NOTE : Je viens
d’écouter le discours du président Trump aux membres du Congrès des États-Unis.
Il a eu le ton pour développer les grands thèmes qui ont marqué sa campagne
électorale : l’immigration, la sécurité, l’emploi, l’éducation,
l’assurance maladie et la simplification des règles administratives qui
compliquent, plus souvent que moins, la solution des problèmes. Il a parlé de l’augmentation des budgets
consacrés à l’armée, il a reconnu qu’il respectait le droit de chaque peuple à
décider de son destin pour autant qu’ils n’entravent pas la sécurité et les
intérêts des États-Unis et de ses partenaires. Il n’a pas parlé de la Russie,
ni de la Chine, mais de ses partenaires de l’OTAN. Il a fait appel aux
démocrates et républicains pour qu’ils travaillent main dans la main à la
réalisation de ce grand rêve d’une Amérique capable d’éclairer le monde. L'article qui suit a été écrit avant ce discours. Je ne pense pas qu'il en ait modifié la teneur.
Depuis ce discours fameux de son investiture comme président des États-Unis, discours laissant entrevoir
une toute nouvelle manière d’aborder les problèmes intérieurs et extérieurs, Donald
Trump nous laisse plutôt perplexes sous bien des aspects. C’est comme si le
patron qu’il était à la tête de son empire ne se retrouvait plus dans le
président qu’il est devenu. Comme
patron, il avait main mise sur l’ensemble de son organisation. Il décidait
de ses collaborateurs et collaboratrices tout comme de ses projets et plans
d’action. Il n’avait de compte à rendre qu’à lui-même. Tout indique que ce ne
soit plus le cas et qu’il faille prendre en compte les volontés de l’État
profond de l’Empire, tout particulièrement en ce qui a trait aux politiques
extérieures des États-Unis.
Le remplacement du Général Michael Flynn par le général
de corps d'armée H.R. McMaster en dit
long sur le sujet.
La nomination du général
de corps d'armée H.R. McMaster à la position de conseiller de sécurité
nationale indique que Trump a fait une volte-face sur sa question de politique
étrangère la plus épineuse, pour normaliser les relations avec la Russie. Le
Général Michael Flynn - qui a récemment démissionné de son poste après des
allégations de mensonge au Vice-président Mike Pence - était le partisan
principal d'un apaisement avec Moscou, une position qui avait été soutenue avec
enthousiasme par le Président Donald Trump.
Mais
McMaster ne soutient pas les relations de normalisation avec la Russie, en
fait, McMaster voit la Russie comme "une puissance révisionniste
hostile" qui "annexe des territoires, intimide nos alliés, développe
des armes nucléaires et utilise des armées de procuration sous la couverture
d'armées conventionnelles modernisées." Aussi, à présent que se passe-t-il
? Pourquoi Trump met-il un faucon détestant Moscou comme McMaster dans un poste
où il pourra intensifier la pression sur la Russie, augmentera les provocations
et, très probablement, déclenchera un incendie entre les deux superpuissances
nucléaires ?
Thierry
Meyssan fait une
analyse sur le président Trump qui ne va pas dans
cette même direction. Pour lui, Donald Trump se démarque, contrairement à ses
prédécesseurs, des détenteurs du pouvoir de l’état profond, qui ont toujours eu
main mise sur l’exercice du pouvoir des Présidents des États-Unis. (écouter de 40
min. par en avant) .
Dans
cette entrevue du 17 février dernier, Thierry Meyssan ne relève pas les réclamations
surprises de Trump
à l’endroit de la Russie en relation à la Crimée et aux conflits dans le
sud-est de l’Ukraine. Dans sa déclaration, Donald Trump confirme pleinement les
propos de la représentante des États-Unis aux
Nations Unies. Dans cette même entrevue, Il ne relève pas le fait de la
démission du général Flynn de son poste à la Sécurité nationale.
Les
prises de position et les déclarations du président Trump en relations
internationales confirment de jour en jour et de plus en plus que l’État
profond du pouvoir de l’Empire a repris le plein contrôle de l’agenda
international et que Trump y jouera le rôle qu’on lui dictera. Ses déclarations
sur le Venezuela, ses initiatives en Syrie et en Ukraine confirment le maintien
des politiques étrangères des États-Unis à l’endroit de ces pays. Il faut
également prévoir qu’il maintiendra la politique des sanctions contre la Syrie,
la Russie et l’Iran.
Donald
Trump, le patron qu’il était, n’est plus qu’un simple président soumis au
pouvoir de l’État profond de l’Empire. Cette soumission se confirme chaque jour
un peu plus en ce qui concerne les politiques extérieures des États-Unis. Sur le plan intérieur, il
faut croire que l’État profond mise sur les oppositions internes qui finiront
par avoir raison de ses projets les plus contestables en politique intérieure.
Tout
récemment, il vient d’annoncer une
augmentation de 84 milliards de dollars du budget
consacré au Pentagone. Pour celui qui se refusait de faire des États-Unis le
gendarme du monde, il n’y va pas à petite cuillère. Voici ce qu’il disait dans
son discours d’investiture :
« Nous rechercherons l'amitié et la bonne volonté des
autres nations du monde, mais nous le ferons avec l'idée que c'est le droit de
tout pays de mettre ses propres intérêts en avant.
Nous ne cherchons pas à imposer notre mode de vie, mais plutôt à
le rendre éclatant comme un exemple à suivre. »
Ce
n’est pas tout à fait ce qui se reflète dans les échanges récents avec le
Venezuela, la Syrie, l’Iran et même la Russie. Sa position sur l’Ukraine a été
ramenée à la position du Président antérieur, celle-là même qui lui fut dictée par
ce même État profond de l’Empire.
La
confiance sera-t-elle au rendez-vous de la rencontre à venir entre le président
Poutine et le président Trump ? La résolution
soutenue par les Etats-Unis contre le gouvernement de Bachar El-Assad,
n’est pas de nature à inspirer cette confiance. La Chine et la Russie ont voté
contre.
Je vous invite à lire cet article qu'un ami vient tout juste de me transmettre. Il est en lien direct avec celui-ci.
Oscar
Fortin
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