mardi 20 septembre 2011

LE JUGEMENT DERNIER, VERSION VATICANE



REVISÉ  PAR PIERRE


Selon l’Évangile de Mathieu  (Mt. 25, 31-46), Jésus raconte  ce que sera le jugement dernier. Ce récit remonte au tout début de l’Église, avant même que cette dernière ait fixé la sacramentalité et les règles morales conduisant au salut éternel. Selon ces nouvelles règles et les sacrements qui les fondent le « jugement dernier » se présente de façon fort différente étant donné que les successeurs de Pierre, disposant du pouvoir de lier et de délier, en auront décidé autrement.  Alors voyons ce que ça donne.

« Lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s'assiéra sur le trône de sa gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d'avec les autres, comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs; et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde.

Vous avez accepté la foi en l’Église catholique, seule à pouvoir vous ouvrir les portes du ciel.

Vous avez suivi les directives de vos pasteurs sur la pratique fidèle des sacrements, tout particulièrement ceux du baptême, de la confession, du mariage et celui de l’Eucharistie dominicale.

Vous avez participé généreusement au paiement de la dîme exigée par votre Église.

Vous vous êtes abstenus de l’usage des contraceptifs dans vos relations amoureuses avec votre conjointe et conjoint ainsi que de toute relation extra-matrimoniale.

Vous avez toujours porté un grand respect aux successeurs des apôtres, leur obéissant dans la foi et vous abstenant de les critiquer et de les dénigrer face au monde.

Vous avez lutté, en union avec vos pasteurs, contre le mariage homosexuel et l’avortement, contre les idéologies marxistes et les théologiens de libération.

Vous m’avez honoré comme le roi et seigneur du monde et vous avez adoré Dieu avec une grande dévotion.

Ensuite, il dira à ceux qui seront à sa gauche: "Retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges".

Car vous n’avez pas reconnu l’Église catholique comme la seule apte à vous ouvrir les portes du ciel,

Vous n’avez pas suivi les directives de vos pasteurs sur la pratique des sacrements dont ceux du baptême, de la confession, du mariage et de l’eucharistie dominicale.

Vous n’avez pas payé votre dîme à l’Église comme il vous l’était demandé.

Vous avez utilisé les contraceptifs, favorisé le mariage entre personnes de mêmes sexes. toléré l’avortement et connu des aventures hors mariage;

Vous n’avez pas respecté vos pasteurs, leur faisant la leçon comme s’ils n’étaient pas mes seuls représentants auprès de vous.

Vous avez été excommuniés par les autorités ecclésiales.

Vous avez laissé de côté Dieu et ma Gloire de roi de l’univers pour vous préoccuper davantage du monde et de ses problèmes, comme si je n’étais pas là pour les résoudre.

Mais Seigneur, diront-ils, ne nous as-tu pas enseigné, toi-même,  d’aimer notre prochain, de pardonner aux pécheurs, de porter secours aux affamés, aux étrangers, aux persécutés ?

Ne nous as-tu pas dit que le sabbat était au service de l’homme et non l’inverse et que la loi était là non pour dominer, mais pour servir ?

Ne nous as-tu pas dit qu’il ne suffit pas de dire Père, Père pour accéder au Royaume de Dieu, mais de faire sa volonté et que cette volonté c’est de s’aimer les uns les autres dans la vérité, la justice, le respect, la compassion, la miséricorde ?

Ne nous as-tu pas donné l’exemple en condamnant les pharisiens, les grands-prêtres et les docteurs de la loi d’hypocrites et de sépulcres blanchis ?

Ne nous as-tu pas affirmé que ce que nous faisions aux plus petits des tiens c'est à toi que vous le faisions?

Comment peux-tu nous envoyer à la géhenne éternelle si nous nous sommes appliqués, sans toujours en être conscients, à mettre en pratique l’essentiel de tes enseignements ?

Alors Jésus, gêné par cette réplique et ne voulant pas déroger à sa promesse faite à Pierre de reconnaître au ciel son pouvoir de lier et de délier sur la terre, lui demanda ce qu’il en pensait.

Pierre pris alors la parole et dit à Jésus : « toi seul sais lire dans le fond des cœurs et toi seul peux reconnaître ceux et celles qui t’ont été fidèles. Tu l’as fait avec moi qui t’avais renié et avais cherché à t’entraîner sur des voies qui n’étaient pas celles de ton Père.

À écouter la défense de ces gens, je reconnais ton enseignement et ton témoignage de vie. La grande majorité est formée de ceux et celles qui t’ont suivi, consciemment ou non, jusque dans les retranchements les plus obscurs et les plus retranchés de l’humanité pour y apporter lumière, réconfort, justice, vérité, amour, compassion et solidarité.

Ainsi, selon les pouvoirs que tu m’as donnés sur terre, je prends donc sur moi de délier ces derniers de toutes ces lois accumulées par une église coupée de ses racines évangéliques et j’en fais tout autant pour tous ceux et celles qui ont suivi, de bonne foi, cette église, davantage fondée sur le légalisme et l’autoritarisme que sur ta Parole de vie, le témoignage de tes apôtres et celui de tes prophètes.

Alors Jésus déclara: "venez tous et toutes les bénis de mon Père. Je ne suis pas venu pour vous condamner mais pour vous ouvrir les portes d'un monde nouveau. Par contre, que les menteurs, les hypocrites, les manipulateurs, les cupides et les personnes de mauvaise foi, aillent à la géhenne éternelle."

Oscar Fortin
Québec, le 20 septembre 2011
http://humanisme.blogspot.com

2 commentaires:

Marius MORIN a dit...

J’ai trouvé ce texte original, il aide à départager les choses. Toutefois la dernière phrase : « Par contre, que les menteurs, les hypocrites, les manipulateurs, les cupides et les personnes de mauvaise foi, aillent à la géhenne éternelle. » m’a interloqué et laissé avec plus de questions que de réponses. Je n’oublie pas que ce texte vient de l’apôtre Matthieu qui est demeuré assez légaliste même après avoir suivi Jésus, à cause de son passé publicain de percepteur d’impôts, dont nous célèbrerons la fête ce 21 septembre. À chacun de nous revient de continuer la réflexion.

Oscar Fortin a dit...

Merci Marius pour ton commentaire. J'ai voulu, évidemment, mettre en contraste la morale qui dicte les comportements des croyants d'aujourd'hui et celle qui ressort des comportements, des discours et de cette illustration faite par Jésus du jugement dernier. Si la dernière phrase de ce texte t'a interloqué et questionné, je pense qu'il faut la comprendre dans le contexte de ce que Jésus a appelé le péché contre l'Esprit pour qui il ne peut pas y avoir de miséricorde pour ceux et celles qui s'obstinent consciemment contre toute évidence à ne pas voir et reconnaître les choses. Pour moi c'est le cas des menteurs invertébrés, des hypocrites, des illusionnistes qui trompent pour tromper... etc.

Déjà j'ai eu l'occasion d'écrire un texte "LE JUGE DE LA COUR SUPRÊME DU MONDE" dans une approche tout à fait différente, mais dont la finale s'inspire d'un même texte, pris dans l'Apocalypse au ch.22.15. En somme il s'agit de gens de mauvaise foi. Ce n'est pas la miséricorde du Seigneur qui fait défaut, mais leur obstination à ne pas modifier ce qu'ils sont. En ce sens le dialogue de Jésus avec Nicodème que relate l'apôtre Jean au ch.3 de son Évangile nous en donne une idée.

http://humanisme.blogspot.com/2006/05/le-juge-en-chef-de-la-cour-suprme-du.html