jeudi 7 janvier 2010

LE SOCIALISME DU XXI ème SIÈCLE


C’est en Amérique Latine, tout particulièrement au Venezuela, que l’expression a été largement diffusée par Hugo Chavez, le 30 janvier 2005, lors du Vème Forum social mondial. Ce concept, développé pour la première fois, en 1996, par l’auteur russe, A.V. Buzgalin, traduit et publié à Cuba, en 2000, sous le titre « El socialismo del siglo XXI », fut repris par le sociologue et analyste politique allemand, résidant au Mexique, Heinz Dieterich Steffan, dans des ouvrages subséquents à 1996. C’est toutefois à Chavez et au peuple du Venezuela que nous devons la mise en marche démocratique de cette voie du socialisme du XXIème siècle dont les contours ne sont pas préalablement définis mais dont les objectifs, pour leur part, sont clairement ciblés.

Pour Chavez, le socialisme vers lequel se dirige le peuple vénézuélien, se base sur la solidarité, la fraternité, sur l’amour, la liberté et l’égalité. Les formes concrètes que prendra ce socialisme du XXI nième siècle s’inspireront, sans doute, d’un paradigme nouveau, celui d’un libéralisme, affranchi du capitalisme, faisant cause commune avec un socialisme, affranchi de l’étatisme. Cette approche vient de Giulio Santosuosso dont les études démontrent que l’identification faite entre le capitalisme et le libéralisme, tout comme celle faite entre le socialisme et l’étatisme ont rendu impossible le rapprochement entre libéralisme et socialisme. Pour lui, la société qui rend possible la justice et le respect de tous doit s’alimenter à la fois d’un libéralisme sans capitalisme et d’un socialisme sans étatisme, en somme un socialisme libéral et un libéralisme socialiste.

Chavez a appelé à la réalisation de la 5ème Internationale socialiste dont la date devrait être fixée en avril 2010. Un appel historique où tous les représentants de la gauche engagée pour les changements sont convoqués. Une nouvelle Internationale sans manuel et sans obligation, a expliqué Chavez, où les différences seront les bienvenues. Un nouveau projet de coordination de la gauche doit se faire au sein d’une internationale pour affronter l’impérialisme, battre l’impérialisme, et lutter pour le socialisme du 21eme siècle. Il est nécessaire de travailler ensemble à l’élaboration d’un manifeste afin de créer l’unité autour du socialisme du 21eme siècle, a-t-il poursuivi.

Si le capitalisme est l’ennemi à abattre, d’autres, souvent au sein de la gauche elle-même, le sont tout autant comme c’est le cas pour l’étatisme, la bureaucratie et le dilettantisme qui se complait dans les discussions sans jamais passer à l’action. « Nous avons perdu beaucoup de temps, nous continuons à en prendre, à chercher des excuses à notre inaction. Je considère qu’un tel comportement constitue une trahison envers les espoirs de nos peuples. » Nous avons besoin de l’unité des partis de gauche, « mais des partis qui sont véritablement de gauche ». Je vous invite à lire le très bon compte rendu de Federico Fuentes sur ce moment historique de la convocation de la 5ème Internationale.

J’ose espérer que le Québec sera présent d’une façon ou d’une autre à cet évènement qui marquera, à ne pas douter, le XXIème siècle. Il s’agira d’un effort pour mettre au point un socialisme sans étatisme et un libéralisme sans capitalisme. De quoi alimenter les échanges entre ceux et celles qui ont à cœur le devenir de notre monde et de notre planète. Pour le moment, la date de cette rencontre extraordinaire n’est pas encore connue. Elle le sera en avril prochain, au moment de la clôture de ce premier grand Congrès du Part Socialiste Unifié du Venezuela (PSUV). Il est possible que Fidel Castro fasse le déplacement pour y participer.


Oscar Fortin
Québec, le 7 janvier 2010
http://humanisme.bogspot.com

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