UNE GUERRE SANS MERCI CONTRE CES DERNIERS
La guerre contre le terrorisme n’est pas, dans
le cas de Poutine, un prétexte pour couvrir des objectifs de conquête et de
domination. Il s’agit d’une véritable guerre dont l’objectif essentiel est d’en
finir avec ces bandes armées, de plus en plus puissantes et cruelles. La phrase
qui couvre la présente photo en dit long sur sa détermination de mener à terme
cette guerre. Dans son intervention devant
l’Assemblée fédérale de Russie, il avait fait cette déclaration : « nous les connaissons et savons ce qu’il faut
faire ».
Il est évident que, dans l’esprit du président Poutine,
l’objectif recherché dans cette lutte contre le terrorisme prend en compte toutes
les composantes qui en rendent possible l’existence. Il y a évidemment ces terroristes sur le
terrain qui tuent et massacrent des populations entières, mais il y a aussi
tous ceux qui les alimentent en armements, en munitions, en ressources
financières, en logistique, en formation, etc. Dans ce même discours, il a ces
paroles, sans aucune ambiguïté, à l’endroit de ceux qui voudraient jouer double
jeu.
« Cela
signifie que les terroristes ne doivent trouver refuge nulle part. Il ne doit
pas y avoir de doubles standards. Aucun contact avec des organisations
terroristes. Aucune tentative de les utiliser pour des buts égoïstes. Aucune
transaction criminelle avec les terroristes. »
En
Syrie, il a donné le ton à cette guerre en s’assurant d’abord et avant tout
d’une information des plus précises possible sur les terroristes, leurs
déplacements, leurs dépôts d’armes, leurs sources d’approvisionnement, etc. À cette information, il a également développé
des interventions concertées avec le gouvernement et les autres partenaires
impliqués dans cette lutte. C’est ainsi que la grande coalition sous direction
étasunienne s’est vue confrontée à certaines de ses contradictions dont celle
de lutter contre le terrorisme tout en soutenant certaines fractions de ce
terrorisme, dont l’armée syrienne libre. Sur ce sujet, il est intéressant de
lire cet article du Figaro
français, écrit avant l’intervention russe. L’arrivée de la Russie a vite
décodé le double standard appliqué aux terroristes dits radicaux et aux
terroristes modérés. Pour Poutine, un
terroriste est un terroriste et doit être combattu indistinctement qu’il soit
radical ou modéré. Cette position a vite conduit ces soi-disant modérés de
l’armée syrienne libre à se transformer en
alliés de l’armée officielle de la Syrie pour combattre l’ennemi
commun que sont les terroristes. Rien pour réconforter les tenants du départ
inconditionnel de Bachar Al Assad du pouvoir.
Cette
lutte au terrorisme se poursuit également en mettant à jour les principaux
collaborateurs de Daesh (É.I.). Ainsi ont été identifiées les diverses formes
de collaboration de la Turquie,
de l’Arabie Saoudite
et du Qatar. À
ceci s’ajoutent les investigations relatives aux supports informatiques que
reçoivent ces organisations ainsi qu’aux institutions financières qui
engrangent leurs revenus, lesquels s’accumulent par milliards de dollars.
L’élimination du terrorisme implique le démantèlement de toutes ces
infrastructures et complicités qui le rendent possible. C’est ce à quoi s’engage Vladimir Poutine.
Si
pour certains les véritables intentions de Poutine sont un mystère
difficilement déchiffrable, pour d’autres, le scénario se présente avec
suffisamment de clarté. L’écoute attentive de ses interventions majeures à l’Assemblée
générale des Nations Unies, celles à l’Assemblée fédérale de Russie ainsi que ces
conférences annuelles de presse, ouvertes à plus d’un millier de personnes,
journalistes et observateurs étrangers. Ici, celle de
2014.
On
ne saurait comprendre Poutine sans prendre en compte ce regard qu’il porte sur
l’avènement d’un monde multipolaire et multicentrique. Un monde qui met fin aux
prétentions impériales d’un pays sur les autres pays et qui fait du respect du
droit international des peuples à disposer d’eux-mêmes une référence
fondamentale. S’il a à intervenir dans un autre pays, ce sera avec le
consentement de ce dernier et avec le respect qui y correspond. Toute autre
intervention ne saurait se justifier que dans le cadre d’une légitime défense.
Cette
approche de Vladimir Poutine ébranle de toute évidence les forces impériales dont
les États-Unis sont les représentants par excellence. Dans cette lutte, les
terroristes, plus souvent que moins, sont utilisés pour contrer ce changement
de cap. La déstabilisation des peuples et des nations dont les terroristes et
les mercenaires ont le secret, favorise le renforcement des forces impériales.
Derrière
les échanges diplomatiques avec la tape amicale sur l’épaule se cache ce combat
inévitable et aux issus incertains. Pour le moment, le président Poutine semble
avoir le plein contrôle de son agenda et disposer des ressources financières et
militaires nécessaires pour aller de l’avant. Il peut également compter sur un
appui international qui se révèle chaque jour toujours plus étendu.
Oscar
Fortin
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