IL EST DEVENU LA GIROUETTE DU POUVOIR PROFOND DE L’ÉTAT
Voici un homme d’affaires qui a fait fortune sans se soucier trop des
protocoles et des règles d’éthique. Il est du genre à faire son chemin,
bousculant si nécessaire, les personnes et les groupes qui lui font obstacle. Il s’est imposé, lors des élections
présidentielles en tenant un discours t antisystème et populiste. L’homme d’une
seule parole capable de la transformer en réalité, contrairement à tous ces
autres politiciens et dirigeants, qui disent beaucoup de choses et qui font le
contraire, s’est acquis une majorité de l’électorat étasunien. Il sera la voix
du peuple et le peuple, par lui, reprendra son pouvoir.
Il faut se rappeler son
discours lors de son assermentation comme Président des États-Unis.
« Pendant
trop longtemps, une petite élite de la capitale de notre pays a profité des
avantages de notre gouvernement, pendant que le peuple en faisait les
frais. Les politiciens ont prospéré, alors que le peuple n’a tiré aucun
bénéfice de toutes ces richesses. L’establishment s’est protégé lui-même, mais
il n’a pas protégé les citoyens de notre pays. Leurs victoires n’ont pas été
les vôtres. Leurs triomphes n’ont pas été les vôtres. Et pendant qu’ils
faisaient la fête dans notre capitale nationale, il n’y avait rien à fêter dans
les familles en difficulté partout au pays.
À partir de maintenant, tout cela va
changer. Parce que ce moment est votre moment. Il vous appartient. Il
appartient à tous ceux qui sont réunis ici et à tous ceux qui nous regardent
partout aux États-Unis. C’est votre jour, ceci est votre célébration, et ce pays,
les États-Unis d’Amérique sont votre pays. Ce qui compte vraiment, ce n’est pas
qui détient le pouvoir au gouvernement, mais le fait que le gouvernement est
entre les mains du peuple américain. »
« Nous obéirons à deux règles simples :
acheter américain et embaucher américain. Nous chercherons à garder l’amitié et
les bonnes grâces des autres pays du monde, mais ils doivent comprendre que
chaque pays a le droit de faire passer ses intérêts avant ceux des autres. Nous
ne cherchons pas à imposer notre mode de vie à quiconque, mais nous voulons
qu’il serve d’exemple aux autres. Nous voulons être un exemple
d’excellence. »
« L’époque
des palabres inutiles est révolue. C’est le moment d’agir. Ne permettez à
personne de vous dire que c’est impossible. Aucun défi ne peut être plus grand
que l’esprit combatif américain. Nous n’échouerons pas. Notre pays redeviendra
de nouveau prospère. Nous sommes au seuil d’un nouveau millénaire; une nouvelle
ère commence, qui devra ouvrir de nouveaux horizons et nous permettre de panser
nos plaies et de mobiliser nos énergies pour faire prospérer nos industries et
concevoir les technologies de demain. »
Six mois se sont écoulés depuis ce discours ,à donner des frissons à
tous ceux et celles qui rêvaient de ce réveil d’une Amérique en voie de
retrouver son âme et son peuple. Que peut-on en dire par rapport à ses
promesses portant tout autant sur les
réalités nationales qu’internationales ? Quelle place occupe le peuple dans
ce pouvoir qu’exerce Donald Trump ? Qu’en est-il de sa promesse du respect
des peuples à disposer d’eux-mêmes et de celle de ne pas chercher à imposer le
mode de vie américain à quiconque ?
Sur le plan national, sa présidence est loin de faire l’unanimité, non
pas en raison de promesses faites, mais en raison de comportements
répréhensibles pouvant le conduire jusqu’à la destitution. Ses ennemis sont
toujours là alors que le peuple y est de moins en moins. Ses promesses sur
l’assurance maladie demeurent sans suite. Certains scandales de corruption
commencent à émerger.
Sur le plan international, nous retrouvons un Donald Trump tout à fait
à l’opposé de celui qui s’est présenté le jour de son assermentation. Ses
interventions internationales sont de plus en plus agressives et sans aucun
respect au droit des peuples à disposer
d’eux-mêmes. Il maintient les forces armées étasuniennes en Syrie sans l’accord
de l’État syrien. Il s’est même permis l’exercice de lancer
59 missiles Tomahawks sur un aéroport syrien. En Amérique latine, il
poursuit une politique interventionniste qui trouve son comble dans sa
politique contre le Venezuela. Celui que se défendait de vouloir imposer le
mode de vie des États-Unis à d’autres États s’acharne plus que jamais en
manipulant l’OEA et en finançant l’opposition vénézuélienne pour y faciliter un
coup d’État en vue d’y récupérer les gisements de pétrole et les mines riches
en or. En relation à Cuba, il vient tout
juste de déchirer l’accord obtenu sous la présidence d’Obama avec Cuba. L’accord de Paris sur l’environnement a connu
le même sort.
Si pour beaucoup d’observateurs étrangers, l’élection de Donald Trump
était préférable à celle d’Hilary Clinton, c’était dû au fait qu’avec cette
dernière la guerre était inévitable alors qu’avec Trump cette guerre n’était
pas au programme. Aujourd’hui, six mois après son assermentation, la guerre est
tout aussi présente que si Hilary Clinton eut été au pouvoir. Il en devient
même un promoteur en augmentant substantiellement les budgets militaires, en
créant de nouvelles bases militaires
comme celle planifiée au Pérou. Les porte-avions et les missiles se
déploient sur tous les continents.
Ce Président qui avait donné des frissons d’espoir à tout un peuple et
à bien des peuples du monde est devenu en six mois un cauchemar pour plusieurs
d’entre eux. Au lieu que tout tourne autour de son peuple à qui il a remis le
pouvoir, le jour de son assermentation, tout tourne autour de sa personne et de son EGO. Le pouvoir profond de l’État a repris le
contrôle de la gouvernance et Donald Trump n’en est plus qu’une girouette. Les
milliards de dollars n’y peuvent rien. Trump a perdu toute sa crédibilité
politique et morale.
Oscar Fortin
Le 18 juin 2017
Quelques articles écrits sur l’arrivée de Donald Trump à la Présidence
des États-Unis. Le temps donné au coureur pour qu’il fasse ses preuves.
Le présent article illustre en partie la grande déception que Donald
Trump laisse derrière lui.
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