Je ne comprends toujours pas d’où vient cet acharnement de certains politiciens à vouloir retirer à l’État une entreprise qui, en plus d’être rentable, assure à l’ensemble de la population un bien devenu essentiel. S’il y a des problèmes de gestion, les gouvernements sont tout aussi compétents que les Conseils d’administration des entreprises privées pour y remédier. La crise économique que nous vivons n’a rien pour convaincre que l’entreprise privée peut faire mieux qu’une société d’État. Dans les deux cas, ce sont des hommes et des femmes, préparés pour gérer. Dans le premier cas, ils servent les intérêts de leurs actionnaires et, s’ils rencontrent des problèmes, ils s’adressent à l’État et à la société pour renflouer leur caisse. Dans le second cas, ils servent les intérêts de la société qui en est l’actionnaire majoritaire et s’ils rencontrent des problèmes ils augmentent, selon le cas, les tarifs ou les impôts. Dans un cas comme dans l’autre le consommateur et le payeur d’impôt sont ceux qui assument la note finale.
Il n’y a aucune entreprise privée que je connaisse qui soit intéressée à investir en fonction d’un Bien commun d’une société. Ses investissements n’ont d’autres objectifs que ceux de réaliser des profits à l’intention de ses actionnaires et d’assurer les primes consenties à ses administrateurs. Lorsque le gouvernement canadien, sous la gouverne de Mulroney, a vendu à rabais PETRO CANADA, il a privé les canadiens du contrôle d’une richesse qui lui échappe maintenant. Plutôt que d’être un féroce défenseur des intérêts du peuple canadien, il s’est laissé emporter par les lobbies d’intérêts privés qui nous rient maintenant au nez. Ils font ce qu’ils veulent avec les prix à la pompe et le gouvernement se défend en disant qu’il n’y peut rien. Il me semble que les intérêts du peuple canadien eût été de garder le contrôle sur cette richesse et de forcer l’entreprise privée à s’astreindre aux exigences du bien commun des canadiens.
Pendant que les pays de l’Amérique du Sud se réapproprient leurs richesses fondamentales pour en faire bénéficier prioritairement leurs citoyens et citoyennes, ici, nous agissons en sens inverse. Nos gouvernements abandonnent à l’entreprise privée ce qui est rentable et permet aux québécois et aux canadiens de garder, par leurs représentants gouvernementaux, le contrôle sur des richesses essentielles au maintien des objectifs du Bien Commun de la société. Hier, ce fut le pétrole, aujourd’hui ce sont les services à la santé et Hydro-Québec, demain ce sera l’eau et quoi encore.
De grâce, apprenons à gérer nous-mêmes ces richesses dont tous les québécois et québécoises sont déjà les actionnaires et gérons-les de manière à en faire bénéficier l’ensemble de la collectivité. Nos gouvernements ont la responsabilité d’assurer le BIEN COMMUN de la collectivité et non d’un groupe privé d’actionnaires. Il a le devoir et la responsabilité de sauvegarder et de développer les richesses dont dispose la nation pour qu’elles servent prioritairement la santé, l’éducation, l’alimentation, l’habitation, le transport. Ce sont là des ingrédients qu’un gouvernement responsable doit rendre accessible à tous et à toutes.
Si le gouvernement veut augmenter ses revenus grâce à l’entreprise privée, qu’il commence à aller les chercher dans les paradis fiscaux et les passoires fiscales qui rendent possible l’évasion de milliards de dollars. Je ne doute pas que le professeur Lauzon saura être de bon conseil à ce sujet.
S’il faut améliorer la gestion de certaines de nos sociétés d’état, qu’on le fasse. L’État dispose de tous les outils du privé pour y parvenir, sauf évidemment celui de s’enrichir au détriment du BIEN COMMUN de la collectivité qui en est l’actionnaire principal. Ne faut-il pas voir l’État comme l’entreprise mise en place par la société entière pour gérer ses richesses et répondre aux exigences de son développement dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’alimentation, du logement, du transport et de la culture? Quoi qu’il arrive, les promoteurs de telles privatisations doivent avoir l’honnêteté de dire qu’en bout ligne le consommateur sera toujours celui qui en assumera la note.
Oscar Fortin
Québec, le 8 novembre 2008
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