lundi 10 septembre 2007

ÉLECTIONS AU GUATEMALA


Qui ne se souvient, à pareille date l’an dernier, de la chaude lutte menée par l’Administration Bush contre la candidature du Venezuela au siège non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies. Pour y arriver, elle suscita la candidature du Guatemala, petit pays de l’Amérique centrale (12.6 M d’habitants), cherchant par tous les moyens à y rallier le plus grand nombre de pays de la région. Devant l’impasse, le Venezuela accepta de retirer sa candidature pour autant que le Guatemala en fasse autant. Mais quel était donc ce pays que l’Administration Bush voulait voir siéger au Conseil de Sécurité des Nations Unies?



Hier, 9 septembre, après une campagne électorale des plus sanglantes, c’était jour d’élection au Guatemala. Voici ce qu’en dit La Presse Canadienne dans son dernier reportage.



« Outre le scrutin présidentiel, les électeurs guatémaltèques étaient appelés aux urnes pour des élections législatives et municipales à l'issue de la campagne la plus violente de l'histoire de ce petit pays d'Amérique centrale. Pas moins de 34.000 policiers et soldats étaient mobilisés dimanche pour veiller au bon déroulement du scrutin.

Ces quatre derniers mois, une cinquantaine d'hommes politiques, militants et leurs proches ont ainsi été tués par balles, poignardés ou étranglés. Avec plus de 5.000 homicides par an, le Guatemala est le pays le plus violent d'Amérique centrale.

Le scrutin s'est déroulé dans un calme relatif après une campagne marquée par des violences, mais a donné lieu à des incidents dans la ville de La Ceiba, à environ 50 kilomètres au sud-est de la capitale, Ciudad de Guatemala, où quelque 3.000 personnes ont mis le feu à un bureau de vote, avant de brûler des bulletins dans un autre bureau. La foule a été dispersée par la police, qui a dû user de gaz lacrymogènes.

Les manifestants accusaient le maire de La Ceiba, qui brigue un nouveau mandat, d'avoir fait venir des habitants du Salvador voisin pour voter en sa faveur. »

Imaginons un seul instant que pareille situation se soit produite lors des élections au Venezuela! Qu’aurait-on dit de la démocratie et de la légitimité de pareil scrutin ?

Le Guatemala, selon plusieurs observateurs, est un Etat capturé par les trafiquants de drogue, le crime organisé, les gangs,
la corruption, l'impunité et la pauvreté."

Colom, candidat à la Présidence et ancien vice-ministre de l'Economie dont plusieurs membres de la famille ont été assassinés lors de la guerre civile, s'est engagé pour sa part à réformer la police et la justice. Il a également répété que la victoire de son principal adversaire ramènerait le pays aux heures sombres de son histoire. En effet, Perez Molina, ancien chef du renseignement militaire pendant la guerre civile de 1960-96, partisan de la peine de mort veut renforcer l’action de l’armée et de la police.


Un rapport soutenu par l'Onu attribue à l'armée 85% des assassinats et disparitions de quelque 250.000 Indiens mayas pendant la guerre civile.


Voilà la candidature qu’avait alors choisie l’Administration des « forces du bien » pour siéger au Conseil de sécurité des Nations Unies? Il ne fait pas de doute qu'elle saura appuyer son candidat de droite, Perez Molina, lors du second tour. Même s'il est second suite au premier tour, je vous prédis qu'il sortira vainqueur au second tour. La démocratie a parfois de ces secrets qui rendent possible l'impossible.

Oscar Fortin
10 septembre 2007

2 commentaires:

Anonyme a dit...

André Tremblay a dit :

Monsieur Fortin,

Voilà un texte dont la teneur est fort à propos : vous devriez tenter de le faire publier dans les principaux quotidiens du Québec.

Un effort inutile, me direz-vous ?

Peut-être… Mais, comme m’a déjà dit et écrit Raymond Lévesque, ce grand poète de la Paix :

« André, si nous, nous n’essayons pas, mais qui donc essayera ? »

André Tremblay.

Anonyme a dit...

Monsieur Fortin,

C'est très dommage que vous ne répondiez plus aux commentaires que l'on vous laisse... À l'avenir, je passerai donc mon tour !

André.