LE PEUPLE, répond Donald Trump
Les
premières paroles du Président Trump à son investiture ont donné le ton à
une présidence qui ne serait plus à l’image des précédentes. Le pouvoir ne sera plus entre les mains de
Washington, mais entre les mains du peuple.
« La cérémonie d’aujourd’hui a toutefois un sens très particulier,
car il ne s’agit pas seulement de transférer le pouvoir d’une administration à
une autre ou d’un parti à un autre. Nous déplaçons le pouvoir de Washington
pour vous le rendre à vous, le peuple des États-Unis. »
Pour bien marquer le sens à
donner à ce transfert de pouvoir au peuple, il a aussitôt poursuivi en
précisant que les intérêts et la volonté du peuple allaient passer avant ceux
des élites.
« Pendant trop longtemps,
une petite élite de la capitale de notre pays a profité des avantages de notre
gouvernement, pendant que le peuple en faisait les frais. Les politiciens ont
prospéré, alors que le peuple n’a tiré aucun bénéfice de toutes ces richesses.
L’establishment s’est protégé lui-même, mais il n’a pas protégé les citoyens de
notre pays. Leurs victoires n’ont pas été les vôtres. Leurs triomphes n’ont pas
été les vôtres. Et pendant qu’ils faisaient la fête dans notre capitale
nationale, il n’y avait rien à fêter dans les familles en difficulté partout au
pays.
À partir de maintenant, tout
cela va changer. Parce que ce moment est votre moment. Il vous appartient. Il
appartient à tous ceux qui sont réunis ici et à tous ceux qui nous regardent
partout aux États-Unis. C’est votre jour, ceci est votre célébration, et ce
pays, les États-Unis d’Amérique sont votre pays. Ce qui compte vraiment, ce n’est
pas qui détient le pouvoir au gouvernement, mais le fait que le gouvernement
est entre les mains du peuple américain. »
Il ne fait aucun doute que le président Trump se fera un devoir
de scruter cette volonté du peuple sur les grandes décisions qu’il devra
prendre en son nom. Il devra sans cesse se demander ce que pense ce peuple et
quels sont ses véritables intérêts dans telle ou telle situation. Ne faut-il
pas que le peuple sache que ce gouvernement est entre ses mains ?
Par exemple, que pense ce peuple des centaines de milliards de
dollars investis en armements pour assurer la sécurité et les intérêts des États-Unis ?
Que pense-t-il vraiment du déploiement de ces centaines de bases militaires d’un
peu partout à travers le monde ? Ces dépenses militaires et ces déploiements
des armées répondent-ils avant tout aux intérêts prioritaires du peuple ou aux
intérêts de ces élites, dénoncées avec force et vigueur par le nouveau
Président ? Y a-t-il une comparaison à faire entre ces dépenses et celles
rattachées aux secteurs de la santé, de l’éducation, de la protection des
personnes âgées, de la sécurité nationale et du bien-vivre des citoyens et
citoyennes qui ficellent ce
peuple ? Si le peuple gouverne, quels seraient ses choix budgétaires pour
couvrir l’ensemble de ces besoins ?
Il en va également de même pour les choix politiques du peuple
quant à ses relations avec les autres peuples du monde. Que pense-t-il des relations de son pays avec
ses voisins de l’Amérique latine, avec ceux du Moyen-Orient, d’Europe et
d’Asie ? Que pense-t-il du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ?
Que pense-t-il de la participation de leur pays à l’ONU, à l’OTAN, à l’ALENA ? Voit-il l’interventionnisme des États-Unis
dans les affaires internes d’autres pays comme correspondant à ses intérêts prioritaires
et conformes à ses valeurs humaines et morales ? Que pense-t-il du droit
des personnes à une vie privée, de l’usage de la torture, des immigrés et de
façon toute particulière de ce mur fermant la frontière entre le Mexique et les
États-Unis ? Que pense-t-il que la facture du coût de ce mur soit refilée
au peuple mexicain ?
Je ne sais trop comment le président Trump arrivera à discerner
cette volonté du peuple et les intérêts qui lui correspondent sans procéder à
des consultations, à des référendums, à des sondages à moins qu’il ait la
certitude de saisir cette volonté du peuple par intuition. Dans ce dernier cas,
c’est comme dire que le peuple est en lui et que sa volonté est celle du
peuple.
S’il est vrai que les médias parviennent à orienter la pensée et
les émotions d’un grand nombre de personnes, la résistance de l’État profond
permet d’en décoder les malversations et de remettre à jour la vérité des
faits, tout en pointant du doigt les manipulateurs et les tricheurs. Il
appartient au Président Trump de sonder les intérêts et la volonté de cet
État profond au risque d’en devenir lui-même victime.
Avec son discours d’investiture, le président Trump nous a donné
sa feuille de route pour les quatre années à venir. Si cette feuille de route
est respectée, le visage des États-Unis va changer du tout au tout. D’empire,
il sera redevenu un pays aimé et inspirant pour tous les peuples du monde. Par contre, si cette feuille de route n’a été
qu’un éclair pour mieux embrouiller la vue, ce sera alors le désastre tout
autant pour les États-Unis que pour le
monde.
Je souhaite que le président Trump ne se trompe pas sur l’interprétation
à donner sur ce qu’est la véritable volonté de son peuple et sur ses véritables
intérêts.
« Le carnage américain s’arrête ici et maintenant. Nous sommes une
seule et même nation, et leur souffrance est la nôtre. Leurs rêves sont les
nôtres, et leurs succès seront les nôtres. Nous partageons le même cœur, la
même maison et le même destin glorieux. Le serment que je prête aujourd’hui est
un serment d’allégeance à tous les Américains. »
Il appartient désormais à ce peuple de se faire entendre. Il
doit se mobiliser de mille et une manière. Trump lui donne non seulement la
parole, mais l’autorité d’imposer ses volontés à ces dirigeants qui sont là
d’abord et avant tout pour le servir prioritairement dans ses intérêts.
Oscar Fortin
Le 28 janvier 2017
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