mercredi 6 novembre 2013

LE PAPE FRANÇOIS, COMME CHEF D'ÉTAT, AU SERVICE DE L’EMPIRE










Incroyable, mais vrai, le pape François, comme chef d’État du Vatican, vient de recevoir le candidat défait à la dernière élection présidentielle au  Venezuela, Henrique Capriles, l'homme de Washington pour déstabiliser le Venezuela.

Qui est Henrique Capriles? Il fut d’abord et avant tout un acteur important du coup d’État militaire qui renversa, en 2002, pour quelques jours seulement, le gouvernement démocratique et légitime d’Hugo Chavez. Lors de ce coup d’État, à l’encontre du droit international qui protège toute représentation diplomatique à travers le monde, il avait assailli avec l’extrême droite, l’ambassade de Cuba, y causant de nombreux dommages : de véritables actes terroristes

C’est, ce même Henrique Capriles qui a incité ses partisans, suite à sa défaite électorale d’avril dernier,  à aller se défouler en saccageant des centres de santé, des centres communautaires, tuant plus de 17 personnes et en faisant plus de 65 blessés. Il est l’homme de main de Washington pour créer le chaos et créer les conditions pour un coup d’État militaire en vue de permettre à Washington et aux oligarchies nationales de reprendre le contrôle du pays, de ses richesses et de ses institutions politiques.  En recevant Henrique Capriles, le pape François reçoit exactement les porteurs de ce projet diabolique.

De cela, le pape François ne peut pas feindre l’ignorance, son nouveau Secrétaire d’État étant l’ex-nonce apostolique  au Venezuela, Pietro Parolin. De plus, comme cardinal argentin, il a pu suivre à travers ses contacts et les divers médias de communication, tous ces évènements qui ont marqué le règne du président Chavez.

Le seul fait de recevoir ce candidat qui s’est refusé, à ce jour, de reconnaître les résultats des dernières élections présidentielles, lesquels furent confirmés par la communauté internationale, le Conseil électoral national, le Tribunal supérieur de justice, est un affront à l’État vénézuélien sous la gouvernance légitime et constitutionnelle du président Maduro. Le seul autre chef d'État à avoir reçu officiellement Capriles est le président de Colombie, Juan Manuel Santos et ça donné lieu à la suspension des relations diplomatiques, le temps que le président Santos explique son geste au président Maduro. Le président Pinera du Chili n'a pas reçus Capriles suite aux pressions de la population et de la communauté internationale.

Quelle autorité morale a Henrique Capriles  pour discuter avec le pape François de l’avenir du Venezuela? Quel message envoie le pape François au peuple vénézuélien et aux peuples émergents de l’Amérique latine, en recevant ce candidat défait, auteur de nombreux crimes et sans respect pour la Constitution de son pays?

A-t-il pris le temps de lui parler de son condo, acheté 5 millions de dollars à New York, peu de temps avant la dernière campagne électorale? Lui a-t-il parlé de l’importance de changer les cœurs avant de vouloir changer les structures, comme ils ont l'habitude de le dire aux mouvements de gauche? Lui a-t-il rappelé qu’il était contre toutes les tentatives de coup d’État et contre tout usage de la violence? Lui a-t-il rappelé l’importance d’agir dans le cadre des institutions existantes et de l’actuelle constitution, voulue et votée par le peuple?

Imaginons un seul instant que Lopez Obrador, candidat défait aux élections présidentielles mexicaines (2006 et 2012) ait demandé une audience au Pape pour y dénoncer la corruption, les irrégularités, etc. Nous pouvons être certains que cette demande n’aurait pas franchi les murs de la nonciature apostolique de ce pays.

Mieux encore, supposons que Xiomara Castro, soit la candidate défaite au Honduras, suite au scrutin du 25 novembre prochain, et qu’elle demande à être reçue par le Pape pour faire état des assassinats politiques, de la corruption et des nombreuses fraudes électorales ayant marqué cette élection. Sera-t-elle reçue les bras ouverts par le Pape, alors que son parcours politique est sans tache? Je peux en douter.

Ce ne sera certainement pas le cardinal Oscar Andres Rodrigues Maradiaga, collaborateur des putschistes qui ont  renversé, en 2009, le président légitime d’alors, Manuel Zelaya, époux de Xiamora Castro, qui va lui ouvrir les portes pour qu’elle aille tout dire au Pape.

Cette audience, accordée par le pape François, est un jour sombre qui marquera encore pour longtemps la dépendance de l’État du Vatican de l'Empire étasunien et des oligarchies nationales. Ce fait démontre, mieux que tous les discours, que le Vatican est toujours une marionnette au service de l’Empire.

Le pasteur François, lorsqu’il devient chef d’État, perd beaucoup de son indépendance et de sa liberté. Il y perd également beaucoup de son charme et de sa crédibilité. Avec l’entourage qu’il s’est donné, pas surprenant que de tels évènements puissent se produire.

L'Église ne pourra servir indéfiniment deux maitres: Dieu et Mammon


Oscar Fortin

Québec, le 6 novembre 2013 

1 commentaire:

Oscar Fortin a dit...

Sur d'autres sites (Agoravox, le Grand soir) où figure cet article certains ont relevé le fait que le pape pouvait recevoir qui il voulait sans que l'on ait à y redire. En réponse à cette excellente observation, j'ai écrit ce qui suit:

Vos interventions sont plus que pertinentes. De fait, le pape, comme pasteur universel de l’Église, peut recevoir, de toute évidence, qui il veut et sans que nous ayons à lui en faire le reproche. Ce n’est certes pas le sens du présent article de s’opposer à cette liberté du pape et je m’explique.


Dans le cas présent, c’est le pape, comme chef d’État, qui reçoit un candidat défait à une élection présidentielle, lequel s’obstine à ne pas en reconnaitre les résultats à l’encontre de la reconnaissance de ces résultats par la communauté internationale et par toutes les instances constitutionnelles du pays. Ceci est un premier point : la rencontre d’un homme politique déçu et obstiné à ne pas accepter le verdict de la démocratie. 


Le second point a à voir avec ce qui se passe au Venezuela depuis qu’Hugo Chavez et son gouvernement ont pris le pouvoir et qu’ils dirigent le pays. Washington et les oligarchies nationales n’ont pas accepté cette prise de contrôle des pouvoirs de l’État par les voies démocratiques. Depuis cette première victoire, les moyens déployés par les adversaires ont été de toute nature. Des actions de sabotage, des tentatives d’assassinat, des tentatives de coups d’État, dont celui de 2002 etc. Ce monsieur Capriles, est depuis le tout début, un acteur important dans toutes ces actions de déstabilisation. 
C’est ce personnage politique que le pape François, chef d’État du Vatican, reçoit en audience officielle. Je vous renvoie au compte rendu donné par Religion digital :
http://www.periodistadigital.com/re...


Je m’excuse pour l’espagnol, mais les photos parlent déjà par elles-mêmes.
Dans ce cas précis, il ne s’agit pas, de toute évidence, d’une audience pastorale, mais d’une audience politique et là, le chef d’État qu’est le pape, s’immisce dans les affaires internes du Venezuela.

Déjà en juin dernier, le pape a eu l’occasion de parler de toutes ces choses avec le chef d’état du Venezuela, le président Maduro. Des représentants de l’opposition ont même été reçus, au même moment, par le représentant des relations extérieures du Vatican. Pour le reste, les représentants du Pape au Venezuela peuvent lui fournir toute l’information nécessaire sur les divers sujets traités.


Merci de me permettre, par votre intervention, de clarifier et de préciser l’encadrement et la signification politique de cette audience officielle du Pape à Henrique Capriles, homme politique, étroitement lié à toutes les actions de déstabilisation du pays pilotées de Washington.


Avec tout mon respect





http://www.legrandsoir.info/venezuela-le-8-decembre-2013.html