Tout semble
indiquer que le Parti libéral de Jean Charest va exploiter au maximum le
dernier conflit étudiant pour se faire réélire. Ce serait dommage que
l’augmentation de 0.50ç par jour par étudiant soit au cœur des débats de cette
campagne électorale d’à peine d’un mois. D’autres sujets, autrement plus
importants, en termes financiers, devraient vite s’imposer et devenir l’enjeu majeur
de cette prochaine élection. C’est, entre autres, le cas du gaz de schiste et
du Plan Nord.
D’abord, on
ne peut passer sous silence la question de l’exploitation du gaz de schiste. Il faut que les divers partis politiques en
débattent amplement pour que la population sache à quoi s’en tenir.
Des débats
récents ont mis en évidence qu’il s’agissait d’une richesse importante dont
dispose le Québec, mais que son exploitation, à ne pas être bien contrôlée,
peut devenir un danger pour l’environnement et la santé de la population.
« Début 2011, un
rapport d'enquête du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (Bape),
un organisme chargé de recueillir les opinions de l'industrie et de la
population, révèle que 19 des 31 puits inspectés ont des fuites17. À la suite
de cette information, les associations d'usagers ont demandé un moratoire sur
l'exploration de ces gaz controversés18. »
Les divers partis
politiques doivent nous dire, tout à la fois, quelles seront les redevances
exigées des entreprises intéressées par cette richesse naturelle et quelles
seront les conditions imposées pour son extraction et sa transformation.
En second
lieu, il en va de même pour le Plan Nord. Ce Plan
doit être débattu en long et en large. Il s’agit de milliards de dollars du
peuple québécois que le Gouvernement va y investir et de millions de tonnes de
minerais qui vont y être exploités. Il faut que les divers partis politiques
nous disent en quoi le Peuple québécois en sortira grand gagnant. Il ne suffit
plus de dire que la monnaie d’échange pour les minerais dont vont s’emparer les
entreprises privées sera la création d’emplois de ceux qui vont en rendre
possible l’extraction. Il y a dans cette argumentation de la création d’emplois
quelque chose de trompeur. Une argumentation qui permet de taire bien d’autres
choses. On utilise cet argument pour vendre un projet et donner l’impression
que les entreprises privées nous rendent un grand service.
La main
d’œuvre québécoise est également une richesse qui doit s’additionner aux
richesses naturelles et être payée au meilleur prix du marché. Ces deux
richesses sont parties du bien commun du peuple québécois. Il devrait être
clair pour tous et toutes que la création d’emplois ne peut servir de monnaie
d’échange aux initiatives privées, pas plus que de justification pour
déposséder le Québec.
« L'équipe libérale du
gouvernement Charest a beau défendre jour après jour son Plan Nord, les
critiques se multiplient. Hier, l'ancien premier ministre Bernard Landry a
dénoncé le manque de réflexion dans l'élaboration de cet ambitieux projet de
développement industriel. Il a aussi ajouté sa voix à toutes celles qui
estiment que les citoyens québécois n'obtiennent pas leur dû des énormes quantités
de ressources minérales exploitées sur leur territoire. »
Tous les
autres thèmes, tels ceux de l’indépendance, d’une constitution québécoise, de
la corruption, de la santé, de l’éducation, de la fiscalité seront évidemment abordés,
mais ne devraient pas se substituer à ceux du gaz de schiste et du Plan Nord. Là
sont les milliards de dollars nécessaires pour le développement d’un Québec,
économiquement et politiquement indépendant.
Nous ne
pouvons nous permettre d’escamoter l’approche des partis politiques quant à
l’exploitation de nos richesses naturelles à travers les projets du gaz de
schiste et du Plan Nord. Il faut que nos élus soient nos meilleurs négociateurs
pour rentabiliser nos richesses au profit du Bien commun de l’ensemble de la
société québécoise. Actuellement, ils donnent l’impression d’être des
mandataires de certains secteurs privés pour ajuster les dispositifs de l’État
au meilleur profit de ces derniers.
Il
appartient aux partis politiques d’opposition d’imposer cet agenda et d’obliger
l’actuel gouvernement d’en débattre. Il ne faudrait pas qu’au lendemain de
cette élection, les promoteurs de ces deux grands projets se sentent libres
d’en disposer comme bon leur semble. Le peuple doit faire entendre sa voix sur
ces projets.
Que soient
élus ceux et celles qui sauront le mieux nous convaincre que leur approche est
la meilleure pour assurer les intérêts économiques et politiques du peuple québécois.
Oscar Fortin
Québec, le
14 juillet 2012
http://humanisme.blogspot.com
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