion, produite par l'explosion d'une caisse chargée d'explosifs, envoyée par la Communauté Israélite de Córdoba (Argentine). Nous mettons en ligne ces deux informations :
1 - On constate que malgré les intérêts puissants qui ont tenté d'étouffer ces conclusions, aujourd'hui les faits confirment l'analyse de Libertad de Opinión : les personnes poursuivies au départ ont toutes été relâchées, faute de preuves, et l'ex-juge Galeano [responsable de l'instruction] est mis en accusation ; l'ex-président de la DAIA (Délégation Amitié Israël Argentine) Rubén Beraja, escroc reconnu coupable de plusieurs faillites bancaires, fait également l'objet de poursuites, ainsi que le journaliste de Página 12 Raul Kollman, fabriquant de mensonges soutenu par le sionisme local.
2 - Quelques semaines avant qu'Israël ne déclenche sa nouvelle agression contre la Palestine et le Liban, la DAIA et le Centre Wiesenthal ont émis des communiqués de presse alertant sur la préparation d'un « troisième attentat » en Argentine. Parallèlement, depuis les États-Unis, le Pentagone et la Maison Blanche, partaient des rumeurs d'enquêtes présumées concluant aux “dangers latents” localisés dans la région de la Triple Frontière [Argentine, Paraguay, Brésil] du fait de la présence d'une importante communauté arabe « islamique », évoquant même l'arrivée de combattants d'al Qaida sur les lieux. (…)

D'après nos informations, c'est en Amérique latine qu'Israël prépare un coup d'éclat en ce moment, pour parer à l'indignation croissante des gouvernements locaux contre la barbarie sioniste. Pas un gouvernement latino-américain n'a soutenu Israël, ni n'a d’ailleurs critiqué ouvertement le Hezbollah. L'Argentine serait une cible privilégiée pour une grande opération médiatique, avec le précédent des attentats de 1992-1994, et le réveil de sa communauté musulmane. Le Chili s'y prêterait aussi, parce qu'une importante communauté palestinienne y réside. Tout ceci correspond parfaitement à la saisie opérée à l'aéroport d'Ezeiza. Nous espérons que le gouvernement agira maintenant selon l'intérêt national, et fera savoir ce qui s'est passé à Ezeiza ; qu'il donne l'identité complète du diplomate israélien, ouvre une enquête judiciaire, et exige des explications de la part du régime hébreu; au cas où il continuerait à cacher les faits, les risques pour l'Argentine et pour la sécurité des habitants sont imprévisibles. Le Réseau Kalki estime avoir fait son devoir d'information des citoyens. Traduit de l'espagnol par Maria Poumier, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique (www.tlaxcala.es). Cette traduction est en Copyleft. »

Dans le second cas, celui du Vénézuéla, les objectifs poursuivis seraient, entre autres, de nuire à la candidature du Venezuela au siège disponible au Conseil de Sécurité des Nations Unies et cela en le faisant passer pour un État délinquant au prise avec des conflits internes majeurs. Il va de soi que cette candidature dérange et qu’elle n’est pas souhaitée par le grand frère étasunien. Le second objectif, quant à lui, viserait à déstabiliser par des actions terroristes le gouvernement en cette période d’élection présidentielle. Ce ne serait pas la première fois que ce stratagème de la couverture diplomatique serait utilisé pour couvrir des actions clandestines. On rappelle, à cet effet, que la mitraillette utilisée pour assassiner Allende était entrée au Chili sous le couvert d’une valise diplomatique étasunienne.

QUE CONCLURE ?

Si, depuis le 11 septembre 2001, le TERRORISME est devenu, pour les apôtres de l’axe du bien, l’ennemi numéro 1 à abattre, il n’en demeure pas moins une arme utile à utiliser pour ajuster l’opinion publique à leurs projets d’intervention un peu partout dans le monde et de façon toute particulière au Moyen Orient, là où coule en abondance le pétrole. L’ajustement des discours de nos dirigeants sur les grandes valeurs de l’Occident chrétien n’est que de la poudre aux yeux. La Démocratie, la Liberté, le Respect des personnes, sont plus que jamais bafouées par ces apôtres de la lutte au terrorisme. Ils font appel aux Nations Unies lorsque cela leur convient, et lorsque ça ne leur convient pas ils l’ignorent. Au Mexique ils manipulent le vote du peuple afin de placer le candidat qui leur convient, peu importe le vote du citoyen. Au Venezuela, ils introduisent des armes et ils financent à coup de millions de dollars des groupes extrémistes pour empêcher le peuple d’élire de nouveau celui qui les rallie, Chavez. À Cuba, ils se présentent comme les grands défenseurs de la démocratie en maintenant un blocus condamné depuis des années par l’Assemblée générale des Nations Unies et en déversant des dizaines de millions de dollars pour renverser le gouvernement. Que dire des morts, des blessés, des prisonniers et torturés en Irak, en Afghanistan, à Guantanamo, au Liban et dans diverses prisons disséminées dans des pays peu scrupuleux du respect des droits de la personne ? Il faut regretter que le contrôle des medias ne permette pas toujours la diffusion d’une information qui éclairerait plus largement et plus librement les gens. Le mensonge et les demies vérités règnent en maître.

Le peuple dans son ensemble et toutes les personnes de bonne volonté sont pris en otages par des dirigeants sans scrupule, eux-mêmes soumis à des puissances financières qui n’ont que faire de l’humanisme et des valeurs qui lui assurent une identité.

Oscar Fortin
29 août, 2006

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Monsieur Fortin,

À la suite de l'article que vous venez de publier, je me permets de retranscrire ce que j'écrivais à propos de la désinformation, le printemps dernier. Je pense, en effet, que les deux paragraphes qui suivent sont toujours très actuels.

... [« ALBERT CAMUS, LE JOURNALISTE ».


Albert Camus a été le seul journaliste occidental à parler ( journal « Combat », 8 août 1945 ) de la bombe atomique lancée par les Américains sur la ville japonaise d’Hiroshima. Il était donc à contre courant de la presse de son époque. Bien plus, par ce geste, il affirmait l'importance primordiale qu'il accordait à la liberté de la presse.

Camus, le journaliste, s'était aussi fixé pour but d'assainir la presse sur laquelle il aimait polémiquer en fustigeant la "futilité des informateurs". Il préconisa même une charte de la presse, dont voici un extrait : « Informer bien au lieu d'informer vite, préciser le sens de chaque nouvelle par un commentaire approprié, instaurer un journalisme critique et en toutes choses, ne pas admettre que la politique l'emporte sur la morale ni que celle-ci tombe dans le moralisme ». Je crois que les magnats de la presse et que beaucoup de leurs journalistes auraient tout intérêt à relire ou lire cet extrait de la charte proposée par Camus. En tout cas, nous, les consommateurs de presse de toutes sortes, nous serions sûrement gagnants de leur en rappeler l'existence et l'essence....]

Si nous étions réellement informés, bien des choses changeraient et beaucoup d'autres n'auraient jamais lieu, les guerres notamment !

André Tremblay, consultant, Québec.