mardi 2 mai 2017

MADURO CONVOQUE À UNE ASSEMBLÉE NATIONALE CONSTITUANTE


AU PEUPLE DE DÉCIDER LA VOIE À SUIVRE



Déjà, en 1999, Hugo Chavez avait convoqué une Assemblée nationale constituante, alors que le pays vivait sous une constitution élaborée par les oligarchies  et les politiciens de l’époque. Il n’était pas coutume de faire appel au peuple pour participer  à l’élaboration de la Constitution d’un pays. Cette Constitution est la Loi fondamentale qui définit, entre autres, le régime politique ainsi que l’exercice des divers pouvoirs dans la gestion de l’État et de ses richesses. Une fois les débats consommés entre les diverses composantes de la société et le document constitutionnel rédigé en fonction des décisions prises,  le peuple sera appelé, par référendum,  à en faire sa Loi fondamentale. C’est sous cette Loi fondamentale de la constitution bolivarienne que le Venezuela élit ses gouvernants pour qu’ils donnent suite au projet de société qui y est inscrit.

L’histoire de ces 18 années sous le présent régime constitutionnel démontre que les oligarchies nationales n’y trouvent  pas leur compte, habituées qu’elles étaient à diriger le pays  à leur convenance. Ce malaise s’est également retrouvé chez l’oncle Sam pour qui l’Amérique latine et ses richesses font partie de sa cour arrière. Le Venezuela, avec ses réserves pétrolières, considérées comme des plus importantes dans le monde, et ses mines d’or qui font l’envie de bien des voisins, n’échappe pas à l’envie de ces derniers d’en reprendre le plein contrôle.  On peut dire que le gouvernement, tant sous Chavez que sous Maduro, n’a pas eu la vie facile : Coup d’État militaire, en 2002, référendum révocatoire contre le président Chavez, en 2003, sabotages de toute nature contre les infrastructures du pays, violence terroriste pour générer la peur  et donner  l’image d’un pays en abandon, sans oublier ces guerres économiques pour créer la rareté des biens essentiels et soulever la population contre le gouvernement. Tout cela, soutenu par une presse nationale et internationale qui fait de ce gouvernement le seul responsable de tous ces maux.

En parallèle à ces actions de déstabilisation et de violence plus haut mentionnées, une offensive majeure a été élaborée et planifiée avec les principaux intéressés nationaux et internationaux. Il s’agissait, cette fois, de créer les conditions juridiques pour réaliser un véritable coup d’État sous le couvert de la légitimité internationale. Tout cela  pour mettre fin au régime bolivarien et chaviste et y substituer un régime, fait sur mesure, pour répondre aux intérêts de l’Oncle Sam et des oligarchies nationales.

L’Organisation des États américains (OEA) était tout indiquée pour mener à bien cette opération. Son Secrétaire général, LUIS ALMAGRO, vendu à l’avance à la cause contre le Venezuela, utilisa tous les stratagèmes inimaginables, pour discréditer le gouvernement  de Nicolas Maduro et  mobiliser les pays membres, d’obédiences à Washington, pour activer la Carte démocratique de l’OEA contre le gouvernement du Venezuela. Cette Carte pouvait servir de prétexte pour légitimer une intervention de Washington au Venezuela. Il faut se rappeler que l’OEA est considérée par plusieurs pays de l’Amérique latine et des Caraïbes comme le ministère des colonies latino-américaines et caribéennes.

Les nombreuses irrégularités de son secrétaire général et la solidarité de nombreux pays de la Région avec le gouvernement de Nicolas Maduro n’ont pas rendu possible ce scénario. Devant cet échec, l’opposition interne, toujours soutenue par l’oncle Sam, a choisi de créer des foyers de violences en payant des mercenaires et terroristes  pour tuer, briser, blesser. En un mot pour créer le chaos et provoquer une guerre civile. À ce jour, on compte plus de 30 morts et au-delà de 400 blessés. Les dommages matériels s’élèvent à plusieurs millions de dollars. La presse officielle de l’empire se charge de transformer tous ces malheurs en délits du gouvernement.

C’est dans ce contexte que le Président Maduro a réclamé, ces tout derniers jours, avec insistance pour que l’opposition majoritaire de l’Assemblée nationale revienne à la table de négociation. Le pape François en fit tout autant lors de son voyage de retour d’Égypte.  Il a insisté pour que les parties opposées retournent à la table de négociation et s’est même permis de dire que la reprise des négociations n’aboutissait  pas dû au fait que l’opposition était divisée et qu’ils n’arrivaient pas à s’entendre entre eux.

Devant ces faits, le président Maduro, à l’occasion de la fête des Travailleurs, a voulu partager avec ces derniers, réunis  par centaines de milliers au coeur de Caracas, la décision pour favoriser la paix  de s’en remettre au pouvoir et à la volonté du peuple. Ainsi, conformément à l’article 348 de la Constitution bolivarienne, le Président, en Conseil des ministres, a le pouvoir de convoquer à une  assemblée nationale constituante, laquelle représente le pouvoir suprême du peuple.

En prenant cette décision, il renvoie les récriminations de ses adversaires à cette Assemblée nationale constituante. Il ouvre, également, toutes grandes les portes à un débat portant ouvert à toutes les composantes de la société vénézuélienne. Toutes les questions pourront être soulevées et débattues et les conclusions majoritaires de ces dernières s’imposeront comme Loi fondamentale de l’État. Selon l’article 349 de la présente constitution, aucun pouvoir en exercice ne pourra s’opposer ou prendre des mesures à l’encontre des décisions prises.

Des thèmes particuliers ont été identifiés, par le Président, pour qu’ils soient débattus par le peuple et cette Assemblée constituante.  Au nombre de ces derniers, il y a celui de la paix, de la nouvelle économie visant à s’affranchir de l’économie rentière du pétrole,  la question de l’impunité, de la nouvelle démocratie qui s’étend aux communes et aux divers regroupements sociaux : les jeunes, les femmes, les indigènes, les pensionnés, les handicapés. Il insiste pour que les acquis de la révolution dans les secteurs de l’habitation, de la santé, de l’éducation, du travail soient constitutionnellement protégés, de manière à ce qu’ils ne soient pas supprimés par des intervenants politiques soucieux avant tout de redonner vie à la privatisation et au néolibéralisme.

Cette décision présidentielle ne fait pas l’affaire d’une opposition qui réclamait, il y a deux ans à peine, la convocation d’une Assemblée nationale constituante. C’est sans doute dû au fait que le rapport de force s’est modifié. Leurs comportements de violence contre le peuple et leurs acharnements à favoriser un coup d’État permettant à l’Oncle Sam de prendre le contrôle du pays et de ses richesses n’ont pas échappé au peuple. Maduro l’a compris et il est passé à l’action dans le plein respect de ses pouvoirs constitutionnels.  Une histoire passionnante à suivre. Déjà l’opposition officielle s’est dite en désaccord avec cette décision. Que va dire l’Épiscopat qui en est son allié politique?


Oscar Fortin
Québec, 2 mai 2017

Pour le moment, je n’ai que des références en espagnole. Pour ceux qui s’y retrouvent, je vous propose certaines de ces références.








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