OBAMA : L’HOMME QUI EUT PU CHANGER LE MONDE
MAIS HÉLAS !
Je me souviens du premier discours
d’Obama au moment de son assermentation comme président des États-Unis. Ce
fut un discours qui ouvrait toutes grandes les fenêtres sur un monde nouveau,
sur une ère nouvelle. C’était comme si le «Yes, we can » (oui, nous
pouvons) de la campagne électorale allait s’imposer pour donner suite aux
changements fondamentaux exigés par un monde en quête de justice, de vérité, de
respect des droits des peuples et des personnes. À ce moment, plusieurs se
souviendront du pasteur Jackson qui en avait les larmes aux yeux, tout comme
moi d’ailleurs, de mon lit d’hôpital, où je me trouvais au moment de cet
événement.
« En ce jour, nous proclamons la fin
des rancunes mesquines et des promesses non tenues, des récriminations et des
dogmes éculés qui ont trop longtemps étranglé notre politique. »
Nous restons une nation jeune,
mais pour citer les Écritures, il est temps de "faire disparaître ce qui
était de l'enfant". Il est temps de réaffirmer notre force de caractère;
de choisir une histoire meilleure; de porter ce cadeau précieux, cette noble
idée transmise de génération en génération: la promesse obtenue de Dieu que
nous sommes tous égaux, tous libres et méritons tous une chance d'aspirer à la
plénitude du bonheur.
De fait, comment ne pas
croire en ce jeune avocat brillant, sensibilisé aux problèmes sociaux par son
vécu dans cette grande ville qu’est Chicago, là où il a fait carrière ?
Comment ne pas être en admiration devant ce jeune noir qui a vaincu les forces
raciales de son pays pour devenir le premier président noir des États-Unis ?
Pour des millions de personnes, n’est-il pas devenu un véritable don du ciel,
brisant les préjugés raciaux, déterminé à mettre fin aux guerres et à l’usage
des tortures, à fermer cette prison injustifiable de Guantanamo où des
centaines de personnes y sont détenues et torturées, souvent sans accusation et
sans aucun droit réel de défense ? En somme, un Président décidé à
s’attaquer, prioritairement, aux sérieux problèmes sociaux de son peuple pour
lui assurer les soins de santé, l’éducation et les protections sociales
nécessaires au mieux-être de tous et de toutes.
Le potentiel de cet homme,
pouvant apporter une ère de paix, était si fort qu’on en a fait, par
anticipation, le récipiendaire du prix Nobel de la paix 2009. C’est dire l’aura qu’il était parvenu à
dégager et l’espoir qu’il avait suscité chez des millions de gens à l’effet que le monde
allait changer.
« Aujourd'hui, je vous dis que les défis qui nous attendent sont réels.
Ils sont graves et ils sont nombreux. Ils ne seront pas facilement ni
rapidement relevés. Mais sachez-le, ô Amérique: ils seront relevés. »
Qu’en est-il au terme de son
second mandat? De toute évidence,
l’homme de janvier 2009 est tout autre de celui que ces huit années de mandat
nous en ont révélé. L’aura qui l’avait couronné Président, en janvier 2009, s’est transformée en une véritable désillusion
et humiliation pour tous ceux et celles qui avaient cru en lui. L’histoire de
ces huit années nous le révèle, à l’égal de ses prédécesseurs, comme une
marionnette de plus au service des grands pouvoirs financiers et militaires. Le
«Yes we can » que le peuple s’appropriait spontanément, s’est révélé être
le « Yes we can » dirigée non pas au peuple, mais à ces grands
pouvoirs. Il n’est donc plus surprenant que les guerres se soient multipliées,
que Guantanamo soit toujours une prison, que les programmes sociaux et de santé
en soient au même point et que les politiques extérieures des États-Unis
continuent de se moquer du droit international, intervenant là où ses intérêts
les y poussent sans se soucier des morts, des blessés, de la misère et des
désastres qu’ils y laissent sur leur passage. L’Irak, l’Afghanistan, la Libye,
la Syrie sont toujours des pays en guerre alors qu’on leur promettait la
démocratie et la paix. Nous pourrions également y ajouter l’Ukraine, victime
d’un coup d’État planifié de longue main par Washington.
Cet esprit de conquête et de
domination qui se reflète dans ces guerres du M.O. se retrouve de plus en plus,
également, en Amérique latine, où, ce même Obama cherche à y reconquérir les privilèges
perdus lors de la conquête, par des voies démocratiques, de la seconde
indépendance de plusieurs de ces pays. Au nombre de ces derniers, il faut
mentionner le Venezuela, la Bolivie, l’Équateur, le Nicaragua, le Salvador. Quant
au Brésil,
au Paraguay
et au Honduras,
également sur la voie de la conquête de leur seconde indépendance, ils ont été victimes de l’interventionnisme des États-Unis
qui, conjointement avec les oligarchies locales, ont repris du terrain perdu.
Ce fut surtout par des coups d’État techniques, à savoir l’usage de procédures
parlementaires et sénatoriales. Pour ce qui a trait à l’Argentine, ce fut
effectivement par une élection à laquelle le président actuel s’est présenté
sous un faux message qu’il a d’ailleurs reconnu lui-même, tout récemment.
« Si je vous avais dit, il y a une année, ce que j’allais faire et
ce qui allait suivre, majoritairement, vous m’auriez enfermé dans une maison de
fous. » (Traduction de l’auteur).
Voilà ce qu’est la démocratie
pour cet allié de Washington. On se fait élire sous la bannière d’un programme
qui est substitué, une fois l’élection acquise, par une autre bannière
qu’aurait immanquablement rejeté le peuple. Dans tous ces pays, plus haut
mentionnés, les changements de gouvernements se sont effectués en utilisant des
millions de dollars pour alimenter la corruption, pour soutenir la
désinformation de manière à diaboliser l’ennemi à abattre et à fermer les yeux
sur les actions de violence, incluant les assassinats et les actes terroristes
affectant directement le peuple.
Le président Obama est au
fait de ces réalités et il sait qu’elles sont illégales et qu’elles vont à
l’encontre du droit international ainsi que du droit des États concernés. Avec
l’argent, on parvient à acheter même les juges, les parlementaires, les
sénateurs et le parjure trouve toujours sa réponse dans la satisfaction de ses
propres intérêts.
Si l’empire est parvenu à
renverser et à infiltrer certains gouvernements, la résistance de certains
autres lui rend la vie plus difficile.
C’est évidemment le cas du Venezuela, de
l’Équateur et de la Bolivie dont les richesses en mines et en pétrole ont de
quoi faire l’envie de l’empire. Ce n’est pas pour rien que des millions de
dollars, venant des diverses organisations gouvernementales et non gouvernementales
étasuniennes, sont investis, année après année, pour appuyer les oligarchies
locales dans leurs luttes politiques et pour créer par des actions de violence
et des guerres économiques, les conditions de déstabilisation de ces
gouvernements de manière à susciter la révolte de leurs peuples et à justifier
ainsi des interventions militaires extérieures.
Le cas du Venezuela est
particulièrement parlant quant à l’approche de l’empire visant le renversement
du gouvernement, la prise de contrôle de l’État ainsi que des ressources
énormes de pétrole dont dispose ce pays. Il s’agit d’une réserve des plus importantes
au monde. De quoi susciter la cupidité et l’ambition de conquête. C’est ce que
vise l’empire et c’est ce que ce jeune président qui devait changer le monde,
en respectant les peuples, se propose de réaliser, à l’encontre du droit
international et au détriment de la volonté et des intérêts du peuple
vénézuélien. Il applique au Venezuela les mêmes principes qui ont donné lieu au blocus économique
contre Cuba. Il est important de les rappeler dans le contexte de cette guerre
économique dont est victime le peuple vénézuélien. Tiré du rapport du
secrétaire d’État de l’époque, Lester Malory :
« La majorité des Cubains
appuient Castro (…) Il n’existe pas une opposition politique effective. (…)
L’unique moyen possible pour lui faire perdre l’appui interne est de provoquer
la désillusion et le mécontentement en provoquant l’insatisfaction économique
(...) et la pénurie. (…) Il faut mettre rapidement en pratique tous les moyens
possibles pour affaiblir la vie économique (…) refusant à Cuba argent et biens
de toute nature de manière à réduire les salaires et l’emploi, provoquant ainsi
la faim, le découragement et la chute du gouvernement.
»
Si le président Obama s’est
permis de reconnaître que ce blocus économique contre Cuba avait été une
erreur, il n’en continu pas moins à imposer à Cuba cette médecine et à en faire
autant avec le Venezuela à travers cette guerre économique dont il connaît très
bien les avenants et aboutissants.
En dépit de toutes ces
misères du Venezuela dont se nourrit la presse officielle, Barack Obama a émi un
décret déclarant le Venezuela comme étant une menace à la sécurité
nationale des États-Unis. On peut toujours se demander en quoi le Venezuela
serait une menace de cette nature pour les États-Unis, mais ce décret répond
avant tout à une procédure qui a pour effet d’autoriser le Président à
intervenir militairement contre ce pays au moment qu’il jugera le plus
pertinent. Il s’agit d’une épée de Damoclès placée sur la tête du Venezuela.
C’est la manière pour ce Président de gérer ses relations internationales avec
le Venezuela.
Que conclure ?
Barack Obama, ce président
qui nous arrachait les larmes des yeux par ses discours pleins de promesses et
d’avenir, ne peut évoquer l’ignorance de toutes ces manigances qui se jouent
pour se défaire de gouvernements qui n’acceptent pas sa soumission à l’empire.
Il sait très bien tout ce qui se passe d’illégal et de malhonnête pour renverser
ces gouvernements. Loin de les blâmer, il les encourage et leur apporte
son soutien. Ceci ne l’empêche pas de parler de démocratie, de non-interventionnisme,
du respect des peuples à disposer d’eux-mêmes, etc. Un discours, devenu sans âme et plein de
contradictions. C’est pourtant lui qui avait dit, sans sourciller, lors d’une
rencontre du G.20, en 2014, que les États-Unis avaient un principe duquel ils
ne sauraient déroger, à savoir celui de la non-intervention dans les affaires
intérieures d’un autre pays. Je pense que cette déclaration, à la lumière de
tout ce qu’on peut reconnaître comme interventionnisme des États-Unis dans le
monde, nous dit ce qu’est véritablement Obama : un enchanteur
qui ensorcelle pour mieux tromper.
Bien d’autres sujets
mériteraient d’être abordés dans le cadre de cet article. Je mentionnerai celui
du terrorisme, alimenté
et soutenu par Washington. Il s’agit
là d’un exemple. Pour ceux et celles qui veulent en savoir plus, les documents
ne manquent pas.
Encore une fois, les peuples
sont victimes du mensonge, de la manipulation et de la tricherie qui servent si
bien la cupidité et les ambitions des grands et puissants de ce monde. Barack
Obama n’y échappe pas. Son art de la manipulation en aura fait un allié
recherché par ces puissants.
Oscar Fortin
Le 1ier juillet 2016
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