mercredi 10 septembre 2014

ÉCRASEMENT DU VOL MH17



UN RAPPORT D’ENQUÊTE PRÉLIMINAIRE DÉCEVANT




La communauté internationale attend, depuis la fin août, ce rapport préliminaire des experts internationaux sur les causes de l’écrasement de l’avion malaisien MH17. Pour comprendre la portée de ce Rapport, il est important de faire quelques rappels.

Brefs rappels

Comme dans toute enquête, ce sont les responsables qui mèneront à terme cette enquête, qui auront le rôle le plus important et qui devront répondre aux attentes d’indépendance et de transparence exprimées par les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies dans la résolution 2166, votée à l’unanimité de tous les membres, le 21 juillet dernier.

Dans cette résolution figure, au point 6, une référence au rôle important que doivent jouer l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) pour assurer le bon déroulement de l’enquête.

Déjà, le 18 juillet, lendemain de l’écrasement de l’avion, le gouvernement de Kiev, au vu de la situation dans le pays, avait fait appel à l’OACI pour coordonner l’enquête. Au même moment, la chancelière Angela Merkel et le président russe Vladimir Poutine s’étaient mis d'accord pour que l'OACI mène « une enquête internationale et indépendante ».

La principale tâche de l'équipe de l'OACI consisterait à sécuriser le site de l’écrasement et à retrouver les informations des enregistreurs de vol. Elle devrait aussi étudier les enregistrements de contrôle aérien, les repérages effectués par les radars, les images satellitaires et mettre en place des équipes de médecins légistes et de spécialistes.

Le 21 juillet, jour du vote de la résolution 2166, le gouvernement de Kiev confie aux Pays-Bas la coordination de l'enquête internationale sur l’écrasement , dont un grand nombre de victimes sont originaires de ce pays.

Sa principale tâche serait d'identifier les victimes (…) et de récolter des informations qui permettront d'identifier les corps, comme des tatouages, des cicatrices ou des échantillons ADN. 

Le 23 juillet, Le Conseil néerlandais de sécurité (DSB) a pris le contrôle de l'enquête sur le crash du Boeing malaisien qui a fait 298 morts, le 17 juillet. Selon le conseil, un groupe de 24 experts internationaux, dont des spécialistes russes et ukrainiens mènera l'enquête

Devant cette prise de contrôle de l’enquête par les Pays-Bas, le président Poutine revient à la charge, le 24 juillet, pour exiger que la coordination soit assumée par l’AOCI.

« Vladimir Poutine et Sauli Niinist, président de Finlande, ont demandé que soit lancée immédiatement une enquête internationale minutieuse sous l’égide de l’OACI sur l’écrasement de l’avion malaisien dans la région de Donetsk, conformément à la résolution 2166, adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU, le 21 juillet dernier ».

Le 8 août, quatre pays reliés directement à l’enquête (Hollande, Belgique, Ukraine et Australie) signent un pacte de non-diffusion de l’information qui ne serait pas préalablement approuvée par les quatre. L’accord stipule que les progrès et les résultats de l’enquête sur le terrible accident survenu au Boeing 777 malaisien seront gardés secrets si jamais un des quatre signataires s’y opposait. Un pacte qui va directement à l'encontre de la résolution 2166.
À ce stade, on ne fait plus mention ni de l’OACI, ni de l’OSCE et encore moins de la résolution 2166 qui fait appel à une enquête indépendante et transparente.
Il dit essentiellement deux choses.
La première, que l’écrasement n’est pas dû à des bris mécaniques, mais à de nombreux projectiles qui ont pénétré dans l’avion depuis l’extérieur.
« Rien n'indique que l'accident du vol MH17 soit dû à un problème technique ou à une erreur de l'équipage qui était « qualifié et expérimenté ». 
Le vol MH17 qui avait décollé d'Amsterdam-Schiphol avec 298 personnes à bord s'est déroulé « comme prévu » avant de prendre fin « de manière abrupte » quelques heures plus tard. Une explosion en vol, causée par le grand nombre de projectiles à grande vitesse, explique « la fin abrupte de l'enregistrement des données sur les boîtes noires, la perte de contact avec les contrôleurs aériens et la disparition simultanée de l'appareil sur les radars », a également assuré l'OVV.

La seconde est que les boîtes noires, analysées en Angleterre par le Bureau d’enquête britannique sur les accidents aériens, n’ont pas été trafiquées et que leur contenu a pu être saisi correctement. Les 30 minutes d’enregistrement ne révèlent rien de particulier, si ce n’est que tout a pris fin abruptement avec la disparition de l’appareil des radars. Le contenu de ces enregistrement n'est toutefois mis à la disposition du public.

On précise que les inspecteurs néerlandais ayant rédigé le rapport ne se sont pas rendus sur les lieux de l'écrasement, à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Donetsk, estimant que leur sécurité n'y était pas assurée.

Le rapport final sera transmis au cours de la prochaine année.

Que pouvons-nous en conclure?

En tout premier lieu, que l’enquête n’est plus celle réclamée par le Conseil de sécurité des Nations Unies dans sa résolution 2166, mais celle des quatre pays qui ont signé le pacte de non-diffusion. On peut évidemment se demander pourquoi.

En second lieu, le Rapport confirme ce que tout le monde savait déjà, à savoir que l’écrasement était dû à une attaque extérieure de projectiles tirés ou lancés à très haute vitesse. Il n’en précise toutefois pas la provenance.

En troisième lieu, ce sont tous ces silences sur des points qui eurent pu être clarifiés dès ce premier rapport préliminaire. J’en avais relevé certains dans mon dernier article sur ce même sujet, entre autres, la présence ou pas d’avions de chasse près du vol MH17, le pourquoi du changement du corridor de vol, le contenu en direct des échanges entre les contrôleurs aériens et les pilotes, Le décryptage de ces conversations remis aux enquêteurs est celui que Kiev leur a fait parvenir.

En somme, un premier rapport qui laisse tout grande ouverte la porte aux spéculations sur les auteurs d’un tel crime. Le temps de permettre aux États-Unis et aux pays de l’OTAN de poursuivre leur harcèlement contre la Russie et les miliciens indépendantistes.


Aujourd’hui, le 10 septembre, le ministre de la Défense de Malaisie Hishamuddin Hussein arrive à Moscou pour discuter du déroulement de l'enquête. « Nul coupable de la tragédie ne doit échapper au jugement et à une punition méritée », a-t-il déclaré. Le ministre a noté que la Malaisie possédait des données du renseignement indiquant les coupables de la catastrophe, mais qu'il était encore trop tôt pour les divulguer. Un nouveau groupe d'experts malaisiens doit se rendre prochainement sur le lieu de l’écrasement du Boeing pour examiner les débris de l'avion et trouver les confirmations des données du renseignement.

Il faut espérer que d’autres experts indépendants poursuivent les recherches et démasquent les véritables coupables.

Oscar Fortin
Le 10 septembre 2014
http://humansime.blogspot.com

Pour qui veut en savoir plus




2 commentaires:

Oscar Fortin a dit...

Une déclaration du ministres des Relations extérieures de Russie.
http://fr.ria.ru/world/20140913/202422788.html

Anonyme a dit...

La vérité finira par sortir

@Guylys333