BRAS DE FER ENTRE PACIFISTES ET CONQUÉRANTS
Depuis
ce qui s’est passé en Libye bien des yeux se sont ouverts et bien des mensonges
ont été mis à nu. Ce qui nous fut présenté comme une grande cause humanitaire
au service d’un peuple à la conquête de sa liberté et du respect de ses droits
s’est révélée être un immense montage médiatique couvrant l’action de
véritables prédateurs. Aujourd’hui, la Libye et son peuple vivent le drame de
la désolation et de l’oubli. Les prédateurs des pays conquérants se
disputent le butin sans se préoccuper de ce peuple ramené à moins que rien.
On
se souviendra qu’Obama avait trouvé cette nouvelle formule de conquête fort
intéressante et qu’il souhaitait en faire un « modus operandi » pour les autres conquêtes à venir. En
effet, quoi de mieux qu’une telle approche, financée par l’ensemble des pays de
l’OTAN, qui place ses principaux acteurs sous le chapeau des Nations Unies, revêtus
du manteau de l’intervention humanitaire. Il ne lui restait plus qu’à prendre
le contrôle des richesses et à en assurer une juste distribution aux vaillants
collaborateurs.
En Syrie, ce sont les mêmes acteurs,
les mêmes prédateurs, les mêmes « sauveurs », les mêmes
manipulateurs, les mêmes menteurs. La collaboration des médias occidentaux leur
est acquise, celle des principaux dirigeants des Nations Unies, dont le secrétaire
général, Ban Ki-moon, ainsi que de certains dirigeants d’organismes
agissant sous le couvert de la protection des droits de la personne.
Ce
qui se présentait comme une opération sans incident particulier pour les
prédateurs est vite devenu un cauchemar pour ces derniers. Lorsque la Russie et
la Chine ont réalisé que leurs vis-à-vis au Conseil de sécurité voulaient
répéter ce qui s’était passé en Libye, ils ont affiché un non catégorique. Plus
question de faire confiance à des discours et à des promesses à caractère
humanitaire. La tricherie avait assez duré.
Faute
de pouvoir compter, à court terme, sur le conseil de sécurité et l’OTAN pour
envahir la Syrie, diverses initiatives ont été prises pour créer des cellules
de commandos, intégrées par des mercenaires, des déserteurs de l’armée syrienne
et d’anciens combattants en Libye. Ces commandos ont pour mission de semer la
violence auprès des populations civiles, de tuer des militaires et de faire des
dommages matériels aux principaux centres de la défense nationale. Les crimes
qu’ils commettent sont repris par les agences de presse qui leur sont alliées
et sont retransmis dans le monde entier comme étant des crimes commis par les
forces armées gouvernementales. On se souviendra que les premiers observateurs
envoyés par la Ligue arabe avaient conclu leur
mission en confirmant cette version des faits.
Pendant
que les prédateurs cherchent par tous les moyens à déstabiliser le gouvernement
de Al-Assad, ce dernier présente au peuple syrien un projet de réforme
constitutionnel. Plus de 50 % de tous les électeurs et électrices se sont rendus aux urnes
et voté en faveur de cette réforme. De quoi faire
réfléchir ceux qui se définissent comme les amis du peuple syrien. Il n’en fut
rien et leur hostilité n’a fait que d’augmenter en soutenant militairement et
monétairement les groupes terroristes infiltrés en Syrie. Même en ce moment, alors
que la trêve demandée par Kofi Annan est en application, les actions
terroristes se poursuivent et sont rapportées comme étant des actions
gouvernementales. Une déclaration
du ministre russe des Affaires extérieures en dit long à ce sujet.
Que conclure?
Rien
n’indique que les prédateurs aient abandonné leur objectif de prendre le
contrôle du pays en se débarrassant du président Al-Assad et en y plaçant leurs
marionnettes. La dernière résolution, votée tout récemment et autorisant
l’envoi de 300 observateurs, comporte une petite close qui n’a l’air de rien,
mais qui peut ralentir passablement le processus de l’envoi de ces observateurs.
Cette petite close dit que les observateurs seront envoyés une fois que Kofi
Annan aura confirmé que la situation de non-violence le permette. Ceci veut
dire qu’en maintenant la pression sur les groupes armés de l’opposition pour
qu’ils poursuivent leurs attaques, il est possible que ces observateurs
n’arrivent jamais en Syrie. Pour ces guerriers, il faudrait alors penser à l’envoi
d’une milice armée qu’on demanderait évidemment à l’OTAN ou à la Ligue arabe de
diriger.
Le centre consultatif
syrien des études et des droits de l'homme a souligné la contradiction
fragrante entre la résolution adoptée par le Conseil de sécurité relative au
déploiement des observateurs en Syrie et les allocutions des délégués
américain, français et allemand qui appellent à l'escalade de la violence en
imputant au gouvernement syrien la responsabilité du désengagement au plan de Kofi
Annan.
Au moment d’écrire
ces lignes, la Turquie, à la tête d’une campagne pour
attaquer militairement la Syrie, sans l’accord des Nations Unies, participe à
une réunion de l'OTAN à Bruxelles aussitôt suivie de celle des Amis de Syrie à Paris.
L’idée est de susciter un incident à la frontière entre la Turquie et la Syrie,
donnant ainsi prétexte à une intervention de l’OTAN, dont la charte l’oblige à
se porter à la défense d’un pays membre. Pour en savoir plus sur ces
initiatives je vous invite à lire ce très bon article dont le titre est « L’OTAN
discute d’une intervention militaire en Syrie ».
Entre
temps, des élections parlementaires sont prévues pour début mai et cette
nouvelle étape dans le processus démocratique viendra renforcer, à n’en pas
douter, la confiance du peuple dans les réformes amorcées. Tout indique qu’il
sera difficile aux conquérants de mettre à exécution leur projet de
renversement par la violence de l’actuel gouvernement en Syrie. Bien qu’avec
ces derniers, tout est possible, le droit et la loi leur étant subordonnés.
Comment,
nos propres dirigeants peuvent-ils vivre avec autant de mensonges, d’hypocrisie
et de crimes? Ils ne peuvent plus en dissimuler l’ignominie? Plus grave encore,
comment pouvons-nous en être complices?
Oscar
Fortin
Québec,
le 22 avril 2012
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