Cette nouvelle du soutien du VATICAN au programme nucléaire iranien n’a guère fait la manchette dans nos médias occidentaux. Pourtant, elle est d’un poids énorme au moment même où Israël s’apprête à mettre la dernière main avec Washington sur une intervention militaire de grande envergure. Il aura fallu qu’un site internet d’information alternative nous transmette l’information publiée par la Radio-Télévision de la République Islamique d’Iran.
Si tel est bien le cas, comment se fait-il que la voix de Benoît XVI ne se fasse pas entendre plus fortement sur le sujet de cette guerre aux conséquences les plus imprévisibles et moralement injustifiée? Son silence correspondrait-il, en dépit des déclarations du cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'État du Saint-Siège, à un appui tacite de sa part à cette autre aventure guerrière?
Y aurait-il une voix officielle qui rassurerait les interlocuteurs visés par des menaces de guerre et une voix officieuse qui donnerait son accord aux belligérants pour une intervention militaire? La voix officielle trouve peu d’écho dans nos médias, alors que la voix officieuse se laisse découvrir par des gestes, comme celui de ne pas recevoir le Président iranien lors de son passage à Rome, en juin dernier, et par des silences qui évitent de relever les dissidences et d’affirmer les principes de droit et de moralité en ces matières.
On se souviendra de la visite du cardinal Tarcisio Bertone, à Cuba quelques mois avant celle de Benoît XVI à la Maison Blanche. Lors de cette visite, le Secrétaire d’État du Saint-Siège avait déclaré immoral le blocus économique et politique maintenu contre Cuba depuis plus de 46 ans. Une position officielle du Vatican très peu relevée par nos médias occidentaux. Par contre, lors de la visite de Benoît XVI à la Maison Blanche, visite couverte par la presse écrite et visuelle comme l’évènement de l’année, pas un mot sur ce blocus jugé immoral et inacceptable et encore moins sur les droits de l’Iran de développer son programme nucléaire à des fins pacifiques.
Évidemment, une fois les faits consommés, ce sera toujours le temps de reprendre ces prises de position officielles pour contrer les attaques des mauvaises langues suggérant la complicité du Saint-Siège dans l’aboutissement de ces actions, pourtant jugées immorales. Nous sommes loin de retrouver ces combats musclés que mène l’institution ecclésiale contre l’avortement, la contraception, le mariage des personnes de même sexe. Par contre, ceux menés contre les guerres, surtout celles dont l’Occident chrétien prend l’initiative, se font beaucoup plus discrets et souvent même ne se font pas du tout. On serait porté à penser que la vie des embryons, devenus adultes, qui en seront les victimes ne représente pas la même valeur que celle des embryons en développement dans le sein de la mère. Ne doit-elle pas dire, dans tous les cas, que la vie est sacrée et s’opposer à toute intervention militaire ou subversive dont l’objectif est de tuer? Il en va de sa crédibilité et de celle du « discours » qu’elle tient.
Oscar Fortin
Québec, 12 juillet 2008
Si tel est bien le cas, comment se fait-il que la voix de Benoît XVI ne se fasse pas entendre plus fortement sur le sujet de cette guerre aux conséquences les plus imprévisibles et moralement injustifiée? Son silence correspondrait-il, en dépit des déclarations du cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'État du Saint-Siège, à un appui tacite de sa part à cette autre aventure guerrière?
Y aurait-il une voix officielle qui rassurerait les interlocuteurs visés par des menaces de guerre et une voix officieuse qui donnerait son accord aux belligérants pour une intervention militaire? La voix officielle trouve peu d’écho dans nos médias, alors que la voix officieuse se laisse découvrir par des gestes, comme celui de ne pas recevoir le Président iranien lors de son passage à Rome, en juin dernier, et par des silences qui évitent de relever les dissidences et d’affirmer les principes de droit et de moralité en ces matières.
On se souviendra de la visite du cardinal Tarcisio Bertone, à Cuba quelques mois avant celle de Benoît XVI à la Maison Blanche. Lors de cette visite, le Secrétaire d’État du Saint-Siège avait déclaré immoral le blocus économique et politique maintenu contre Cuba depuis plus de 46 ans. Une position officielle du Vatican très peu relevée par nos médias occidentaux. Par contre, lors de la visite de Benoît XVI à la Maison Blanche, visite couverte par la presse écrite et visuelle comme l’évènement de l’année, pas un mot sur ce blocus jugé immoral et inacceptable et encore moins sur les droits de l’Iran de développer son programme nucléaire à des fins pacifiques.
Évidemment, une fois les faits consommés, ce sera toujours le temps de reprendre ces prises de position officielles pour contrer les attaques des mauvaises langues suggérant la complicité du Saint-Siège dans l’aboutissement de ces actions, pourtant jugées immorales. Nous sommes loin de retrouver ces combats musclés que mène l’institution ecclésiale contre l’avortement, la contraception, le mariage des personnes de même sexe. Par contre, ceux menés contre les guerres, surtout celles dont l’Occident chrétien prend l’initiative, se font beaucoup plus discrets et souvent même ne se font pas du tout. On serait porté à penser que la vie des embryons, devenus adultes, qui en seront les victimes ne représente pas la même valeur que celle des embryons en développement dans le sein de la mère. Ne doit-elle pas dire, dans tous les cas, que la vie est sacrée et s’opposer à toute intervention militaire ou subversive dont l’objectif est de tuer? Il en va de sa crédibilité et de celle du « discours » qu’elle tient.
Oscar Fortin
Québec, 12 juillet 2008
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