Pendant que l’Occident et ses médias font
diversion sur l’immigration et n’ont de cesse de diaboliser Poutine, ce
dernier, conscient de ce que ses opposants trament, passe de la deuxième à la
troisième vitesse. Les discours laissent la place à des décisions
opérationnelles qui ne laissent aucun doute sur ses intentions. Il dénonce les
interventions d’une coalition internationale qui agit sans l’accord des Nations
Unies, faisant fi du droit international et du droit des peuples et des États
à disposer d’eux-mêmes. Plus que tout, elle fomenta le terrorisme pour mieux
couvrir leurs interventions en Syrie dans le seul but de prendre le contrôle du
pays et d’en changer le régime.
Il y a quelques semaines, Poutine a donné l’ordre pour que son plus gros sous-marin nucléaire se rapproche des côtes
de Syrie. Depuis, toutes ses déclarations vont dans le sens d’un soutien
inconditionnel au gouvernement légitime de Bachar al Assad et de la nécessité pour
toutes les forces d’opposition de s’unir aux forces gouvernementales pour vaincre
les forces de l’État islamiques sur le territoire syrien. Ses engagements en
armements et en formation militaire auprès du gouvernement syrien se
poursuivent à un rythme accéléré. Plus rien ne semble pouvoir l’arrêter. Les
déclarations menaçantes de Washington, les campagnes d’information en faisant de lui le grand responsable de la migration de centaines de milliers de migrants
n’arrivent pas à le ralentir dans cette mise en place d’une stratégie visant à
vaincre les terroristes islamiques et à sauver l’État de droit en Syrie.
Il y a de toute évidence urgence pour que
la communauté internationale se regroupe en une coalition, parrainée par les
Nations Unies, pour combattre l’État islamique et dissuader ceux qui les arment
et les utilisent à des fins géopolitiques.
Dans son discours du 15 septembre 2015, tenu au Tadjikistan, pays frontalier de l’Afghanistan, Vladimir Poutine
déclare la situation très inquiétante avec l’État islamique.
« Une compréhension saine et
élémentaire chez l’homme et la responsabilité pour la sécurité globale et
régionale exige une union des forces de la communauté internationale contre
cette menace. Nous devons mettre de côté
les ambitions géopolitiques des États-Unis. On doit stopper l’action des États-Unis
qui consiste à employer les groupes terroristes pour l’obtention de ses propres
objectifs dont celui d’en finir avec ces gouvernements et régimes qui ne lui
sont pas loyaux. Nous observons des tentatives de faire porter la
responsabilité des flots de réfugiés à la Russie. Il est affirmé que ces flots
de réfugiés ont eu lieu, car la Russie soutient le gouvernement syrien. Tout
d’abord, je tiens à dire que les hommes qui fuient la Syrie c’est à cause de la
guerre qui a été en grande partie soutenue de l’extérieur, par l’envoi d’armes
à l’État islamique. Les gens s’enfuient de Syrie devant les massacres perpétrés
par les terroristes. »
C’est la première fois, à ma connaissance, que le président Poutine parle
en termes aussi directs des États-Unis et de ses prétentions à régenter le
monde comme s’il en était le maître. Il franchit un pas de plus en disant qu’il
faut mettre de coté ses ambitions géopolitiques et stopper son action qui consiste à employer les groupes
terroristes pour l’obtention de ses propres objectifs dont ceux d'en finir avec ces
gouvernements et régimes qui ne lui sont pas loyaux.
Par ses propos, le président Poutine fait des États-Unis le principal
ennemi dont il faut stopper les actions de soutien aux terroristes. Cette lutte
contre le terrorisme conduit inévitablement à la lutte contre le caractère
impérial des États-Unis.
La Syrie sera-t-elle la scène d’où surgira l’étincelle qui enflammera le
monde?
Les principales interventions des grands et puissants de ce monde à la
Tribune des Nations Unies à la fin de ce mois nous donneront une bonne idée de
ce qui nous attend dans les semaines et mois à venir.
Oscar Fortin
Le 16 septembre 2015
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