Qu’on l’aime ou pas, il est là et bien déterminé
d’être un acteur de premier plan sur la scène internationale. D’ailleurs, il a
commencé par imposer son agenda en s’abstenant d’aller à la rencontre du G8 à
Washington et à celle de l’OTAN à Chicago. Il avait autre chose à faire.
Sa première tournée internationale a débuté avec la Biolorussie, l’Allemagne et la France. Le 31 mai, il s’est rendu à Minsk, le 1er juin en Allemagne et puis en
France pour discuter avec ses homologues les questions liées aux relations bilatérales,
mais aussi les problèmes internationaux.
Les médias auront surtout retenu la rencontre avec François Hollande, sans
doute mandaté par Washington et les autres alliés, de convaincre Poutine de
changer son fusil d’épaule par rapport à la Syrie. Inutile de dire qu’il a
plutôt rencontré un chef d’État qui ne se laisse pas impressionner par des
mirages et qu’il est en mesure, sur ce dossier en particulier, de défendre la
position de la Russie en se fondant sur le respect du droit international.
Il pense même à la possibilité de déployer une
force de maintien de la paix en Syrie pour prévenir un possible glissement
vers une guerre civile. À cette fin, il a demandé au secrétaire général de
l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), Nikolai Bordyuzha, de faire une
proposition en ces sens. Une telle initiative viendrait contrecarrer le projet
d’intervention militaire de l’OTAN.
M. Bordyuzha a aussitôt fait savoir que
l’OTSC était capable de déployer en Syrie, dès maintenant, une force bien
formée de 20 000 « chapkas bleues ». L’OTSC est composée par la
Russie, la Biélorussie, l’Arménie, le Kazakhstan, le Kirghizistan,
l’Ouzbékistan et le Tadjikistan.
Cette force aurait pour mission de
s’interposer entre l’Armée nationale et l’opposition armée… et d’arrêter les
combattants étrangers.
Une demande en ce sens du Gouvernement
syrien rendrait possible une telle initiative, sans devoir passer par le
Conseil de sécurité. Les États-Unis en savent quelque chose avec toutes les
bases militaires qu’ils ont un peu partout dans le monde.
Là ne s’arrêtent pas les initiatives de M. Poutine.
Il envisage également la création d’une zone de
libre-échange entre la Syrie et l’Union douanière qui rassemble la Russie,
la Biélorussie et le Kazakhstan. Cette initiative, à se concrétiser, priverait
de tout effet les sanctions occidentales contre la Syrie. De quoi rendre
nerveux Washington.
Entre-temps, M. Poutine poursuit
ses visites. Il rencontrera ses homologues afghan et iranien, Hamid Karzai
et Mahmoud Ahmadinedjad, en marge du Sommet de l’Organisation de coopération de
Shanghai (OCS), prévu les 6 et 7 juin courant à Pékin.
Il sera au Mexique, les 18 et 19 juin
prochains, pour participer au G-20.
Avis aux aventuriers, Poutine est arrivé.
Oscar Fortin
Québec, le 4 juin 2012
http://humanisme.blogspot.comhttp://www.egaliteetreconciliation.fr/La-tournee-europeenne-de-Vladimir-Poutine-12146.html
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