J’ai lu et relu le discoursde Donald Trump à son peuple au moment d’assumer la présidence des États-Unis
d’Amérique. Un discours que bien des chefs d’État des pays émergents en
Amérique latine et ailleurs dans le monde pourraient faire leur sur de nombreux
points.
Le diagnostique, trop sombre pour certains, qu’il fait sur
l’état de la Nation met en évidence les faiblesses d’un système qui a servi les
intérêts d’une certaine élite, mais qui a laissé dépérir les conditions des
travailleurs et du peuple.
« Pendant des décennies, nous avons enrichi l'industrie étrangère
aux dépens de l'industrie américaine; subventionné les armées d'autres pays
tout en permettant le très triste appauvrissement de notre armée; nous avons
défendu les frontières d'une autre nation tout en refusant de défendre les
nôtres; et dépensé des milliards de milliards de dollars à l'étranger pendant
que les infrastructures de l'Amérique se sont délabrées et abîmées. »
C’est le genre de diagnostique que font bien des pays du
Tiers-monde qui ont souffert de la colonisation de pays puissants venus
s’enrichir au dépens des populations et avec la complicité d’une certaine élite
nationale corrompue et de politiciens soumis.
Que l’on pense à Fidel Castro qui s’est porté au secours de son
peuple, soumis à la dictature de Batista et aux multinationales qui en
ratissaient les richesses. Que l’on
pense au Chili d’Allende soucieux de redonner à son peuple son indépendance et
les richesses de son pays pour vaincre la pauvreté, assurer des écoles
gratuites, des services de santé et redonner espoir et confiance à tous et à
toutes. C’est également le cas de la Bolivie d’Évo Morales, de l’Équateur de
Rafael Correa, du Venezuela d’Hugo Chavez et de Maduro. Tous veulent redonner
le pouvoir à leur peuple et lui assurer la priorité sur ses propres richesses,
son indépendance, l’accès à l’éducation, à la santé et à un niveau de vie
respectueux de la personne humaine.
N’en va-t-il pas de même
avec Donald Trump ?
« Les Américains veulent de bonnes écoles pour leurs
enfants, des quartiers sûrs pour leurs familles et de bons emplois pour
eux-mêmes.
Ce sont des revendications légitimes et raisonnables pour un
public juste. »
Comment ne pas partager ce point de vue et vouloir qu’il en soit
ainsi pour tous les peuples de la terre?
Ces objectifs comportent toutefois des mesures concrètes qui ne
seront pas sans affecter ceux et celles qui s’accommodaient bien du système
existant.
« Chaque décision sur le commerce, les impôts,
l'immigration, les affaires étrangères sera prise au bénéfice des familles et
des travailleurs américains.
Nous devons protéger nos frontières des ravages des autres pays
fabriquant nos produits, spoliant nos entreprises et détruisant nos emplois. La
protection conduira à une grande force et prospérité. »
Ces mesures ne sont pas sans nous rappeler celles prises par
plusieurs pays émergents dans le monde. De nombreuses nationalisations se sont
avérées nécessaires pour que les pays concernés puissent retrouver leur plein
pouvoir sur leurs richesses. Il y eut également l’expulsion de diplomates,
d’organisations humanitaires aux objectifs malveillants. Des mesures que les
grandes puissances qui en bénéficiaient n’apprécièrent guère.
Un des points, sans doute le plus important sur le plan des
relations internationales, est celui de reconnaître que chaque peuple dispose
de ces mêmes droits et qu’il n’est pas dans sa politique d’intervenir par la
force ou les menaces dans les affaires internes des autres peuples.
« Nous rechercherons l'amitié et la bonne volonté des autres
nations du monde, mais nous le ferons avec l'idée que c'est le droit de tout
pays de mettre ses propres intérêts en avant.
Nous ne cherchons pas à imposer notre mode de vie, mais plutôt à
le rendre éclatant comme un exemple à suivre. »
Si Donald Trump donne suite à cette promesse, bien des peuples,
victimes de l’interventionnisme étasunien, lui en seront grandement
reconnaissants. Il en va de même pour ces centaines de bases militaires qui
s’imposent à de nombreux peuples à travers le monde. Le rapatriement de ces bases militaires lui
permettra de faire de grandes économies pour son peuple tout en redonnant aux
nations concernées leur indépendance.
La vision que nous livre
Donald Trump le rapproche davantage d’un monde multipolaire que d’un monde
unipolaire. À ce titre, il se montre ouvert au respect de chaque peuple au
droit de chacun de travailler en priorité pour ses propres intérêts. Dans une
telle optique, le monde des échanges se convertira en gagnant-gagnant, chacun y
trouvant ses propres intérêts. Un
principe avancé par le Président chinois
au sommet tout récent de Davos.
L’avenir nous dira si les
paroles de Donald Trump seront suivies d’actions concrètes et cohérentes avec
ces dernières. La non-intervention dans les affaires internes des autres pays
fait partie de celles-là. À y donner suite, les relations internationales entre
les peuples en seront profondément modifiées pour le mieux-être de ces peuples.
Ses rencontres à venir avec
Vladimir Poutine et le Président chinois nous donneront une première idée
jusqu’où il est prêt à aller dans cette révolution.
Oscar Fortin
Le 20 janvier, 2017
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