vendredi 5 juillet 2019

Qui est Michelle Bachelet ?



Cheval de TROIE de Washington


Du 19 juin au 23 juin,  Michelle Bachelet, haut-commissaire aux droits humains des Nations Unies a procédé à des rencontres, au Venezuela, avec les principaux acteurs politiques ainsi qu’avec ceux et celles qui se disent victimes de l’un ou l’autre de ces acteurs. Suite à ces dernières , elle a produit un Rapport qui a été transmis officiellement aux autorités concernées et à la presse internationale, le 4 juillet 2019. La haute commissaire des Nations Unies pour le respect des droits humains nous livre un rapport entièrement  concentré sur le gouvernement  de Nicolas Maduro, laissant entièrement dans l’ombre les sanctions et la guerre économique persistante de Washington, qui va à l’encontre de la Charte internationale des droits des Nations Unies. La seule référence à ces sanctions se trouve au paragraphe 75, dans sa dernière partie : 

« Les sanctions économiques récentes aggravent la crise économique, ce qui accroîtra à terme l'impact négatif sur la jouissance des droits économiques et sociaux par la population. »

C’est tout ce qu’elle trouve à dire, se gardant bien de faire référence à leurs auteurs (Washington et Union européenne). Aucun rappel n’est fait du droit international qui interdit ces diverses formes d’interventionnisme, lesquelles, soit dit en passant, se font sentir depuis longtemps ? Que des milliards de dollars aient été soustraits à l’usage du gouvernement pour répondre aux besoins de sa population, en médicaments,  nourriture et produits industriels, entre autres, cela la laisse plutôt indifférente et sans lien avec le respect des droits humains des personnes qui en sont les victimes. Ce ne sont pas les documents qui lui manquaient pour en faire le constat.  Il lui est plus facile de reprendre le discours officiel de Washington et de l’opposition qui le représente au Venezuela, faisant du gouvernement de Nicolas Maduro l’unique responsable de tous les maux dont le peuple est victime.

À cette couverture très diplomatique de l’interventionnisme des États-Unis dans les affaires internes du Venezuela, s’ajoute cette autre couverture qui lui permet de passer sous silence les actions terroristes et criminelles d’une opposition qui répond aux ordres de Washington.  Dans son rapport, il n’y a aucune référence à une opposition radicale et criminelle qui agit hors des normes de la Constitution vénézuélienne. Que la révolution bolivarienne soit  la cible des intérêts des oligarchies locales et de Washington ne fait pas partie de ses analyses. Elle a oublié ces interventions, au Chili d'Allende, de la CIA et de tous ses alliés régionaux pour  mettre un terme à l’Unité populaire et au socialisme humanitaire promu par ce dernier. Le charme de Washington et ses attentions à son endroit  l’auront convertie en une fidèle alliée de ce dernier. Il ne faut pas oublier qu’elle a étudié à Washington la Stratégie militaire, une porte d’entrée dans la grande famille des forces impériales.

Il ne fait aucun doute que ce rapport, rendu public, ce 4 juillet 2019, est partial et répond parfaitement aux intérêts de Washington et de ses alliés. Il constitue un pas important visant à manipuler l’opinion mondiale sous le chapeau des Nations Unies.  Il est quelque  peu paradoxal que ces puissances qui passent outre au droit international de non-intervention dans les affaires internes d’autres États se réclament des Nations Unies pour poursuivre leur interventionnisme avec encore plus de force.  

Michelle Bachelet est une femme de grande intelligence qui sait ce qu’elle veut et qui n’hésite pas à s’ajuster à ceux et celles qui répondent à ses attentes. Son peuple, celui du Chili, en avait découvert la nature et le lui avait fait savoir, lors de son dernier mandat, l’élisant avec 23% de l’électorat chilien et 60% d’abstention. Elle pouvait toujours compter sur Washington pour reprendre du service aux Nations unies, là où elle servirait le mieux son maitre. Avec ce Rapport, partial et profondément subjectif, elle a de quoi  le réjouir profondément et s’assurer un avenir encore plus élevé au sein des Nations Unies.

En  2013, lors des élections présidentielles au Chili, j’avais écrit un article sur ce personnage qui assume parfaitement bien le personnage mythique du Cheval de Troie. Beaucoup des éléments qui y sont relevés gardent toute leur pertinence pour les temps que nous vivons. 

Oscar Fortin

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