lundi 15 avril 2013

NICOLAS MADURO ÉLU PRÉSIDENT DU VENEZUELA





Suite au décès d’Hugo Chavez, de nouvelles élections s’imposèrent aux vénézuéliens. Conformément à ce que prévoit la constitution, cette élection s’est réalisée dans les 30 jours, suivant les obsèques du défunt président. Ce fut donc une campagne électorale très courte avec comme arrière-scène une stratégie particulièrement agressive et menaçante de l’opposition.

Les services d’intelligence de l’armée ont effectivement mis à jour des plans élaborés depuis Washington et Miami, mettant en cause des mercenaires du Salvador et de la Colombie pour commettre des actions de sabotage et de déstabilisation des institutions démocratiques du pays. Ce plan mettait à contribution les médias privés du Venezuela, CNN et l’organisation du candidat de l’opposition. Des centrales électriques étaient au nombre des cibles ainsi que le propre Conseil national électoral qu’on essaya de discréditer jusqu’à la toute fin, en dépit du fait que les observateurs internationaux n’avaient que des éloges à faire à son endroit.

Les services de sécurité de l’armée ont pris toutes les menaces au sérieux. Des arrestations ont eu lieu, des armes et munitions de sabotages ont été saisies.

Pour tout observateur attentif, cette approche des adversaires du régime n’est pas sans faire penser à celle utilisée en Libye et en Syrie : introduire des mercenaires et des terroristes dans le pays visé pour déstabiliser par leurs actions les institutions gouvernementales et semer, au sein de la population, la terreur. Une fois créé le chaos, c’est alors que les adversaires du régime crient à la persécution des forces gouvernementales et demandent l’aide internationale pour rétablir la paix et la démocratie.

Toujours est-il que grâce aux interventions des services d’intelligence de l’armée, les élections ont pu se réaliser dans un climat de tranquillité et sous l’œil vigilant d’observateurs internationaux. Tous, ils ont été unanimes pour dire que le système électoral vénézuélien est un des plus fiables au monde et que les gens ont pu voter en grand nombre et en toute liberté.

Le Conseil  national électoral (CNE) avait demandé plus tôt cette semaine que les candidats à la présidentielle signent un document dans lequel ils s’engageaient à reconnaître les résultats officiels transmis par ce dernier au terme du processus électoral. Le président Nicolas Maduro l’a signé devant des milliers de ses électeurs en soulignant que même s’il perdait par un seul vote, il accepterait le verdict de la population. Le candidat de l’opposition, Henrique Capriles Radonski, n’a pas voulu signer ce document du CNE.

Les résultats émis tard dans la soirée par le CNE et considérés comme irréversibles ont de quoi nous faire penser à notre référendum de 1995 que le Québec avait perdu par 1,2 %, soit une différence de 55 000 voix. En effet, Nicolas Maduro a gagné avec 50.66 % des voix contre 49.04 % pour son adversaire. Il faut dire que le taux de participation a été plus faible que celui du Québec, lors du Référendum de 1995. Il avait été, au référendum, de 93,52 %, alors que le taux de participation aux élections présidentielles fut de 78.71 %. La différence, en termes de votes, entre le candidat Maduro et Capriles est d’environ 315 000 voix.

À partir du moment que la constitution du pays précise que celui qui obtient la majorité simple, soit 50 plus 1 % des voix, gagne, il n’y a rien d’autre à faire que d’accepter le résultat. C’est ce que le Québec avait fait en 1995, même si le système électoral n’a pas une fiabilité à toute épreuve, et c’est ce que le candidat défait au Venezuela devra accepter en bon démocrate. Tel n’est pourtant pas le cas, puisqu’il a annoncé qu’il allait réclamer le recomptage de 100% des votes ce à quoi le président Maduro a répliqué que le candidat Capriles pourrait bien se retrouver avec des votes en moins.

Il est évident, s’agissant du Venezuela, que Washington et ses alliés vont élever la voix pour appuyer Capriles dans sa démarche et jouer ainsi le jeu de la fraude électorale. Les médias de communication meanstream se feront discrets sur les commentaires élogieux des observateurs internationaux quant à la fiabilité du système électoral vénézuélien. Ils le seront tout autant sur les actions terroristes planifiées pour déstabiliser le pays et saper la réalisation de ces élections.

On se souviendra qu’en 1986, lors des élections de Calderon au Mexique, le candidat donné pour perdant, Obrador, avait demandé le recomptage complet des votes, la différence étant d’environ 325 000 voix sur 70 millions d’électeurs et d’électrices. Ce recomptage complet n’a jamais eu lieu. Washington, suivi de près par le petit caniche canadien, s’était empressé de reconnaître les résultats émis par le Conseil électoral national du Mexique. Il n’était pas question de revenir en arrière. Tout le monde sait que le système électoral mexicain est loin d’avoir la fiabilité du système vénézuélien que l’ex-président Carter a déjà qualifié comme un des meilleurs au monde.

De nombreux pays latino-américains ont fait parvenir leurs félicitations au candidat élu, Nicolas Maduro. C’est le cas, entre autres, de l’Argentine, du Salvador, de l’Équateur, de la Bolivie, de Cuba. Les Forces armées bolivariennes ont déclaré qu’ils allaient défendre les résultats émis par le CNE et assurer la sécurité et la stabilité des institutions démocratiques du pays.

Le nouveau Président sera assermenté le 19 avril prochain.

Une histoire à suivre

Oscar Fortin
Québec, le 15 avril 2013




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