jeudi 25 juillet 2013

DIEU S’ADRESSE AU MAIRE JEAN TREMBLAY





Les rumeurs veulent que Dieu ne soit pas très content de ce qu’il voit et de ce qu’il entend de la part de celui qui, pourtant, n’a négligé aucun moyen pour défendre la prière et le crucifix dans les locaux de sa municipalité. Ce combat, qu’il a mené jusqu’en Cour suprême, lui mérita la réputation d’un croyant qui n’a pas froid aux yeux et dont les convictions sont un exemple pour tous les catholiques.

Dieu, en ces derniers jours, n’en dérougit pas contre son maire et il a tenu à le lui faire savoir à travers un songe dont il m’a été donné d’être témoin.

C’est la nuit. Tout est silencieux dans la chambre de Jean, le maire, qui rêve en ce moment précis aux drones militaires et à toute cette industrie des armements dont son Royaume pourrait devenir le centre de production. Évidemment, beaucoup d’emplois, de l’argent en abondance et des centres de développement technologique toujours plus sophistiqués. À peine voyait-il son Royaume comme un véritable centre international de tous les armements de guerre, nouvelle génération, qu’une voix, venant d’un au-delà lointain, le sortit de son rêve :

« Jean, Jean, qu’es-tu en train de fomenter? Comment peux-tu te présenter comme un de mes fils fidèles et t’adonner ainsi à construire des armes qui vont tuer tes frères et tes sœurs qui sont tout autant pour moi, mes enfants?

Mais Seigneur… tenta de répliquer Jean sans pouvoir aller plus loin, Dieu lui coupant la parole. “Non, cette fois, écoute-moi jusqu’à la fin. Après tu pourras me dire ce que tu veux.”

“Comment peux-tu dire tous les jours cette prière du NOTRE PÈRE, faisant de tous les humains de la terre tes frères et des sœurs ayant un même et unique Père céleste, tout en te faisant l’apôtre des armements militaires et par là, des guerres qui vont semer la mort d’hommes, de femmes et d’enfants par centaines de millions? À quel royaume te consacres-tu? Est-ce au royaume des riches et des puissants qui s’enrichissent des richesses des pauvres? N’as-tu pas lu dans les Évangiles que mon royaume ne peut se conquérir par les armes, mais par la justice, la vérité, la solidarité, la compassion, l’amour, le partage?

Que vont penser les incroyants de ta foi et les croyants, attachés aux valeurs évangéliques du royaume et à mon fils bien-aimé en qui j’ai mis toutes mes complaisances? Ne diront-ils pas que la foi de maire Jean Tremblay lui sert de tribune politique lorsque cela lui convient, mais qu’elle n’a guère d’influence dans ses décisions politiques? Ils diront que lui importent peu les morts qui résulteront de l’usage de toutes ces armes.

Tu sais depuis longtemps qu’on ne peut pas servir deux maîtres, qu’on ne peut pas les aimer les deux à la fois. Tu sais ça, n’est-ce pas?

Ne m’arrive pas avec le discours classique que ça va créer des emplois, que les gens vont gagner plus d’argent, que ton royaume du Saguenay va devenir le royaume recherché par des gens venant de partout à travers le monde. Un tel argument ne peut que te condamner encore davantage.

Comment ramener le royaume inauguré en mon fils, fondé sur la justice, la vérité, la solidarité, la compassion avec ce royaume terrestre, fondé sur l’avoir, le pouvoir, le paraître et la production d’armements destinés à tuer d’autres humains qui sont tes frères?

Jean, tu es un contresigne et non un témoin de ce que je suis et de ce qu’est mon royaume. Ton zèle pour défendre la prière et le crucifix perd toute crédibilité. Comment continuer à en avoir avec ce que tu manigances?  Les gens voient plus clair de ce que tu penses. Ils ne se laisseront pas berner indéfiniment.

Toutefois, mes bras te sont toujours ouverts pour t’accueillir de nouveau, cette fois comme un enfant repentant et  décidé à dénoncer et à mettre un terme à ces folies guerrières.

Livre ce combat avec autant de zèle que tu en as mis pour défendre la prière et le crucifix et alors je témoignerai pour toi. Tu y retrouveras une crédibilité cent fois plus grande que l’antérieure. Autrement tu seras et demeureras au nombre des sépulcres blanchis dont l’intérieur est rempli d’os et de pourriture. 

Maintenant, je te laisse la parole.”

Jean ne trouva pas les mots et n’eut que ce cris de l’âme “Seigneur, Seigneur !” sur ça il s’éveilla tout troublé sans savoir où donner la tête. »

En complément à ce récit, créé de toutes pièces, en fonction, toutefois, de certaines réalités, je vous joins  un texte de Sylvain Boucher qui rejoint parfaitement cette réflexion.


Oscar Fortin
Québec, le 25 juillet 2013



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