PAIX ET GUERRE
C’est
un secret pour personne que les grandes puissances qui se disputent les
destinées de notre monde jouent des cartes stratégiques de nature à leur
assurer la victoire. Dans ce jeu, Obama a ses propres cartes. Il lui faut
évidemment se gagner l’appui le plus large possible des populations
occidentales tout comme de s’assurer les meilleurs appuis des deux Chambres (Sénat
et Représentants) auxquelles il ne peut se soustraire. Les peuples veulent la
paix alors que les représentants des deux chambres sont plus inclinés vers la
guerre. Dans le premier cas, il jouera ses cartes pour la paix, et dans le
second cas ce seront des cartes pour la guerre.
Ses cartes pour la paix
En tout premier lieu, il faut relever cette
reprise des relations diplomatiques des États-Unis avec Cuba. Une reprise qui
prend d’autant plus de relief que le pape François, un des hommes les plus
choyés des peuples et respectés dans le monde, y est pour quelque chose. C’est
dans le cadre de cette reprise des négociations avec Cuba que le président
Obama a reconnu publiquement que la politique du blocus économique, menée
depuis plus de 50 ans, avait été un grand fiasco. Déjà, les deux pays ont inauguré
la réouverture de leur ambassade et peuvent compter sur la présence du pape
François qui se rendra en septembre dans chacun des deux pays.
À cet évènement historique, de premier plan,
s’ajoute cet autre accord,
cette fois, avec l’Iran, portant sur le nucléaire. Depuis des années, l’Iran
était soupçonné de vouloir se doter d’armes nucléaires. Tout a été mis en œuvre
pour l’en dissuader. Des sanctions ont été mises en place pour affecter le
développement de son économie et des menaces de toute nature, visant à
déstabiliser le régime politique en place. Ce fut, finalement par la voie des négociations qu’une entente a pu être signée. Obama en
ressort avec tous les honneurs et l’aura d’un homme de paix. Il s’en fait le défenseur devant les deux Chambres.
La dernière grande initiative de nature à
renforcer son image auprès des peuples est celle de faire
sienne la dernière encyclique du pape François (Lautdato si) portant sur l’environnement
et la protection de notre maison commune qu’est notre planète terre. Un plan d’action audacieux sera mis en place pour contrer les divers
facteurs et intervenants qui ont une incidence directe sur le changement
climatique. Par cette initiative, le président Obama se place à l’avant-garde
des leaders qui prend au sérieux les exhortations du pape François. De quoi en
faire un allié du pape et du Vatican et d’en retirer un reflet de sa popularité
mondiale.
« À l’approche de la
conférence de Paris en décembre, qui vise à conclure un accord mondial sur le
climat, « j’espère que tous les
dirigeants de la planète – et tous les enfants de Dieu – entendront l’appel du
pape François à se rassembler pour prendre soin de notre maison commune. »
À cet Obama, le pacifique pour un monde meilleur, s’ajoute cet
autre Obama, le guerrier et le conquérant.
Ses cartes pour la guerre
Il n’y a pas à s’y tromper, Obama n’en
continu pas moins à fomenter des guerres, à déroger au droit international, à
déployer des armements un peu partout en Europe, au Moyen Orient, en Afrique,
en Asie et en Amérique latine et à promouvoir l’arme des sanctions que ce soit
contre la Russie, le Venezuela et même contre Cuba. Obama, le guerrier est
toujours là pour soutenir ces diverses interventions. L’oncle Sam n’a pas
l’intention de cesser d’être le grand leaders destiné à régner sur les Nations
et les Peuples.
En Syrie, il se permet des interventions militaires sans l’accord des Nations
Unies et sans celui du gouvernement légitime de Syrie. Il prend prétexte de la
protection de l’opposition armée menacée par l’armée régulière de l’État syrien
pour bombarder des populations qu’il qualifie pour la circonstance de
terroristes islamiques. Il ne se fait aucun scrupule de ces bombardements non
autorisés par le gouvernement légitime, pas plus que par le Conseil de sécurité
des Nations Unies.
« En autorisant maintenant des raids aériens
pour soutenir les « rebelles » entraînés par le Pentagone,
« même si ce seront les forces du président Assad qui les
attaqueront », Obama autorise la guerre aérienne USA/OTAN contre les
forces gouvernementales syriennes. »
En
Ukraine, il se fait plus que présent, il s’impose comme l’autorité suprême.
Il nomme, par marionnettes interposées, ceux et celles qu’il veut voir à la
gouvernance du pays. Il envoie des armes pour alimenter le conflit, des soldats
pour entretenir les braises d’une guerre internes entre Ukrainiens du Sud-est
et le gouvernement central de Kiev. Ce conflit interne est présenté comme un conflit entre l’Ukraine et
la Russie.
En Russie, il n’a de cesse de provoquer par
tous les moyens le gouvernement de Poutine. Il y a eu le coup d’État militaire
en Ukraine qui le plaçait à la frontière de la Russie. Vinrent par la suite les
sanctions dont les premières victimes sont la Russie et les pays d’Europe. Des
sanctions qui s’avèrent aussi inefficaces qu’inutiles que celles utilisées
contre Cuba. Ce sont des milliers de morts et la désintégration de tout un pays
qui résultent de ces interventions directement rattachées aux
intérêts géostratégique des Etats-Unis en Europe.
En
Amérique latine, il n’a pas lâché prise pour renverser les gouvernements
émergents, tels le Venezuela, la Bolivie, l’Équateur, l’Argentine et le Brésil.
En Amérique centrale, il soutient des mouvements subversifs, particulièrement
au Salvador et au Nicaragua. Il a donné son aval au coup d’État au Honduras en
2009 et à celui au Paraguay, en 2012. Sa présence se fait également sentir
auprès des gouvernements dont les dirigeants lui sont acquis. Il renforce les
bases militaires et soutient des régimes de répression du peuple comme c’est
actuellement le cas au Honduras. Il proclame haut et fort que le temps de l’interventionnisme
est maintenant du passé, tout en poursuivant, à travers les diverses
agences gouvernementales et d’importants budgets, à déstabiliser les
gouvernements qui lui échappent par les voies démocratiques.
Que conclure?
Tant que les États-Unis s’arrogeront le droit
de s’assujettir les peuples et les nations et que ce droit sera partie
intégrante de ses intérêts nationaux, les guerres continueront à faire des
ravages et des millions de morts à travers le monde. Cette prétention d’être
destiné à diriger le monde ne lui vient que de sa puissance à dominer et à
conquérir.
Il n’est plus seul à disposer de cette
puissance. De nouvelles voix se font entendre pour dire que ce monde de la
puissance impériale est terminé et que le temps est venu pour passer à un monde
multipolaire et respectueux du droit des peuples et des nations.
Obama, sous le couvert d’un certain
humanisme, n’en continue pas moins à servir les intérêts de l’Empire, lesquels
passent avant celui du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. L’Empire n’accepte
aucun droit qui lui soit supérieur. Il est celui qui décide des lois et des
droits.
Oscar Fortin
Le 8 août 2015
http://humanisme.blogspot.com
Aucun commentaire:
Publier un commentaire