vendredi 18 mars 2011

COMPRENDRE LES SIGNES DES TEMPS


« Il y aura de grands tremblements de terre et, par endroits, des pestes et des famines ; il y aura aussi des phénomènes terribles et, venant du ciel, de grands signes. Sur la terre, les nations seront dans l'angoisse, inquiètes du fracas de la mer et des flots. On se dressera, en effet, nation contre nation et royaume contre royaume. Ce sera le commencement des douleurs de l'enfantement. Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant ; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mourir. Car en ces jours-là il y aura une tribulation telle qu'il n'y en a pas eu de pareille depuis le commencement de la création qu'a créée Dieu jusqu'à ce jour, et qu'il n'y en aura jamais plus. " Quant à la date de ce jour, ou à l'heure, personne ne les connaît, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, personne d’autre que le Père. »

Ces écrits qui remontent à plus de 2000 ans et qui nous arrivent à travers les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, auront suscité, sans nul doute, tout au long des siècles les mêmes interrogations qui nous interpellent aujourd’hui. Toutefois, l’époque que nous vivons a ceci de particulier que les époques antérieures n’avaient pas: les technologies de communication nous permettent de suivre en direct tout ce qui se passe dans le monde.

Ainsi, qu’il s’agisse de tremblements de terre, de tsunamis, d’inondations ou encore de guerres qui n’en finissent plus au Moyen Orient et ailleurs dans le monde, tout cela est porté au petit écran et peut-être vu aux quatre coins de la terre. Même les mensonges, les tricheries, les combines suspectes sont de plus en plus révélés au grand jour. C’est donc l’ensemble de la conscience humaine qui est ainsi mise au défi de vivre, de comprendre et de surmonter ces fléaux qui affectent maintenant et à divers titres l’humanité entière. Si plusieurs de ces catastrophes portent la marque de l’homme, plusieurs autres n’ont pas de réponse et nous laissent dans la plus grande insécurité. Tout peut arriver au moment où nous nous y attendons le moins.

Dans la tradition chrétienne, le monde dans lequel nous vivons a une double dimension : la dimension matérielle et temporelle, celle dans laquelle l’humanité avance présentement, et une dimension immatérielle et extratemporelle qui la met en relation avec des êtres, appelés « Père », « anges », « fils d’homme », qui éclairent la marche de l’humanité vers une destinée qui lui permettra d’échapper au temps et de partager les bienfaits d’un règne fait de justice, de vérité, de solidarité, d’amour, d’harmonie. Cette vision chrétienne est tout le contraire de l’anéantissement et du néant, de l’attentisme et du laissez-faire. Tous ces phénomènes qui viennent bouleverser le monde sont vus comme les signes du « commencement des douleurs de l’enfantement » de cette humanité nouvelle à laquelle nous aspirons tous et toutes.

Jésus de Nazareth, celui en qui ce « Père » a mis toutes ses complaisances en disant de lui qu’il était son fils bien aimé, devient, par sa résurrection, le premier-né de cette humanité nouvelle extratemporelle à laquelle nous sommes tous et toutes conviées. Notre marche dans le temps n’en est toutefois pas une d’attente passive du grand jour pas plus que le champ libre à toutes les extravagances anarchiques. Il en va de l’humanité, enveloppée dans le temps et l’espace, comme de l’enfant en gestation dans le sein de la mère.

Ce Jésus de Nazareth qui s’est défini lui-même comme la voie, la vérité et la vie, nous indique le chemin à suivre : que le plus grand se fasse le plus petit, que le maître devienne le serviteur, que celui qui a deux tuniques en partage une avec celui qui n’en a pas, que la justice soit un impératif pour tous, que la vérité fasse tomber les voiles de l’hypocrisie et que l’amour se traduise en miséricorde, en partage, en solidarité avec les plus faibles et laissés pour compte.

Satan, Mammon, l’ange déchu, est également un personnage qui a été délogé du ciel et envoyé sur la terre. (Ap. 12:12) Il a pouvoir sur les nations et peut agir auprès des puissances de ce monde. Contrairement à la voie tracée par Jésus de Nazareth, il aime les premières places, les honneurs, la présence de nombreux serviteurs et de nombreuses servantes pour répondre à ses besoins et à ses caprices. Le mensonge fait partie de lui-même et la justice, celle qui a valeur à ses yeux, est celle qui répond à ses intérêts et ambitions. Ses jugements sont sans appel et ses condamnations sans pitié. Il sait manier l’arme de la corruption et fasciner par ses habiletés les plus réticents. Il sait s’infiltrer dans les gouvernements et les églises pour y faire régner son pouvoir. Il lui suffit de faire briller aux yeux de ses interlocuteurs et interlocutrices l'un ou l'autre de ses trois grands attraits: l'avoir, le pouvoir, le paraître.  Les ambitions et l'orgueil feront le reste.

Il n’y a pas de doute qu’un survol du monde dans lequel nous vivons permet de voir cette présence de ces deux forces qui se disputent l’humanité. L’une s’impose par la force des armes, de l’argent, des apparâts et l’autre par la force d’une conscience solidaire, transparente et fidèle à la transcendance des valeurs qui la guident : la vérité, la justice, la générosité et la solidarité. La première est suffisante et cruelle. La seconde est humble et indulgente.

Les signes des temps rappellent que l’heure du jugement approche et que celui qui a été établi pour juger le monde est ce même Jésus de Nazareth que ces forces, fondées sur ces attraits de l'avoir, du pouvoir et du paraître, ont condamné à mort sur une croix. Cette fois-ci, elles ne pourront rien contre Lui. Il a vaincu la mort et brisé les chaînes de la domination, des injustices, de l’orgueil et de la suffisance.

« Du figuier apprenez cette parabole. Dès que sa ramure devient flexible et que ses feuilles poussent, vous comprenez que l'été est proche. » (Mt. 24,32)

Le message évangélique nous place au cœur de cette lutte à finir dans cette humanité en gestation de l’homme nouveau, de cette race nouvelle dont nous parle l’apôtre Paul. (Ac 17:29)

« " Or voici que, fermant les yeux sur les temps de l'ignorance, Dieu fait maintenant savoir aux hommes d'avoir tous et partout à se repentir, parce qu'il a fixé un jour pour juger l'univers avec justice, par un homme qu'il y a destiné, offrant à tous une garantie en le ressuscitant des morts. »


Oscar Fortin

Québec, le18 mars 2011

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