dimanche 15 janvier 2012

LORSQUE LES MOTS SE TRANSFORMENT EN « CHEVAL DE TROIE »



Vous connaissez sans doute la légende du Cheval de Troie. Pour ceux et celles qui n’en auraient aucune idée je me permets d’en faire un bref rappel.
« Après avoir vainement tenté d’assiéger Troie pendant dix ans, les Grecs ont l’idée d’une ruse pour prendre la ville : Épélos construit un cheval géant en bois creux, dans lequel se cache un groupe de soldats, menés par Ulysse. Un espion grec, Sinon, réussit à convaincre les Troyens d’accepter l’offrande, malgré les avertissements de Laocoon et de Cassandre. Le cheval est alors tiré dans l’enceinte de la Cité pendant que ses habitants célèbrent le grand évènement. Lorsque ces derniers sont emportés par la torpeur de l’alcool, la nuit, les Grecs sortent du Cheval et ouvrent les portes, permettant au reste de l’armée d’entrer et de piller la ville. 
Ulysse, ce personnage mythique à l’intelligence exceptionnelle nous dit qu’il s’agit dans ce cas d’une ruse. Elle se distingue de la tricherie mais aussi du délit (du crime) en cela que la ruse est autorisée par la loi ou les règles de l’usage, du jeu, de l’art, de la société, ou des accords internationaux. En l’espèce de l’art de la guerre chez les grecs, il s’agit plus particulièrement d’une ruse de guerre. »
L’idée fondamentale est de présenter sous des dehors attrayants et totalement inoffensifs des projets aux visées criminelles. Les moyens utilisés appartiendront à la stratégie de la ruse et non à la malhonnêteté et donneront bonne conscience aux prédateurs en les assurant qu’il n’y a rien d’illégale dans cette façon de faire et que ce semblant de tricherie n’est en fait qu’une facette de l’art de la guerre.
Aujourd’hui, ce sont les mots qui servent de couverture et de ruse. Par exemple le mot « démocratie », utilisé par les oligarchies et les forces de l’empire n’a pas du tout le même sens que lorsqu’utilisé par les peuples. Il en va de même, entre autres, pour les mots justicelibertévéritéterrorisme, droits humains etpaix. Ce sont tous des mots auxquels les peuples sont sensibles et pour lesquels ils sont disposés à se battre.
Voyons de plus près chacun de ces mots.
D’abord le mot « démocratie », lorsqu’utilisé par les oligarchies et les forces  impériales, signifie le plein contrôle par ces dernières des divers leviers de pouvoir qu’a un État : le politique, le judiciaire, l’économique et l’exécutif. Il y aura évidemment des élections, mais ces dernières seront encadrées par des partis politiques, soigneusement contrôlés  dans le choix de leurs leadeurs et dans  le déroulement des scrutins. Les argents seront au rendez-vous des organisations et les médias  assureront,sous leur commande, la diffusion de la bonne nouvelle du parti et des représentants les mieux préparés pour gouverner. Une fois ces derniers élus et à la tête de l’État, le peuple réalisera alors que ses dirigeants sont là pour répondre prioritairement aux intérêts de ses oligarchies et que ce sont ces dernières qui ont le dernier mot sur les budgets et les guerres. 
Ce même motDÉMOCRATIE, lorsqu’il est utilisé par les groupements sociaux et les mouvements populaires, signifie que le peuple prend le contrôle des divers leviers de l’État et que ses objectifs sont prioritairement commandés par les exigences du bien commun de tous et de toutes. Ce type de démocratie qui répond à la définition qu’en donnent les dictionnaires sera vite qualifié, par les oligarchies et les empires, de populiste, de dictatoriale et de danger contre la libre entreprise et les libertés fondamentales.
Prenons maintenant le mot « justice ». Dans le cas des démocraties oligarchiques, les constitutions seront, en général, le fruit de leur propre labeur. À ce que je sache peu nombreux sont les peuples, sous ces régimes,  qui ont été appelés à se prononcer sur la rédaction et l’adoption de leur constitution. Au Canada, le peuple canadien n’a jamais voté pour sa constitution et encore moins le peuple québécois que ses dirigeants ont même refusé de signer son rapatriement de Londres ainsi que les amendements, apportés par le gouvernement canadien d’alors. Or, la constitution est la loi fondamentale d’un État et du fait même le reflet de ceux et celles qui en ont été les architectes. Il est facile de comprendre qu’une telle constitution assurera les droits et les privilèges des oligarchies  et verra à ce que le peuple ne la remette pas en question.
Par contre, une constitution, élaborée et votée par  le peuple, n’aura pas les mêmes contenus. Elle parlera des impératifs du bien commun en des termes contraignants comme l’éducation, la santé, l’alimentation, le logement, le travail.  Elle élaborera sur les mécanismes indispensables de participation des divers mouvements  sociaux, culturels, économiques et politiques à l’exercice du pouvoir. Elle établira des normes précises à  respecter quant aux financements des partis politiques et aux nécessaires contrôles des votes comptabilisés. Elle encadrera l’usage et le développement des richesses naturelles de manière à ce que ces dernières servent prioritairement les intérêts du peuple et bien d’autres choses encore visant les mêmes objectifs.
Le mot « liberté » est un autre mot auquel on accole bien des sens. Il y a la liberté des grands et des puissants pour lesquels les contraintes sont à leur plus bas niveau. Ils sont porteurs de la « liberté » à ne pas toucher. Tout leur est pratiquement permis tant par la loi fondamentale que par les lois particulières dont ils auront été les principaux artisans. Dans ce dernier cas, les classes moyennes et pauvres deviennent porteuses d’une liberté de second ordre. Une liberté qui permet de jouer dans sa cour, de crier tous les mots dans son sous-sol et d’écrire ou de prononcer tous les discours pour les classer dans le fond des tiroirs. Déjà nous savons que les journaux et les médias électroniques sont la propriété des  premiers et si vous voulez y intervenir comme simple citoyen, il faudra que le contenu soit conforme aux politiques éditoriales des patrons. Si vos propos sont conformes aux intérêts des maîtres, les portes vous seront alors grandes ouvertes. Dans le cas contraire, vous devrez vous contenter du désert.
Par contre, si la « liberté » est pensée et voulue par les peuples, ils en deviennent alors les premiers bénéficiaires. Les règles du jeu sont inversées. Les peuples reprennent le contrôle de leur législation, s’assurent une présence effective dans les milieux de communication, brisant les monopoles et se dotant d’outils leur permettant de faire entendre leurs voix  au-delà des murs de leur sous-sol. Il est évident que les anciens maitres crieront au scandale, au non respect des libertés fondamentales, à la dictature des nouveaux dirigeants qui n’ont que faire de leur démocratie et de leur liberté.
Le mot « vérité » est l’un des plus massacré. Pour les oligarchies la vérité est celle qui correspond à ce qu’elles  veulent faire et réaliser. Son usage appartient à la ruse et à l’art de la guerre.  Ces derniers temps nous avons été témoins jusqu’où les oligarchies et les forces de l’empire peuvent aller. De l’usage de la demi-vérité jusqu’au montage en studio de mises en scènes de blessés, de tueries, de  combats comme ce fut le cas de la prise de la place verte à Tripoli, tous les moyens sont bons pour tromper. Actuellement tout est déployé pour vendre l’idée aux occidentaux  que Bashar Al Assad est un dictateur sanguinaire, qui tue, pour le plaisir, d’innocentes victimes. Tout cela pour faire en Syrie ce qu’ils ont fait en Libye : détruire les infrastructures, changer le régime, prendre le contrôle des richesses et du territoire.Actuellement une délégation de la Ligue arabe est sur place pour constater les faits. Le Canada n’a pas eu besoin d’attendre les résultats de cette mission, pour condamner de nouveau le président Assad et ordonner de nouvelles sanctions.
Heureusement qu’il y a l’information alternative qui repose sur le témoignage de personnes qui sont sur place ou qui sont allés sur place et qui n’ont de compte à rendre qu’à la vérité des faits.  Je me permets quelques références de sites en langue française au terme de cet article. Nombreux sont les témoignages de ces journalistes indépendants qui mettent à jour  ces montages médiatiques dont le seul objectif est de tromper les lecteurs et lectrices, les auditeurs et auditrices. Entre les mains de ces prédateurs, la vérité n’a plus aucune valeur transcendantale.
Qu’en est-il, maintenant, de l’usage qui est fait des mots « terrorisme et terroriste »? La définition la plus claire qu’en donnent les oligarchies et des forces de l’Empire est celle donnée par G.W Bush : il y a ceux qui sont avec nous, l’axe de bien, et tous les autres , « axe du mal », sont des terroristes. Tout usage de la force de la part de ces derniers est considéré comme du terrorisme. Dans ce cas, l’ « axe du bien » est tout ce qui correspond à l’idée qu’ils se font de leurs intérêts nationaux et de leur sécurité nationale. Voilà le contenu donné par ces derniers aux mots terrorisme et terroriste.
Pour les peuples, ces mots, revêtent un tout autre sens. Le terrorisme est tout ce qui vient entacher les droits fondamentaux des personnes et des peuples. Dans cet optique, sont des terroristes les États , les agences gouvernementales et les personnes qui s’infiltrent dans la vie des peuples et qui provoquent des conflits dont les seuls objectifs sont la reprise du contrôle des États et faire main basse sur les richesses du pays.
Enfin, dans la même logique seront traités les droits humains. Ces derniers ne peuvent s’appliquer qu’aux alliés de l’axe du bien. Les autres, les terroristes, ne doivent s’attendre à aucun respect.  Guantanamo et les prisons en Irak illustrent à merveille le niveau d’humanisme qui est appliqué aux adversaires.  Ici des images qui ont fait le tour du monde. Il ne faut surtout pas les oublier, ces victimes sont des personnes normalement protégées par la Charte des Nations Unies.
Je termine avec le mot « paix » dont  janvier est le mois qui nous en rappelle toute l’importance. Véritable « cheval de Troie », il est sur toutes les lèvres. Les forces impériales, avec leurs bombes, parleront de guerre humanitaire et préventive pour la « paix ». Le Président de la plus grande puissance militaire du monde n’est-il pas un récipiendaire du Prix Nobel de la Paix? Benoît XVI nous parlera également de la paix, mais ce ne sera qu’en des termes génériques, se gardant bien de pointer du doigt les fauteurs de troubles que sont les oligarchies impériales constamment à la recherche de conquêtes et de domination.  Il y a évidemment les peuples, eux qui sont les premières victimes des guerres, qui réclament la paix en exigeant plus de justice, de liberté et de  respect de ses droits .
Je m’arrête ici en soulignant que la fissure fondamentale n’est pas entre les peuples, mais entre ces derniers et les oligarchies qui ont le contrôle des États et qui se résistent aux peuples qui veulent reconquérir leur indépendance et souveraineté. C’est dans le cadre de ce combat que les mots « démocratie », « justice », « liberté », «vérité », « terrorisme », « droits humains » et « paix », tant désirés par les peuples  sont utilisés par les forces de l’empire comme couverture à ses ambitions. Chacun de ces mots est comme un « Cheval de Troie » leur permettant de faire passer leurs crimes pour de la vertu et leurs ennemis pour des terroristes. Nos médias officiels sont tous au service du pouvoir oligarchique de l’Empire. À nous de découvrir ce qu’il y a de caché en chaque cheval de Troie que sont devenus ces mots.En somme, l’État de droit de nos sociétés occidentales sert de “Cheval de Troie” à l’État profond dont parle Peter Dale Scott dans son livre “ La Route vers le Nouveau Désordre Mondial : 50 Ans d’Ambitions Secrètes des États-Unis, traduction et actualisation de The Road to 9/11 “
“”Quand les mots servent à cacher, à masquer, à mentir, à pervertir, à diviser, à manipuler, à instrumentaliser, ils cessent d’exister…  À quoi servent les mots quand ils ne servent plus à rien? Quand ils alimentent ambiguïté,  confusion et  cynisme? Quand ils nous rapprochent, chaque jour un peu plus, de la fin?“ Mohamed Lotfi
Oscar Fortin
Québec, 10  janvier 2012
 Quelques références de sites d’information alternative

2 commentaires:

Marius MORIN a dit...

Un dernier médiamensonge vient d’être rendu public. L'émir du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa al-Thani, a tout fait pour manipuler les observateurs de la Ligue arabe en Syrie et a déclaré récemment dans un extrait diffusé par la chaîne de télévision américaine CBS, qui l'interrogeait sur le besoin d'envoyer des troupes arabes en Syrie : « Un certain nombre de soldats devraient y aller pour mettre fin à la tuerie. » Que le Qatar soit le premier pays arabe à s'avancer sur ce terrain n'est pas un hasard, car ses dirigeants sont à la solde des États-Unis et d’Israël.
http://www.rfi.fr/moyen-orient/20120114-emir-qatar-favorable-envoi-soldats-syrie-mettre-fin-tuerie
Marius MORIN

Anonyme a dit...

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