Au moment où la Californie est en feu et que de partout on se préoccupe des moyens à prendre pour y mettre fin, qu'une offensive majeure se prépare contre l'Iran, Georges W. Bush, Président des États-Unis, convoque la presse nationale et internationale pour ne parler que de Cuba et faire savoir que son Administration soutient ce peuple dans sa lutte pour la démocratie et la liberté. Du même souffle il annonce de nouvelles sanctions qui pénalisera ce même peuple et invite la communauté internationale à en faire autant.
« Le moment est venu de soutenir le mouvement pour la démocratie qui est en train de grandir sur l'île (...) Le moment est venu pour le monde de laisser de côté ses différences et de préparer pour les Cubains une transition vers un avenir prometteur de liberté et de progrès», a dit M. Bush, entouré de proches de prisonniers politiques. »
Comment peut-il inviter la communauté internationale à le soutenir alors qu’elle vote, année après année, à plus de 98% des voix de l’Assemblée générale des Nations Unies, contre ce blocus qui défie le droit international ? Loin de prendre en considération ce rejet massif pour en revoir la nature, il le durcit. Comment peut-il se faire l’apôtre de la démocratie alors qu’il se fait l’adversaire acharné de la démocratie bien vivante, entre autres, au Venezuela, en Bolivie, en Équateur ? Déjà, nous nous souvenons tous du sort que l’administration républicaine d’alors avait réservé à la démocratie sous Salvador Allende. Il ne fait pas de doute que sa passion pour la démocratie et la liberté, n’existe que si ces dernières leur réservent suffisamment de pouvoirs pour leur permettre de contrôler le peuple et les gouvernements qu’il se donne. C’est cette démocratie et cette liberté qui lui convient. D’ailleurs, l’Irak et l’Afghanistan répondent bien à ce modèle, tout comme la plupart des pays placés sous son aile, comme c’est le cas actuellement du Chili, du Canada et du Mexique.
Cuba résiste à cette emprise de l’empire sur l’Ile depuis cinquante ans et, plus récemment, les peuples de la Bolivie, du Venezuela, de l’Équateur et du Nicaragua, de façon tout à fait démocratique, ont pris cette même orientation. C’est là que le bas blesse : l'empire ne peut accepter que des peuples en décident autrement de ce qu’il veut. Tous les moyens deviennent alors bons pour reprendre ce contrôle, surtout le mensonge, l’hypocrisie et la violence. Pas surprenant que la démocratie et la liberté deviennent des mots qui perdent tout leur sens lorsqu’ils se retrouvent dans la bouche de celui qui en est devenu le grand maître.
Cuba n’a pas tardé à donner une réplique aux propos de M. Bush. C’est le ministre des Relations extérieures de Cuba, Felipe Perez Roque, qui a répondu au nom de son gouvernement. Son intervention se trouve intégralement en français à l’adresse internet qui suit :
http://www.granma.cu/frances/2007/octubre/juev25/Cuba-repond-a-Bush.html et en espagnol à l'adresse qui suit.
http://www.granma.cu/espanol/2007/octubre/jue25/Felipebush-e.html
http://www.granma.cu/espanol/2007/octubre/jue25/Felipebush-e.html
Il faut espérer que nos grands médias qui ont accordé beaucoup d’attention aux propos de M. Bush en feront tout autant pour ceux de M. Roque. La profession journalistique pour une information objective oblige. Elle est même partie de la démocratie et de la liberté.
Il est dommage, évidemment, que des gens de bonne foi se laissent encore convaincre par ce type de discours. Ce l’est encore davantage lorsque des gens de mauvaise foi en prennent prétexte pour mieux protéger leurs intérêts et se donner ainsi bonne conscience. Ils en deviennent alors complices.
Oscar Fortin
25 octobre 2007
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