UNE BIEN DRÔLE DE
DÉMOCRATIE
Le
15 décembre était le second tour pour le choix de la nouvelle Présidente du
Chili. Les 13 millions 500 mille électeurs et électrices étaient convoqués de
nouveau aux urnes pour choisir entre Michelle Bachelet et Evelyn Matthei.
Sur
les 13,5 millions d’électeurs et d’électrices, 5 319 385 se sont rendus aux
urnes pour y exprimer leur choix. Il s’agit d’un taux de participation de 39,40 %,
de quoi soulever bien des interrogations. Il y a évidemment les coûts élevés
pour les classes pauvres du transport en commun qui n’était pas gratuit pour
ceux et celles qui devaient l’emprunter pour aller voter. C’est le cas d’une
grande majorité de personnes. Il y a également l’absence de véritables choix
sur le régime qui domine la vie politique depuis Pinochet. L’alternance entre
la coalition tant de Lagos que de Michelle , dans son premier mandat, n’a guère
marqué des changements profonds du régime dominant.
Il
s’agit d’une alternance qui peut ressembler à celle que nous trouvons aux États-Unis
entre les démocrates et les républicains. La différence porte sur des accents
et non sur le fond du régime. Cette situation démobilise ceux et celles qui
veulent un changement de régime, ce qui est le cas de la majorité du peuple
chilien, celui qui ne voit pas de raison particulière pour aller voter pour du
pareil au même.
Toujours
est-il que Michelle Bachelet a reçu 3 212 353 votes en sa faveur,
soit 23,79 % de l’électorat chilien et 62,16 % de ceux qui sont allés
voter. Son adversaire politique, Evelyn Matthei, a reçu 2 107 032
votes en sa faveur, soit 15,60 % de l’électorat et 37,43 % des votes
de ceux qui sont allés voter.
Plus
de 60 % n’ont voté ni pour l’une ni pour l’autre des candidates. Il s’agit
là d’une forte majorité du peuple qui ne se reconnaît pas dans l’une ou l’autre
de ces candidates. Michelle Bachelet avec 23,79 % de l’électorat chilien
peut difficilement parler au nom de la majorité de ce peuple. Ce qui ne
l’empêchera pas de gouverner en maître comme le fait depuis plusieurs années
notre premier ministre canadien qui gouverne le pays comme bon il l’entend avec
moins de 25 % de l’électorat canadien et moins de 40 % de ceux et
celles qui sont allés voter.
Les
observations faites dans mon article suite au premier tour du scrutin se retrouvent renforcer avec
cette élection du second tour.
Nous
sommes loin de la définition que nos dictionnaires donnent de la démocratie
« le pouvoir du peuple pour le peuple ».
Comment
faut-il appeler cette démocratie lorsque plus de 50 % du peuple n’y est
pas?
Oscar
Fortin
Québec,
le 15 décembre 2013
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