samedi 3 mars 2012

LE CANADA S'EN VA EN GUERRE


MIRONTON MIRONTAINE



L’air de rien, le Canada se transforme de plus en plus en un pays guerrier, investissant des milliards de dollars dans l’achat d’armements et le déploiement d’activités offensives dans diverses régions du monde. Selon l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) les dépenses militaires du Canada ont augmentées, « entre 2005-06 et 2010-11, de 8 G$, soit une hausse de 54,2 %. » Il y a un quelque chose comme « Malbrough s’en va en guerre».

Ce n’est pas rien pour un pays qui est en pleine crise économique et que les déficits accumulés conduisent à couper dans les pensions vieillesse, dans les programmes sociaux et, par des subtilités fiscales, à augmenter les impôts des classes moyennes.


À ce que je sache, aucun pays ne menace présentement notre sécurité nationale. Qui plus est, nos liens de proximité et d’entendement avec les Etats-Unis, notre voisin immédiat, sont garants d’une paix harmonieuse entre les deux pays. Quant aux problèmes de frontières, pouvant surgir au Grand nord, ils devront plutôt trouver leurs solutions à travers la diplomatie, la médiation des diverses instances des Nations Unies et les Cours internationales de justice. Ce ne sont pas les 6 ou 8 bateaux armés de canons qui vont permettre de résoudre les conflits potentiels de cette nature.

Les achats du nouveau matériel  (chars d’assaut Leopard 2, les véhicules de combat rapproché ou encore les 65 avions de combat F-35)  visent plutôt des interventions militaires musclées qui n’ont pas beaucoup à voir avec le grand nord canadien. Pour voir de plus près le catalogue de ces achats, je vous invite à visiter « les nouveaux joujoux de l’armée canadienne ». Les lobbyistes ont dû s’en donner à cœur joie et l’échange de petits cadeaux en réjouir un grand nombre. Les industries militaires battent des records.

Alors pourquoi toutes ces dépenses qui s’inscrivent dans un budget qui dépassent présentement les 21 milliards $ ? L’Éducation, la santé, la protection de nos personnes âgées, ne sont-elles pas plus importantes que ces armements? Le Canada serait-il devenu un pays de conquête et d’agression contre d’autres pays?
Je ne vois qu’une réponse qui ressort des engagements militaires récents du Canada sur la scène internationale : le Canada s’est entièrement mis au service des ambitions impériales des Etats-Unis et d'Israël. Son budget militaire n’est plus à la mesure des besoins de sa sécurité nationale, mais à la mesure de ce que Washington et Israël lui demandent.


EST-CE VRAIMENT CE QUE VEULENT LES CANADIENS ET CANADIENNES ?


Ces décisions sont prises par des gouvernements qui n’ont jamais fait, de ces questions de budgets militaires et de la participation de l’armée canadienne à des guerres étrangères, l’objet de débats publics et encore moins de consultations référendaires. C’est comme si la démocratie n’avait pas sa place pour débattre et décider de ces questions.

Tout se passe derrière des portes closes, dans le plus grand secret. Des milliards de dollars, pris à même les poches des canadiens et canadiennes, sont ainsi engagés sur des projets dont les avenants et aboutissants sont connus des seuls initiés. Le peuple canadien n’a rien à y redire, son pouvoir réel lui étant substitué par des gouvernants  d’allégeances impériales.

Des questions doivent se poser. Les forces armées canadiennes  seraient-elles devenues le bras armé, non pas du peuple canadien, mais de certains groupes d’intérêt aux ambitions financières illimitées? Le sang versé de nos soldats, l’est-il pour des causes nobles ou pour des ambitions répondant davantage à la cupidité et aux ambitions de certains groupes oligarchiques?

De plus en plus de monde réalisent que derrière bien des messages rassurants de coopération humanitaire, d’interventions militaire pacifiques, se cachent  des ambitions de conquête et de domination. Le cas de la Libye illustre à merveille cette grande tricherie qui a permis de détruire un pays prospère, à renverser un régime toujours fortement appuyé par la majorité de sa population, à tuer plus de 100 000 personnes dont le Président et plusieurs membres de sa famille et à prendre le contrôle des puits de pétrole, des comptes en banque et des institutions politiques. Ce cas de la Libye est la pointe de l’iceberg d’une tendance qui vise le contrôle et la domination du monde. Le Canada fait partie de ceux qui financent ces incursions et envoie ses soldats pour y verser le sang de ceux qui s’y résistent et y sacrifier la vie de plusieurs des siens. Mais est-ce bien cela que veulent les canadiens et canadiennes?

La démocratie que nos dirigeants ont constamment à la bouche et au nom de laquelle ils envoient nos soldats combattre et mourir n’exige-t-elle pas que le peuple soit le premier à être informé et à décider de ces choses? L’actuel premier ministre du Canada, M. Harper, dirige le pays en roi et maitre avec moins de 25% de l’électorat canadien et moins de 40% de ceux et celles qui sont allés aux urnes. C’est dire que plus de 75% des canadiens et canadiennes ne se sont pas exprimés en sa faveur et que plus de 60%  ont voté contre lui. Pourtant,  aujourd’hui, il décide, au nom du peuple canadien, de ces budgets militaires dont le détail se discute à Washington. Est-vraiment ce type de démocratie que nous voulons imposer au monde?

Il y a 50 ans, le Canada avait une réputation d’un pays, artisan de paix dans le monde, et sa participation aux missions  des Casques bleus des Nations Unies était recherchée et respectée. Lester B. Pearson, ancien premier ministre du Canada, avait été honoré du Prix Nobel de la Paix alors que ce prix avait encore la crédibilité d’un grand honneur mérité. Aujourd’hui, le Canada est complètement identifié aux politiques décidées par Washington et n’a plus de personnalité internationale propre. Il ressemble plutôt à un petit caniche retenu par la laisse de son maitre.

Il est plus que temps de réagir et de reprendre en main notre propre destinée. Nos dirigeants se moquent de nous parce qu’ils savent qu’ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent. Le système est ainsi fait qu'il protège bien ses alliés.
Je laisse à d’autres, plus compétents que je ne le suis, de préciser ceux à qui servent vraiment toutes ces guerres. À l’avance je puis dire que le peuple canadien n’est pas en tête de liste et qu'il sera toujours là pour payer les factures.

Oscar Fortin
Québec, le 3 mars 2011

Deux vidéos fort instructifs les mensonges qui précèdent les guerres

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