Avec la grande majorité des chrétiens du monde, j'ai célébré l'arrivée du cardinal Jorge Bergoglio en tant que successeur de l'apôtre Pierre.
Il avait déjà une réputation d'homme humble, avec une vie simple, sans cette image de cardinaux qui se considèrent comme des «princes» et qui logent dans des immeubles de luxe, s'entourant de serviteurs pour répondre à leurs caprices. Rien de tout cela n'a été reflété dans le cardinal de l'Argentine. Il vivait dans un appartement modeste, cuisinait ses repas, se déplaçait avec le bus et aimait se promener dans les rues comme le font les classes sociales humbles et moyennes. Le nom «François», choisi pour son pontificat, lui convenait parfaitement.
Le fait que les électeurs cardinaux aient choisi un personnage tel que le pape François a été une grande surprise pour beaucoup et une grande joie pour tous. Il s'agit d'un pape, sans le profil d'un prince, mais plutôt celui d'un «père» qui marche aux côtés de son peuple, donnant l'exemple d'humilité, de fraternité, se souvenant de ce que Jésus a fait et demandé à ses disciples.
Au cours des six premiers mois de son arrivée, en tant que Pape, il se consacra à la rédaction de sa première Exhortation apostolique Evangelii gaudium dans laquelle on reconnait, dès son arrivée, la véritable pensée sociale et politique qui l’inspire. Il s’agit d’une pensée, née de sa propre expérience de vie, en Amérique latine et de sa vision d'un monde profondément divisé. Que une minorité de ce monde possède la grande majorité de la richesse est tout simplement inacceptable. Dans son Exhortation Apostolique E.G. On voit la pensée authentique du Pape François, pas encore soumise à la pression de certains de ses conseillers et représentants de gouvernements qui n'ont pas eu le temps de l'influencer.
Cette première déclaration apostolique du pape a fait beaucoup parler ceux (personnes et gouvernements) qui participent à cette richesse mondiale. Avec sa déclaration, le pape est inévitablement devenu un allié des mouvements sociaux et des gouvernements de format socialiste, luttant pour qu'il y ait un équilibre dans le partage des richesses du monde. En Amérique latine, Cuba, le Venezuela, le Nicaragua, l'Argentine, l'Équateur, le Honduras, le Brésil (avec Lula) entre autres, suivent le même chemin. On les appelait les pays émergents de l’Amérique latine. Evo Morales, devant la déclaration du Pape, a eu cette exclamation «maintenant j'ai un Pape »
Ce fut suffisant pour que les opposants à cette pensée du papese mettent en marche pour ramener le pape à un discours différent de celui exprimé dans son Exhortation apostolique Evangelii Gaudium. Il importe pour ces derniers de procéder subtilement à un « RESET » de la pensée du pape. Tout doit être fait pour l'influencer,tant dans sa réflexion sur les pays émergentsque sur le socialisme, défini par Hugo Chávez, comme humaniste, chrétien et anti-impérialiste. Par contre, pour ces derniers, il s’agit plutôt de communiste et de dictature marxiste.
Piedro Parolin, ancien nonce apostolique au Venezuela, avait toutes les conditions nécessaires pour réorienter subtilement la pensée du
pape François, à la fois politiquement et socialement. Son séjour au Venezuela, en tant que Nonce, l'avait familiarisé avec l'épiscopat vénézuélien, grand adversaire, depuis les débuts, du socialisme promu par le président Chávez et son peuple. Ce même épiscopat a participé au coup d’État d’avril 2002, avec les oligarchies du pays et le gouvernement des États-Unis.
Pendant toutes les années qui ont suivi, ils ont maintenu, avec les mêmes groupes, de 2002, leur combat contre la révolution bolivarienne. Pour eux, tout ce qui fait souffrir le peuple est la faute du gouvernement. Qu'il y ait des sanctions, des blocus économiques, des menaces d'invasion de la part des États-Unis, ils n'en parlent jamais. L'interventionnisme criminel contre le peuple vénézuélien ne fait pas partie de leur vocabulaire. Pour eux, tout cela est pure invention du gouvernement.
Comme on peut le voir, la nomination de Pietro Parolin, ancien nonce apostolique du Venezuela, convient aux épiscopats latinos américains et à Washington qui sait bien traiter ces épiscopats. En tant que secrétaire général du Vatican, il est la personne la plus proche du pape.
Le cardinal Oscar Andrés Rodríguez Maradiaga, bien connu pour sa participation au coup d'État, de juin 2009, contre le président légitime du Honduras, Manuel Zelaya, sympathisant de la révolution bolivarienne et de tous les pays émergents de l'époque.
Le dit cardinal, dans ses différentes fonctions, ne se gênait pas pour se déclarer anti-chaviste et souhaiter une intervention de nature à changer ces régimes non désirés para les États Unis et les oligarchies locales.
Voyez ce que dit «El País»à propos de ce cardinal:
"Tegucigalpa - Le cardinal hondurien Oscar Andrés Rodríguez Maradiaga maintient la haute influence dans les couloirs du Vatican, ainsi que dans les organes de décision en sa qualité de coordinateur du groupe, dit C-7, et est appelé par le journal espagnol influent "El País" Un des "King Makers" (Grands Electeurs) face à l'élection du futur Pape de l'Église catholique. »
Sur ce même personnage voir cet autre article
Il n'est pas surprenant qu'il ait été identifié pour assumer un rôle important aux côtés du pape François. Homme de grande influence et bon manipulateur, sachant bien s’y prendre pour convaincre le pape que le socialisme est un Fracasso et le néolibéralisme, la voie à la liberté et à la démocratie.
Une troisième colonne, celle de l’épiscopat vénézuélien, se joint aux deux premiers.
Le cardinal Baltazar Porras est l'un des cardinaux les plus actifs dans la lutte contre le gouvernement légitime du Venezuela. Il faut noter qu’il fut présent, en tant qu'évêque au coup d'État contre Chávez, en avril 2002. Il accompagnait le cardinal Ignacio Velasco en compagnie de Carmona, président du conseil du patronat, lequel a dirigé le coup d’État contre le gouvernement légitime d’Hugo Chavez. Sur la photo ont voir le Cardenal Porras et le cardinal Velasco, signant l’annulation de la Constitution que le peuple s’était donnée par référendum national.
Sans surprise, ils se firent présents en nombre et en fréquences à Rome pour discuter des gouvernements socialistes et de leur danger. Leurs échanges avec le Pape devinrent suffisamment convaincants pour que le pape modifie sa pensée sociale et politique sur les pays émergents de l’Amérique latine. Les références à son Exhortation apostolique E.G. se firent de moins en moins entendre. À ceci s’ajoute le fait que le pape François a suivi les volontés de l’épiscopat vénézuélien en ne reconnaissant pas l’élection légitime de l’actuelle président du Venezuela et en se rangeant avec l épiscopat et le club de Lima à ne reconnaître que l’autoproclamé président, aussitôt confirmé par Donald Trump.
En 2014, le pape François signait un accord de coopération avec le Président Obama pour combattre et éliminer le socialisme en Amérique latine. Une reprise, en termes différents, du pacte signé, en 2002, entre le pape J.P. II et Donald Reagan ayant le même objectif.
https://humanisme.blogspot.com/search?q=pacte+reagan+jp+II
Dans son Encyclique Fratelli Tutti le pape François parle de la fraternité universelle les uns des autres. Il critique une partie du capitalisme qui doit être humanisée. Curieusement, dans cette encyclique, il ne dit rien des pays et des peuples qui tentent de développer une alternative à ce capitalisme que critique le Pape. + Pas un mot sur ce socialisme humaniste, chrétien et anti-impérialiste qui se développe au Venezuela et dans d'autres régions d'Amérique latine.
Ce silence du Pape ne peut s'expliquer autrement que par l'intervention des personnages mentionnés ci-dessus. Ils ont réussi à modifier la pensée du Pape pour mieux servir le néolibéralisme au format impérial.Le pape François a été très impressionné par la sagesse de l'ayatollah Sistani. C'est comme s'il avait vu le problème du pape en fonction des influences qui l'entourent de la part de certains collaborateurs et politiciens,
Le pape François a été très impressionné par la sagesse de l'ayatollah Sistani. C'est comme s'il avait vu le problème du pape en fonction des influences qui l'entourent de la part de certains collaborateurs et politiciens.
En l'écoutant, dit le pape, on
ne peut que s'en rendre compte. C'est une personne qui porte la sagesse et aussi la prudence. Il m'a dit que depuis plus de dix ans il n'a pas reçu «de personnes qui viennent me rendre visite mais qui ont d'autres objectifs politiques».
Le message que Sistani laisse est qu'il faut faire attention aux politiciens et à ceux qui travaillent pour eux. Il faut être plus présent aux humbles des villes. Avec les humbles, s'il y a tromperie, cela ne peut pas être grave. Avec les politiciens, les tromperies peuvent avoir de graves conséquences comme nous l'ont révélé les dernières décennies.
Nous avons un Pape de bonne volonté qui reflète bien l'esprit de François d’Assise. Qu’il se reconnaisse lui-même comme quelqu’un de naïf, c'est bien possible. Ce naïveté peut expliquer certaines choses, mais pas toutes.
Comme il le demande, nous devons prier pour lui. Seul l'Esprit peut le guider au-dessus de tous les intérêts qui sont présentés.
Oscar Fortin
18 mars 2021
Oscar Fortín
18 marso 2021
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