DES GUERRES SOUTERRAINES POUR JUSTIFIER DES GUERRES À CIEL OUVERT
Les évènements récents, intervenus à la
frontière entre le Venezuela et la Colombie, mettent en évidence le fait que le
paramilitarisme est le bras armé clandestin et terroriste de l’Empire et des
Oligarchies. Il est devenu pour l’Amérique latine ce que les terroristes
islamiques sont pour le Moyen Orient, tout particulièrement en Syrie, en Irak
et en Libye. Ce que le droit
international ne permet pas aux gouvernements conquérants et dominateurs de
faire directement, ils le font indirectement en utilisant des forces
clandestines et terroristes dont la fonction principale est de prendre le
contrôle de portions de territoire et de déstabiliser par des actions
terroristes des gouvernements légitimes. , Ils ouvrent ainsi toute grande la
porte aux interventions des forces de l’Empire et de ses alliés sous le
prétexte de libérer les peuples de ces gouvernements dictatoriaux et
antidémocratiques. Sur ce phénomène du terrorisme manipulé à travers les terroristes
islamiques et les paramilitaires colombiens, je vous réfère à trois articles.
Le premier
article porte sur les interventions des États Unis dans la création et la
formation de l’État islamistes. Le second article
traite de ce qui a donné naissance au paramilitarisme. Le troisième
article relate les réponses de Régis Bar, coordinateur en Colombie
d’Amnistie internationale et spécialiste du fait paramilitaire en Colombie, aux
trois questions que lui pose Classe internationale.
Cet arrière plan donne à la lecture des
évènements et des guerres qui surgissent un peu partout une toute autre perspective
que celle que nous donne la presse « meanstream ». Nous n’en sommes
plus à des chicanes entre bandes criminelles, mais à des interventions subtiles
et complexes faisant appel au paramilitarisme, aux cartels de la drogue, aux
médias, aux églises et aux structures officielles des États sur lesquels
l’Empire a plein contrôle. Le principe à la base de tout empire est celui de
dominer les peuples, de s’approprier leurs richesses et de régner, autant faire
se peut, sous les dehors de sauveur
d’humanité.
Si nous regardons les guerres des dernières
décennies en Afghanistan, en Irak, en Libye et maintenant en Syrie ainsi que
les coups d’État en Amérique latine et en Europe de l’Est pour remplacer des
gouvernements démocratiques par des gouvernements marionnettes comme au
Honduras, au Paraguay, en Ukraine, nous y retrouverons la main de l’Empire et
des mercenaires à son service.
Ce qui se passe actuellement entre
la Colombie et le Venezuela n’est
que la continuation des prétentions de l’Empire et des oligarchies de prendre
le contrôle de l’État vénézuélien ainsi que des richesses pétrolières y
minières du pays. À cette prétention s’ajoute celle de donner le coup fatal aux
prétentions sociales et humanistes d’une démocratie participative au service
d’un bien commun qui rejoint les
intérêts et les besoins de tout un peuple et non seulement celui d’oligarchies
frustrées d’avoir perdu leur pouvoir.
Le gouvernement du Venezuela, sous la
présidence de Nicolas Maduro, est bien conscient de ce scénario et des
prétentions qui le sous-tendent. C’est pour éviter que le peuple soit pris au
piège de ces derniers, qu’il est intervenu dans les États frontaliers avec la
Colombie pour y faire le grand ménage des forces occultes qui y faisaient
régner la terreur, qui fomentaient la contrebande des aliments, du gaz, la
spéculation financière aux fins de provoquer la dévaluation du bolivar
vénézuélien. Ceux qui y sont visés, ce sont les paramilitaires infiltrés dans
le pays pour y faire régner leurs lois, les contrebandiers et les vendeurs de
drogue.
Ce que veut et souhaite le gouvernement de
Nicolas Maduro est que les deux pays, Venezuela et Colombie, signent un pacte de
respect mutuel et de bon voisinage entre les deux peuples. Pour ce faire, il
faut que de part et d’autre il y ait des engagements qui soient encadrés dans
des législations qui en assurent l’accomplissement.
Pour le moment, la Colombie sous la
direction du président Santos se prête à une campagne de dénigrement sans
précédent du Venezuela, de son régime politique et social ainsi que de son
président, Nicolas Maduro. De quoi faire penser qu’il assume pleinement les
mandats reçus de l’Empire pour créer un climat international favorable à une
intervention armée au Venezuela. Il ne faut pas oublier que les Etats-Unis
disposent de 7 bases militaires en Colombie et que la quatrième flotte de
l’armée étasunienne est ancrée au Pérou.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Chavez, en
1998, Les Etats-Unis et les oligarchies nationales ont perdu leurs privilèges
sur les pouvoirs de l’État et sur ses richesses, dont celle du pétrole, dont
les réserves sont les plus grandes au monde. De quoi motiver l’oncle SAM et ses
amis pour récupérer ces réserves et reprendre le contrôle des pays émergents de
l’Amérique latine (Bolivie, Équateur, Argentine, Venezuela, Salvador et Nicaragua).
Ce qu’ils semblent toutefois ignorer c’est cette capacité des peuples, conscients
et responsables, à dire et à faire entendre à ces intrus « assez c’est
assez. S’il est facile de corrompre des
individus, ce l’est moins lorsqu’il s’agit de peuples dont la conscience
sociale les élève au dessus des intérêts individuels et corporatifs.
L’État islamique et l’État paramilitaire
ont tous deux pour fonction d’ouvrir la voie aux interventions de l’Empire lequel,
sous le couvert de la plus grande légitimité, se présentera comme le sauveur
d’humanité.
Je me permets de citer dans ce contexte ces
paroles du livre de l’Apocalypse (21,8) qui leur va comme un gant.
« … pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers,
les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part
sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort. »
J’apprends à l’instant
que grâce à l’intervention d’UNASUR une seconde rencontre se réalisera en
Équateur, samedi, le 12 septembre, au siège d’UNASUR entre les deux ministres
des Relations extérieures. Une très bonne nouvelle pour cette Amérique latine
qui se veut terre de paix.
Oscar Fortin
Le 10 septembre 2015
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