Il ne fait aucun doute que le poste de
Secrétaire général des Nations Unies revêt une importance toute particulière
tant pour la personne qui en sera titulaire que pour les États qui auront à traiter
avec elle.
La procédure de nomination du candidat ou
de la candidate passe par le Conseil de sécurité à l’intérieur duquel les
détenteurs du droit de veto peuvent l’exercer pour bloquer l’une ou l’autre des
candidatures. Ce ne sera qu’une fois acquise l’unanimité des principaux membres
du Conseil de sécurité sur l’une ou
l’autre des candidatures, que cette dernière étape ne sera finalement qu’une
formalité, le choix du Conseil de sécurité étant normalement entériné par les membres
de l’Assemblée générale. Pour plus de détails sur cette procédure, je vous renvoie à ce lien.
L’actuel mandat du Secrétaire général
prendra fin le 31 décembre 2016. Il est normal que les diverses forces
sociales, politiques, économiques et financières se mettent en campagne pour
promouvoir des candidatures qui répondent le mieux à leurs intérêts. Dans cette
procédure, comme plus haut mentionné, les cinq membres du Conseil de sécurité,
ayant droit de veto (Chine, Angleterre, France, États-Unis et Russie), occupent
une place prépondérante. Déjà, des noms commencent à sortir et il ne fait aucun
doute que la course à cette haute fonction est commencée. Voyons un peu ce qui
en ressort pour le moment.
D’abord, le président du Costa Rica, Luis Guillermo Solis, lors de son intervention devant l’Assemblée
générale des Nations Unies a souhaité que le poste de Secrétaire générale des
Nations Unies soit assumé, pour les années à venir, par une femme. Le président
de l’Équateur, Rafael Correa, a repris à
son compte cette proposition y ajoutant, qu’en Amérique latine, il y avait de ces femmes
tout à fait aptes pour occuper cette fonction. Il mentionna, entre autres,
Dilma Rousseff, présidente du Brésil, Cristina Fernandez, présidente
d’Argentine, Michelle Bachelet, présidente du Chili. Ces propositions n’ont
guère retenu l’attention de nos médias. Par contre, il en va autrement avec la
proposition de personnalités importantes d’Europe qui font d’Angela Merkel,
chancelière de la République fédérale d’Allemagne, la candidate toute désignée
pour cette fonction. Voici en résumé le portrait de ces premières candidates.
Réélue présidente du Brésil pour un second
mandat de 4 ans, le 26 octobre 2014, elle poursuit les politiques, amorcées par
Luis Ignacio Lula dans les deux premiers mandats de ce dernier. Elle représente
les intérêts du Brésil au sein des pays du BRICS dont le Brésil est l’un des membres importants. Elle partage la vision
d’un monde multipolaire qui se développe, à un rythme accéléré, un peu partout
dans le monde sous l’influence de ce regroupement au sein duquel la Russie et
la Chine jouent un rôle majeur. Elle est fortement contestée par la droite de
son pays et son leadeurship est fortement contesté par ces dernie
Cristina Fernandez (61 ans)
Présidente d’Argentine depuis 2007, son second mandat prendra fin en
octobre prochain alors que sa popularité n’a cessé de croitre. Elle a, comme on
dit, du panache et de la détermination. Elle a su affronter de nombreux défis
au cours de ses deux mandats et ses adversaires n’ont pas ménagé leurs insultes
pour la discréditer et la démolir.
Elle s’est affirmé pour réclamer les droits de l’Argentine sur les Îles Malouines et
elle a su faire appel aux Nations Unies pour exiger que l’Angleterre s’assoit à
une table pour résoudre ce différent par les voies diplomatiques.. Elle s’est
également fait remarquer par cette bataille épique contre les rongeurs de
dettes que l’on identifie avec les fonds vautours. Après de nombreux débats et
interventions, elle a obtenu des Nations Unies l’adoption d’une résolution qui
permet à un gouvernement de restructurer sa dette sans devoir sacrifier les
besoins essentiels de sa population. Cette résolution a été votée au début
septembre 2015 par le Conseil des droits de l’Homme et par l’Assemblée générale
des Nations Unies. Son mandat prend fin ce mois-ci, alors que sa popularité est
encore très élevée.
Michelle Bachelet (64
ans), actuelle présidente du Chili, fait partie de ces femmes qui peuvent
aspirer au poste prestigieux de Secrétaire général des Nations Unies. Après son
premier mandat comme présidente du Chili (2006-2010), elle a occupé un poste
important aux Nations Unies à la tête de ONU Femmes. À ce titre,
elle a pu se familiariser avec tous les rouages de l’ONU et établir de solides
relations avec des centres de pouvoir qui gravitent autour de cette Institution
qui représente plus de 194 pays dans le monde.
Lors des dernières élections, elle a obtenu
moins de 24% des suffrages de l’électorat chilien. Il faut dire que plus de 60%
de cet électorat a soit annulé son vote ou s’est tout simplement abstenu
d’aller voter. C’est sous l’emblème du socialisme qu’elle préside une coalition
qui regroupe un peu de toutes les tendances. Son parcours politique nous la
fait découvrir davantage comme une alliée fidèle de Washington et elle parvient
à bien jouer ce rôle dans les divers organismes d’intégration de l’Amérique
latine dont, entre autres, UNASUR et CELAC.
Angela Merkel (61 ans),
Chancelière de la Fédération d’Allemagne. Depuis
2005, elle est bien connue pour le rôle qu’elle joue au sein de l’Europe, mais
également comme alliée indéfectible de Washington et de l’OTAN. Elle demeure un
personnage quelque peu énigmatique. Dans certains milieux, on aime la relier à des
influences nazies, mais sans jamais en faire la démonstration. D’autres
laissent entendre que certains éléments secrets la rendraient dépendante des
volontés de Washington. Son engagement en faveur des sanctions imposées à la
Russie peut difficilement se comprendre du seul point de vue des intérêts
d’Allemagne. D’ailleurs, elle perd de plus en plus l’appui de son électorat, au
point qu’elle songerait démissionner avant les élections plutôt que de les
perdre en se présentant de nouveau. Elle est vite devenue la candidate à mettre
au premier rang pour occuper le poste de Secrétaire général des Nations Unies. On la présente comme la candidate au prix Nobel de la paix et comme la future Secrétaire générales des Nations Unies, un poste de fin de carrière fait sur mesure pour elle, selon ses admirateurs et promoteurs.
Commentaires
Prenant en compte que la procédure de
nomination du Secrétaire général des
Nations Unies ne sera pas modifiée d’ici à décembre 2016, il serait souhaitable
que les réseaux d’information alternative se mettent à l’œuvre pour faire valoir le profil des personnes qui répondraient bien à ce poste.
Il serait également important de faire
valoir l’idée d’un débat et d’un vote non contraignant de l’Assemblée générale sur
les quatre ou cinq candidates les plus susceptibles d’être présentées aux
membres du Conseil de Sécurité. Il serait alors intéressant de voir jusqu’à
quel point la recommandation du Conseil de sécurité prendrait en compte le choix de
l’Assemblée générale. Rien n’empêche l’Assemblée générale de discuter des
candidatures avant que la recommandation du CS leur soit transmise.
J’invite tous les internautes à intervenir
sur le sujet et à faire valoir des candidatures, ignorées de plusieurs, qui
mériteraient d’être prises en considération.
Je pense que ce sujet a de quoi susciter
beaucoup d’intérêts auprès des internautes, mais aussi auprès de personnalités
politiques, sociales et même religieuses.
Il ne faudrait surtout pas que ce poste
prestigieux, mais aussi très important, serve de prime ou de récompense pour des personnes auxquelles on
doit beaucoup. Il faut autre chose que cela. Il faut la compétence et les qualités qui vont avec un mond multipolaire et multicentrique.
Oscar Fortin
Le 3 octobre 2015
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