NOTE : Dans le présent texte, je fais référence à des documents dont la version est en espagnole. Les extraits que j’en ai tirés, je les ai traduist en français. Vous pourrez consulter ces documents dans leur langue originale à la fin de mon article..
Il est évident que l’épiscopat vénézuélien, le Vatican et les jésuites, ne crient pas sur les toits qu’ils appuient l’Empire dans sa lutte contre le Venezuela. Ils utilisent une approche qui leur permet toutefois de ne jamais devoir mentionner le nom de l’empire ou des États-Unis. Cette approche comporte comme trois voies par lesquelles ils atteignent leur objectif de discréditer la révolution bolivarienne et ses dirigeants sans accuser Washington de quoi que ce soit.
La première voie consiste à dénoncer et à accentuer, si nécessaire, au plus haut niveau, la misère du peuple, victime inévitable d’une dictature et d’un régime totalitaire qui n’a rien de démocratique. Ce dernier doit être l’auteur et le responsable unique de tous les malheurs qui affectent le Venezuela.
La seconde voie, qui découle de la première, est celle d’ignorer complètement toutes les conquêtes sociales et démocratiques, réalisées depuis l’arrivée de cette révolution. Ces derniers ne parleront jamais des 2.5 millions de départements construits et mis à la disposition des familles les moins favorisées. Ils ne parleront pas de la gratuité de l’éducation qui va de la maternelle jusqu’au niveau le plus élevé de l’Université. Il en va de même pour la santé gratuite et disponible pour tous et toutes dans l’ensemble du pays. Il n’est pas question qu’ils parlent de toutes ces réalisations. Encore moins de la démocratie participative à laquelle le peuple est partie prenante. Depuis le début de la révolution bolivarienne, il y a eu plus de 20 élections, à tous les niveaux de pouvoirs. Le Venezuela est doté, d’un système électoral que l’ex-président Jimmy Carter a qualifié de l’un des plus performant et sécuritaire au monde. De toutes ces consultations populaires, l’équipe du parti au pouvoir en a perdu deux, le référendum de 2007 portant sur une modification d’un article de la Constitution et l’élection législative de 2015. Dans les deux cas, le gouvernement en a accepté les résultats en tout respect pour le vote du peuple.
La troisième voie, empruntée par les Évêques et Jésuites, consiste à ignorer complètement la présence active des États-Unis dans les affaires intérieures du Venezuela. Ils ne parleront jamais de son interventionnisme, de la guerre économique à laquelle il soumet le gouvernement et le peuple vénézuélien. Ils n’auront aucune critique pour les sanctions qui affectent directement le fonctionnement de l’État et les besoins du peuple. Que les États-Unis saisissent des milliards d’euros et de dollars devant servir aux achats de médicaments, d’alimentation, de produits industriels nécessaires aux entreprises, etc. n’effleure même pas leur esprit. Que le droit international soit bafoué et que les décisions du Conseil de sécurité des Nations Unies se prononce contre cet interventionnisme ne soulève aucune interrogation de leur part.
Les Nations Uniesdéclarent au sujet de ces sanctions et mesures économiques prises par les É.U. contre le Venezuela, Cuba et l’Iran violent les droits de l’homme.
7 mai 2019 - Le rapporteur des Nations unies sur l'impact des sanctions unilatérales sur les droits de l'homme, Idriss Jazairy, a averti que les mesures coercitives imposées par le gouvernement des États-Unis au Venezuela, à Cuba et à l'Iran violent les droits de l'homme et les normes de comportement international.
Jazairy a indiqué que ces actions unilatérales pourraient "précipiter des catastrophes humanitaires d'une ampleur énorme".
Il a souligné que les codes de conduite dans les relations internationales n'acceptent pas les changements de gouvernement par le biais d'actions économiques causant la faim à la population.
Le ministre des Relations extérieures du Venezuela, Jorge Arreaza, confirmait tout récemment que le blocus étasunien imposé au Venezuela a pour objectif d’étouffer l’économie nationale. Suite à cette agression se voit privé de plus de 5 000 millions d'euros ainsi que de l'or dans les banques européennes.
"… sont également bloqués à la Banque d'Angleterre à hauteur de 1 359 millions d'euros en or vénézuélien et de 1 543 millions d'euros à Novo Bank, au Portugal","
Entretien avec l’économiste Jeffrey Sachs
"Les sanctions des États-Unis ont dévasté le Venezuela et ont tué plus de 40 000 personnes depuis 2017"
Amy Goodman
Démocratie maintenant
Beaucoup a été utilisé contre la présidence de Maduro, affirmant que cela avait amené le pays dans une impasse économique. Vous faites une analyse différente, Jeffrey Sachs.
JEFFREY SACHS: Eh bien, ce n'est pas une stagnation économique. C'est un effondrement économique complet, une catastrophe pour le Venezuela. Il y avait sans doute une crise avant l'entrée en fonction de Trump, mais l'idée de son administration a été, dès le début, de renverser Maduro. Ce n'est pas une hypothèse. Trump a été très explicite lors des discussions avec les présidents d'Amérique latine, leur demandant notamment: "Pourquoi les États-Unis ne devraient-ils pas envahir?", a-t-il déclaré en 2017. L'idée du gouvernement Trump a donc été de renverser Maduro depuis le début. Eh bien, les dirigeants latinos ont déclaré: "Non, ce n’est pas une bonne idée. Nous ne voulons pas d'action militaire. " Depuis lors, le gouvernement des États-Unis tente d'étouffer l'économie vénézuélienne.
Cela a commencé avec des sanctions en 2017 qui empêchaient essentiellement le pays d'accéder aux marchés internationaux des capitaux et la compagnie pétrolière restructurant ses prêts. Cela a mis le Venezuela en hyperinflation. C'était l'effondrement total. Les bénéfices pétroliers utilisés pour acheter de la nourriture et des médicaments ont chuté. C'est à ce moment que la crise sociale et humanitaire est devenue incontrôlable. Et puis, cette année, avec cette idée - très naïve, très stupide, à mon avis - d’un président autoproclamé qui a été très, très chorégraphié avec les États-Unis, une autre série de sanctions encore plus strictes. En substance, les bénéfices et les avoirs du gouvernement vénézuélien ont été confisqués.
À présent, le Venezuela traverse une catastrophe complète et absolue, causée en grande partie par les États-Unis, à dessein délibéré, générant des souffrances massives et généralisées. Nous savons qu'il y a la faim. Nous savons qu'il y a une incroyable pénurie de fournitures médicales. Nous ne pouvons qu'imaginer, car nous ne saurons vraiment pas jusqu'à ce que la poussière retombe et que des études approfondies soient effectuées sur l'ampleur de la mortalité existante, mais il est certain que dans un tel contexte, il s'agit d'une catastrophe créée en grande partie par les États-Unis, comme indiqué précédemment, il s’agit d’une stratégie du tout ou rien. Ce que les États-Unis, ce que Trump ne comprend tout simplement pas et que Bolton, bien entendu, n’accepte jamais, c’est l’idée de négociations. C'est une tentative de renversement. C'est très grossier. Ça ne marche pas. Et c'est très cruel, parce qu'il punit 30 millions de personnes.
CE QUE NE DISENT PAS LES ÉVÊQUES ET LES JÉSUITES
Pour ces derniers, les États-Unis n’y sont pour rien, tout repose sur le gouvernement dictatorial.
« Le Venezuela est plongé dans la plus grave crise économique, politique et sociale de son histoire. Selon les chiffres du Bureau de la coordination de l'aide humanitaire (OCHA), plus de trois millions de Vénézuéliens ont quitté leur pays. On s'attend à ce qu'en 2019, l'afflux se poursuive en raison du chaos auquel il est soumis. ils sont motivés par le régime dictatorial qui les opprime et met en danger l'existence même de nos universités sœurs ».
"Nous vivons dans un pays où la démocratie s'est effondrée, le règne du droit, les violations des droits de l'homme se poursuivent ... Nous vivons dans une crise systématique des droits de l'homme", a dénoncé le père Virtuoso, »
Conclusion
En aucun moment, épiscopat, jésuite, Vatican ne mettent en cause l’interventionnisme de Washington, tout comme ils ne reconnaissent les effets pervers de la guerre économique, des sanctions, du gel des avoirs du peuple vénézuélien à l’étranger. En aucun moment, ils n’ont dénoncé les actions terroristes visant la déstabilisation de l’État, l’assassinat du président comme ce fut le cas le 4 août 2018, lorsqu’un drone gonflé d’explosifs se dirigeait vers un grand rassemblement où le Président et ses collaborateurs étaient réunis sur une tribune. Heureusement, le drone en question a explosé avant d’atteindre son objectif. De cela les évêques, les jésuites, le Vatican n’ont jamais parlé. Le 30 avril dernier, une tentative avortée de coup d’État a eu lieu. Encore là aucun commentaire sur l’usage de la violence. Ils ont plutôt fait une requête au Président de ne pas persécuter les auteurs de ces crimes.
Oscar Fortin
Le 8 mai 2019
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