Le Président constitutionnel et le Front de résistance nationale avaient déclaré un couvre feu social pour le jour des élections. Cette action visait à ce que les opposants au coup d’État militaire reste à la maison, d’abord pour éviter d’être la cause de confrontations avec l’armée et en second lieu pour que ce soit une manière de dire non aux putschistes et à ces élections fantoches.
Le Front national d’opposition au coup d’État militaire confirma, lors d’une conférence de presse dans la soirée de dimanche, et suite à la compilation d’un « monitoring » réalisé à travers le pays par ses militants, que l’abstentionnisme était de l’ordre de 65% à 70%. Pour sa part, le Président constitutionnel, Manuel Zelaya, confirma ces chiffres en ajoutant que dans certaines régions du pays ce taux avait atteint jusqu’à 75% d’abstentions.
Pour sa part, le gouvernement putschiste, comme il fallait s’y attendre, annonça un très haut taux de participation, atteignant les 61 %. Le père Moreno, jésuite et directeur de la Radio Progreso, du nord du pays, a considéré inacceptables les déclarations du TRIBUNAL SUPRÊME ÉLECTORAL (TSE).Ces affirmations, dit-il, d’élections ayant le plus haut taux de participation ne peuvent s’expliquer que si une décision a été préalablement prise pour les présenter ainsi. L’assistance aux urnes a été très faible et c’est « goutte à goutte » que les électeurs et électrices se présentaient pour voter. Il y a donc matière pour douter fortement des informations transmises par le TSE.
Immanquablement, chaque partie va se disputer la véracité de ses informations. Seul le niveau de crédibilité des uns et des autres peut servir de « boussole » aux lecteurs et lectrices que nous sommes pour décider à qui faire confiance. Pour ma part, ceux qui ont fabriqué de toute pièce, en ce 28 juin 2009, une fausse lettre de démission du Président constitutionnel pour couvrir son expulsion, par les armes, de son lit et de son pays, ne sauraient avoir ma confiance. S’ils ont été capables de cette escroquerie criminelle, ils le sont pour tout le reste. À ce jour, leurs actions n’ont fait que renforcer ce manque de crédibilité.
Oscar Fortin
Québec, le 30 novembre 2009
N.B. Je ne pense pas que vous trouverez cette information dans nos médias. Le Devoir de ce matin, dans sa section internationale, ne parle ni de la victoire de la « gauche » en Uruguay, ni de la mascarade des élections au Honduras. Il parle plutôt des troubles au Guatemala.
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