mardi 13 mars 2012

L'ÉTAT-LE BIEN COMMUN-LE PRIVÉ- LES ÉLUS (ES)


L’ÉTAT-LE BIEN COMMUN-LE PRIVÉ-LES ÉLUS (ES)



Les appels répétés de certains milieux visant à privatiser des pans entiers des pouvoirs de l’État, voir même à réduire ce dernier à sa plus simple expression, ne sont pas sans soulever de nombreuses questions. Mon propos est de remettre en perspective ce débat qui porte, à toute fin pratique, sur l’organisation sociale, les politiques des gouvernements, les priorités économiques. Cette relation de l’État et du Privé doit se comprendre dans le cadre des grands objectifs du BIEN COMMUN de l’ensemble de la société.

LE « PRIVÉ »

Si de par sa nature même « le Privé » poursuit des objectifs qui sont prioritairement inspirés par des intérêts personnels et corporatifs, ses actions et interventions ne sont pas sans incidences, parfois positives, parfois négatives sur les grands objectifs du « bien commun » de la société. Bien qu’il ne lui revienne pas de répondre en priorité à ce« bien commun », il est de son devoir d’y inscrire ses interventions en harmonie avec ce dernier. Il demeure et demeurera toujours un acteur important dans le développement de toute société. Toutefois, il ne saurait en être l’acteur principal. C’est à l’État que revient cet honneur et c’est à l’État d’en circonscrire les paramètres.

L’ÉTAT

Les peuples se dotent d’un État d’abord et avant tout pour structurer et organiser les pouvoirs et les activités qui assureront le « bien commun » de la société. Dans les démocraties modernes, la configuration de l’État trouve son fondement et sa personnalité propre dans une CONSTITUTION, discutée et votée par le peuple. Elle est la « loi fondamentale » qui définit l’État, ses pouvoirs ainsi que le « bien commun » auquel il doit répondre prioritairement et en tout temps. L’État est ainsi l’autorité suprême, disposant de tous les pouvoirs dans le cadre de sa mission au service du « bien commun » de la société. Aucune entreprise privée ne saurait disposer d’une telle autorité et répondre à pareil mandat. Seul l’État y est habilité par sa nature même. Il est le pouvoir et la voie du peuple.

Force est de constater que  la « démocratie moderne » n’est pas arrivée dans tous les pays, dits démocratiques. Nombreux sont ceux qui vivent sous le pouvoir de constitutions à propos desquelles les peuples n’ont eu rien à dire, bien qu’ils auraient eu beaucoup à redire. C’est notamment le cas du Canada, du Québec et de bien d’autres pays dominés par des pouvoirs puissants qui n’ont pas vu la nécessité d’y impliquer leur peuple. Ces pratiques sont toutefois en voie de disparition. En effet, dans les pays émergents de l’Amérique latine, comme l’Équateur, la Bolivie, le Venezuela et certains autres,  le premier geste posé par les nouveaux élus, fut celui de doter l’État d’une constitution, discutée et votée par le peuple. Une démarche, donnant ainsi à la démocratie ses lettres de noblesse. C’est la voie ouverte à ce qu’ils appellent la démocratie participative.

LE BIEN COMMUN

Qu’en est-il donc de ce « bien commun », raison d’être de tout  État?

Il y a évidemment des variables d’un État à un autre, mais certains éléments plus essentiels que d’autres se retrouvent en tous. C’est le cas pour ce qui se rattache à la vie : accès aux biens essentiels à la subsistance, à la santé, à l’habitat, à la sécurité et au respect. C’est également le cas pour tout ce qui a trait aux connaissances et au savoir faire comme l’éducation, la culture, les arts, les métiers. C’est également le cas pour tout ce qui assure l’harmonie et le respect des libertés individuelles et collectives. Le « bien commun » c’est également toutes les richesses naturelles qui se retrouvent sur le territoire. Il y a les richesses minières, les richesses forestières, celles liées à l’eau et aux produits de la mer. Toutes ces richesses, appartiennent à la collectivité et doivent être protégées et exploitées de manière à ce que leurs principales retombées servent prioritairement à réaliser les grandes missions relatives au  « bien commun » de la collectivité.

LES ÉLUS (ES)

Dans un monde parfait, les élus (es) sont ceux et celles qui prennent sur leurs épaules la responsabilité des grands missions de l’État, prioritairement au service du « bien commun » de la société. Ils et elles sont les apôtres, mandatés (es) par le peuple, pour que toutes les ressources et les énergies de la nation servent au mieux et en toute priorité les intérêts liés au « bien commun » de tous et toutes, sans aucune discrimination. En somme, l’État est pour ainsi dire l’ « entreprise » du peuple dont les principaux gestionnaires sont les élus (es).

COMMENT COMPRENDRE ALORS LA PRIVATISATION DES MISSIONS DE L’ÉTAT?

Si les intérêts de l’État et du privé peuvent être parfois complémentaires, ils peuvent être également et très souvent en opposition. En ce sens, chaque fois que le « privé » peut s’approprier, directement ou indirectement, des pouvoirs de l’État, il s’en trouve renforci et le peuple, à travers l’État, y perd au change. Ce n’est pas pour rien que les pouvoirs du « privé » se font présents auprès des élus (es) et parviennent souvent à s’en faire des alliés (es).

Ainsi, nous en arrivons à élire des gouvernements qui deviennent des mandataires, non plus des intérêts du peuple, mais de ces pouvoirs « privés » aux intérêts, souvent en opposition à ceux du « bien commun ».  Lorsque ce « privé » incite les élus (es) à couper dans les dépenses de l’État, particulièrement dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de la sécurité sociale tout en s’assurant, dans ses relations avec l’État, d'avoir toujours les meilleures conditions dans ses transactions et ses avantages fiscaux, il devient un irritant contre le « bien commun » de la société. Quant aux élus (es) qui se prêtent à ces pressions et incitations, ils  et elles trahissent la confiance que le peuple a mise en eux et en elles.

Plus que jamais il importe de redonner à l’État toute sa place et pour ce faire un grand ménage s’impose à tous les niveaux de l’administration publique, des Sociétés d’État et des pouvoirs eux-mêmes. Une nouvelle conscience sociale doit permettre l’émergence d’un État au service du « bien commun ». Ce défi ne saurait se concrétiser sans l’élaboration d’une nouvelle constitution en qui le peuple saura se reconnaître. Tous les acteurs, intervenants et intervenantes, y trouveront leur place, mais le maitre du jeu demeurera toujours le peuple par l’intermédiaire de l’État, tel qu'il aura été défini dans une constitution démocratique.

Oscar Fortin
Québec, 10 mars 2012
http://humanisme. Blogspot.com 

3 commentaires:

Marius MORIN a dit...

Dans le système monétaire actuel l’argent n’est pas au service du peuple qui crée la richesse par son travail, mais à celui d’une oligarchie financière qui ruine les nations pour son intérêt personnel. C’est le drame de l’endettement des pays, programmé et voulu, par des crises financières décrétées et successives. Et les contribuables des divers pays paient toujours à la sueur de leur front.

Anonyme a dit...

Bonjour! en rapport avec votre article sur " Le Canada s'en va en guerre "

Je vous recommande de lire le livre de Daniel Estulin " La véritable histoire des Biderbergers " Vous comprendrez tout le déroulement de ce complot mondiale et où nous en sommes rendus !
Bien a vous ! J.P.

Oscar Fortin a dit...

@anomyme: merci pour votre référence.