UNE AUTRE DE CES MANIPULATIONS QUI RESSEMBLE À
CELLE DES ARMES DE DESTRUCTION MASSIVE.
On se souviendra de la performance de Colin Powell, alors secrétaire d’État,
lorsqu’en 2003 il s’était fait
convaincant devant les Nations Unies pour démontrer l’existence, en Irak, d’armes
de destruction massive et du danger que représentaient ces armes entre les
mains de Saddam Hussein. Aujourd’hui, nous savons tous que ces armes n’existaient
tout simplement pas en Irak et que les déclarations de Saddam Hussein à leur
sujet étaient vraies.
Dans le cas de l’écrasement, le 17 juillet 2014,
du vol malaisien MH17 qui a coûté la vie à 298 personnes, on peut dire que John
Kerry, l‘actuel secrétaire d’État, a tout fait pour convaincre l’opinion occidentale
que les auteurs de cette tragédie étaient les séparatistes de l’Est de
l’Ukraine et la Russie de Poutine, leur protecteur.
Ce fut d’abord le président
Obama qui donna, dès le 18 juillet, le signal de départ pour la campagne
d’accusation et de dénigrement des séparatistes et de la Russie comme auteurs
de cet écrasement. Le lendemain et les
jours suivants, ce fut un marathon à grande allure du secrétaire d’État, John
Kerry, pour informer les principaux journalistes des grands médias et pour
utiliser diverses tribunes en vue de répandre la bonne nouvelle de l’existence
d’un document secret ne laissant aucun doute sur le fait que les séparatistes
du Donbass et la Russie étaient de toute évidence les auteurs de cet écrasement.
Le 20 juillet, trois jours après l’écrasement,
le Secrétaire d’État américain déclarait sur CNN au sujet du missile utilisé
par les séparatistes :
« Il est assez clair qu'il
s'est agi d'un système qui a été transféré de Russie et remis aux mains des
séparatistes" prorusses en Ukraine.
Le même jour sur
la BBC on y rapporte ceci:
« Après avoir mentionné des informations glanées sur les “réseaux
sociaux”, Kerry déclara au cours de l’émission de la NBC “Meet the Press”
(Rencontre avec la Presse) : “Mais plus important encore, nous avons saisi
l’image de ce lancement. Nous connaissons la trajectoire. Nous savons d’où il
est parti. Nous connaissons le détail horaire. Et c’est exactement à ce moment
que cet avion a disparu de l’écran radar.»
Ces
affirmations de Kerry ne peuvent que reposer sur des documents sérieux et non
contestables. Ces documents ne peuvent être que ceux des photos satellites, prises
au-dessus du Donbass au moment de l’écrasement de l’avion MH-17. Or, ces photos
satellites n’ont jamais été portées à la connaissance des principaux acteurs,
chargés de résoudre les problèmes reliés aux circonstances de l’écrasement et
d’identifier les coupables pour qu’ils répondent de leurs crimes. En relation
avec ce sujet, je vous invite à lire cet
excellent article de Robert Parry, en date du 19 janvier 2015.
Tout
récemment, le 21 janvier 2016, le père d’une des victimes, de nationalité
américaine, s’est
adressé au Secrétaire d’État, John Kerry, pour qu’il lui fournisse la
preuve de ses déclarations sur les causes et les auteurs de l’écrasement du vol
MH-17. Dans sa lettre, il écrit ceci :
« “Ce
que je comprends, c’est que ni le gouvernement néerlandais ni le bureau de la
sécurité néerlandais n’ont reçu officiellement l’information radar de la part
des É-U à laquelle vous aviez fait référence. Elle n’est pas présente dans le
rapport du bureau de la sécurité et n’est pas non plus du domaine public,”
“Au
nom des parents en deuil, et pour aider la recherche de la justice, je demande
que les États-Unis fournissent au bureau de la sécurité néerlandais les
informations radar auxquelles vous avez fait allusion dans votre conférence de
presse et toute autre information disponible et pertinente (comme des données
satellitaires et des données infrarouges) que votre gouvernement a en sa
possession.»
La
réponse qu’il vient de recevoir est qu’il
ne saurait en être question.
On voit bien que la manipulation et le mensonge sont partis intégrantes
des politiques des États-Unis dans le monde. S’ils ne sont pas les seuls à
manipuler et à mentir, ils sont certainement les plus puissants à pouvoir le
faire à si grande échelle. Dans le cas présent, cette manipulation a très bien
servi à la préparation de l’opinion publique occidentale pour discréditer
Poutine et la Russie et pour procéder à la mise en place des sanctions visant
tout particulièrement son économie. Dans le cas de l’Irak, il fallait imputer à
Saddam Hussein l’existence d’armes de destruction massive pour justifier une
intervention militaire de grande envergure. Dans les deux cas, ce fut un succès
pour leurs auteurs, mais non pour le monde.
Maintenant que le monde commence à comprendre la
grande tricherie, le mot d’ordre présidentiel est de tourner les pages du passé
pour ne regarder que celles de l’avenir. C’est exactement le message qu’il a
laissé à Cuba, lors de sa visite, et en Argentine qui se remémorait, au moment
de son passage, le coup d’État militaire de 1976, laissant des milliers de
morts et de disparus. Pas surprenant que le rappel de certaines pages du passé
n’intéresse pas Washington. C’est qu’il
est le plus souvent l’acteur principal des subversions, des coups d’État et des
crimes commis.
À Washington, on voudrait bien qu’on ne parle
plus de ce vol MH17 et que l’on tourne la page, mais plus que jamais, il faut y
revenir, à temps et à contre temps, pour que le monde découvre le véritable
visage de ceux qui en sont les auteurs. Il faudrait demander plus souvent à M. Obama si
les grandes valeurs de l’Occident chrétien auxquelles il aime se référer, incluent
le mensonge, la corruption et la manipulation. Chose certaine, c’est qu’elles
font partie des valeurs des politiques de la Maison-Blanche.
Oscar Fortin
Le 3 avril 2016
Pour qui voudrait repasser les grands moments de
cette tragédie du vol MH17 et de l’enquête qui a suivi, je vous laisse avec les
références d’articles que j’avais alors écrits. On peut également les retrouver
sur Agoravox et d’autres sites d’information alternative.
Articles écrits à partir du 18 juillet 2014
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