vendredi 24 juin 2011

POUR QU'UNE CRISE DEVIENNE TREMPLIN DE VIE

IL FAUT RETROUVER SON ÂME ET SON INSPIRATION PREMIÈRE 

Qu’il y ait des crises qui éclatent ici et là, rien de plus normal. Elles font partie de la dynamique de la croissance et du développement des sociétés tout comme de celle des relations humaines. L’important est d’en bien comprendre les causes profondes pour en faire des moments exceptionnels de saut qualitatif par en avant, permettant l’émergence de nouvelles assises aux organisations porteuses de projets.
Le Parti Québécois, principal porteur politique du projet de l’indépendance du Québec, vit actuellement une crise qui va au-delà de la simple conjoncture d’un moment que plusieurs pourraient considérer, somme tout, comme passager. Il s’agit, à mon humble avis, d’une crise plus profonde qui le touche dans ses éléments les plus fondamentaux.
Depuis le 14 octobre 1968, date de la fondation du Parti Québécois, jusqu’à juin 2011, le projet de l’indépendance du Québec a été porté principalement par ce dernier.  Si dans ses débuts, les souverainistes et les indépendantistes s’y ralliaient avec enthousiasme, on ne peut en dire autant aujourd’hui. En effet, après 43 ans d’existence, deux référendum (s), 18 ans de gouvernance du Québec, 6 courses à la chefferie, on peut comprendre que  bien des habitudes aient été prises et que certains glissements idéologiques, tant sur l’indépendance et la sociale démocratie, se soient produits.

L’usure du pouvoir et les compromis auxquels il conduit inévitablement font en sorte que les indépendantistes et souverainistes d’aujourd’hui tout autant que ceux et celles des premières heures s’y retrouvent de moins en moins. Pour un grand nombre, le Parti Québécois ne porte plus la fraîcheur d’un projet de pays pas plus que celui d’une sociale démocratie. L’âme qui l’a fait vibrer pendant ses premières années s’est progressivement effacer derrière la façade d’un Parti devenu semblable à tous les autres, à savoir sans âme.  
Pour redevenir le véritable Parti des Québécois, il se doit d’assumer cet état de fait et de procéder le plus rapidement possible à un véritable ménage printanier. S’il ne retrouve pas son âme, il risque d’emporter avec lui le destin de l’indépendance du Québec. S’il la retrouve, il redeviendra le lieu privilégié où souverainistes, indépendantistes et sociaux démocrates pourront se retrouver sans faire figure d’étranges, comme c’est souvent le cas actuellement. Il appartient aux membres de ce Parti de prendre tous les moyens pour que ce ressourcement à ses origines et à son âme se réalise dans les meilleurs délais.
Si tel devait être le cas, le Parti Québécois aurait alors fait un saut qualitatif en avant de grande transcendance pour l’avenir du Peuple Québécois. La crise qui annonçait sa fin serait alors devenue une  occasion unique de renaissance et de renouveau.
Bonne fête de St-Jean à tous les Québécois et à toutes les Québécoises

Oscar Fortin
Québec, le 24 juin 2011

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