L’éditorial de M. Jean-Marc Salvet, publié dans le Soleil du 16 mars, m’inspire certaines réflexions que je voudrais bien partager avec vos lecteurs. Ce qui vient de se passer en Espagne n’est pas un fait isolé qui passera vite aux oubliettes de la mémoire collective. Les espagnols viennent de donner un signal déterminant concernant la démocratie et l’avenir des politiques internationales des gouvernements dans leur lutte contre le terrorisme.
Si le mensonge des dirigeants politiques, quant à l’identité des auteurs de l’attentat, a joué un rôle important dans le résultat des élections, il ne faudrait pas oublier que ces mêmes dirigeants avaient également ignoré la volonté de la grande majorité de leurs commettants en s’engageant dans une guerre d’invasion en Irak, non autorisée par les Nations Unies, sous des prétextes qui se sont avérés depuis lors comme de grossiers mensonges.
L’ère de terreur dont parle M. Salvet n’a pas débuté le 11 septembre 2001, mais bien depuis des décennies, pour ne pas dire depuis plus d’un siècle. Il faudrait le demander aux populations indiennes, victimes de massacres en Amérique Centrale, aux citoyens victimes d’enlèvements, puis torturés et jetés à la mer en Amérique latine, ainsi qu’ aux populations soumises à la discrimination et à l’isolement un peu partout dans le monde. Avant le 11 septembre 2001, il y a eu le 11 septembre 1973 dont les dessous de ce qui s’est passé ce jour là nous sont révélés aujourd’hui. Beaucoup d’actes criminels ont été commis avec cette cruauté que nous dénonçons aujourd’hui. Que se passe-t-il en Irak, en Palestine et maintenant en Haïti ? Il est curieux que nous n’ayons pas eu droit à un éditorial disant que la communauté internationale envoyait un bien mauvais message aux démocraties du monde en donnant raison aux mercenaires armés, contrebandiers et assassins notoires, qui visaient rien de moins que le renversement du gouvernement démocratique d’Aristide.
Si M. Salvet termine en faisant un appel à une solide remobilisation internationale contre le terrorisme, il oublie d’ouvrir le concept du terrorisme à toutes les formes de violence qui ne font qu’engendrer violence et victimes. On évalue actuellement à près de 14 000 les morts que la guerre en Irak a provoqués à ce jour et je ne saurais dire à combien d’autres en Afghanistan. Ceux et celles qui portent les valeurs d’humanisme et de civilité doivent les porter jusqu’au dernier des humains. Il n’y a pas de place pour la discrimination entre les personnes, pas plus que pour une manière de tuer qui serait civilisée et une autre qui serait barbare. Comme le disait un général étasunien au début de la guerre en Irak : « il n’y a pas de manière humaine de tuer. »
La lutte contre le terrorisme ne donnera de résultats durables qu’en s’attaquant à ses causes. Où sont les analyses qui apportent un éclairage qui va au delà des formules toute faites du genre « nous sommes les bons et ils sont les mauvais » ou encore « nous sommes les civilisés et ils sont les barbares » ? Ce ne sera que sur la base d’une meilleure compréhension des causes véritables du terrorisme qu’une mobilisation internationale des pays et des peuples pourra se concrétiser et donner des résultats autrement plus humanistes et civilisés que ceux que nous obtenons présentement avec l’approche guerrière que nous connaissons.
Oscar Fortin
Si le mensonge des dirigeants politiques, quant à l’identité des auteurs de l’attentat, a joué un rôle important dans le résultat des élections, il ne faudrait pas oublier que ces mêmes dirigeants avaient également ignoré la volonté de la grande majorité de leurs commettants en s’engageant dans une guerre d’invasion en Irak, non autorisée par les Nations Unies, sous des prétextes qui se sont avérés depuis lors comme de grossiers mensonges.
L’ère de terreur dont parle M. Salvet n’a pas débuté le 11 septembre 2001, mais bien depuis des décennies, pour ne pas dire depuis plus d’un siècle. Il faudrait le demander aux populations indiennes, victimes de massacres en Amérique Centrale, aux citoyens victimes d’enlèvements, puis torturés et jetés à la mer en Amérique latine, ainsi qu’ aux populations soumises à la discrimination et à l’isolement un peu partout dans le monde. Avant le 11 septembre 2001, il y a eu le 11 septembre 1973 dont les dessous de ce qui s’est passé ce jour là nous sont révélés aujourd’hui. Beaucoup d’actes criminels ont été commis avec cette cruauté que nous dénonçons aujourd’hui. Que se passe-t-il en Irak, en Palestine et maintenant en Haïti ? Il est curieux que nous n’ayons pas eu droit à un éditorial disant que la communauté internationale envoyait un bien mauvais message aux démocraties du monde en donnant raison aux mercenaires armés, contrebandiers et assassins notoires, qui visaient rien de moins que le renversement du gouvernement démocratique d’Aristide.
Si M. Salvet termine en faisant un appel à une solide remobilisation internationale contre le terrorisme, il oublie d’ouvrir le concept du terrorisme à toutes les formes de violence qui ne font qu’engendrer violence et victimes. On évalue actuellement à près de 14 000 les morts que la guerre en Irak a provoqués à ce jour et je ne saurais dire à combien d’autres en Afghanistan. Ceux et celles qui portent les valeurs d’humanisme et de civilité doivent les porter jusqu’au dernier des humains. Il n’y a pas de place pour la discrimination entre les personnes, pas plus que pour une manière de tuer qui serait civilisée et une autre qui serait barbare. Comme le disait un général étasunien au début de la guerre en Irak : « il n’y a pas de manière humaine de tuer. »
La lutte contre le terrorisme ne donnera de résultats durables qu’en s’attaquant à ses causes. Où sont les analyses qui apportent un éclairage qui va au delà des formules toute faites du genre « nous sommes les bons et ils sont les mauvais » ou encore « nous sommes les civilisés et ils sont les barbares » ? Ce ne sera que sur la base d’une meilleure compréhension des causes véritables du terrorisme qu’une mobilisation internationale des pays et des peuples pourra se concrétiser et donner des résultats autrement plus humanistes et civilisés que ceux que nous obtenons présentement avec l’approche guerrière que nous connaissons.
Oscar Fortin
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