Depuis le 7 octobre dernier, des évêques du
monde entier sont réunis à Rome pour débattre de la question de la nouvelle
évangélisation. La question que plusieurs se posent est de savoir si l’Église cherche
à se sauver elle-même plutôt que de sauver une Humanité abandonnée aux
prédateurs des pires espèces. Veut-elle sauver sa doctrine, ses sacrements, ses
cultes ou veut-elle devenir une force au service d’une Humanité en quête de
justice, de vérité, de bonté, de solidarité et de compassion?
L’appel de Benoît XVI à réfléchir sur la
foi devrait nous en donner quelques indications. Dans le Motu Proprio « Porta Fidei », du 17 octobre 2011, le pape Benoît XVI a annoncé une
« Année de la foi » qui débutera le 11 octobre 2012, pour le
cinquantième anniversaire de l'ouverture du concile Vatican II, et se conclura
en la solennité du Christ Roi, le 24 novembre 2013. Le
thème en sera « la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi
chrétienne ».
Il s’agit donc d’un temps fort, permettant
à l’Église de revenir aux sources de sa foi, d’en comprendre les véritables
implications, non seulement pour la conscience humaine, mais aussi et surtout
pour l’institution ecclésiale elle-même et l’humanité entière. Cet exercice de
réflexion et d’analyse sera d’autant plus percutant que le diagnostic des
problèmes qu’elle vit, se fera à la lumière tout autant des impératifs
évangéliques que de ceux du monde dans lequel nous vivons.
LES IMPÉRATIFS D’ÉVANGILE
Jésus,
personnage central des Évangiles, a posé des gestes symboliques
redonnant valeur et importance à toute personne de bonne volonté,
particulièrement les délaissées et les exclues de « la bonne
société », celle des puissants, des grands prêtres et des docteurs de la
loi.
« Il a
déployé la force de son bras, il a dispersé les hommes au cœur superbe. Il a
renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles. Il a comblé de
biens les affamés et renvoyé les riches les mains vides. » (texte
prophétique de Marie à sa cousine Élisabeth. (Luc. 1.51-53)
Il
a également fait entendre une voix dont l’essentiel du message peut se
résumer à ceci : « Aime ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton
âme et de toutes tes pensées et aime ton prochain comme toi-même. »(Mc
12,29-30) « Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les
autres. » (Jn 15,17) « Ce que vous faites au plus petits des miens
c’est à moi que vous le faites et “si vous ne croyez pas ma parole, croyez dans
mes œuvres.” (Jn 14, 11)
En d’autres
mots, aimer Dieu de tout son cœur, c’est d’abord et avant tout aimer son
prochain comme soi-même et ne pas faire aux autres ce que l’on ne voudrait pas
qu’on nous fasse. Genre de message que nos vieux parents nous répètent pour
exprimer ce qui peut les rendre les plus
heureux.
Ce message va à
l’essentiel de toute vie humaine. Loin de détourner nos regards du monde dans
lequel nous vivons pour les fixer sur un dieu qui lui serait étranger, il les
tourne vers les hommes et les femmes de ce monde en nous disant de les aimer
comme nous voudrions qu’ils nous aiment et d’agir à leur endroit comme il l’a
fait lui-même. En cela, nous dit-il est la volonté de son Père et en cela est également
sa volonté. La rencontre du Dieu de Jésus, ne peut se faire qu’à travers la
rencontre des hommes et des femmes qui côtoient nos vies et tout
particulièrement à travers les exclus, les pauvres et les sans défense.
Croire en
Jésus, c’est faire en sorte que la justice soit toujours plus justice, que la
vérité soit toujours plus incisive pour mette à nu les mensonges et les
hypocrisies, que la solidarité devienne fraternité et que la compassion et la
miséricorde nous élèvent au-dessus des guerres et fassent taire les armes de la
haine.
Ces impératifs
d’Évangile ont été progressivement substitués par des impératifs d’Église.
LES IMPÉRATIFS DE L’ÉGLISE-INSTITUTION
Tout au long de ses 2000 ans d’histoire,
l’Église est progressivement devenue une institution avec toutes les
caractéristiques d’un véritable gouvernement. Le Concile de Nicée (325) en a
consacré l’existence publique laquelle n’a cessé, par la suite, de se préciser
et de s’amplifier. C’est dans le cadre de cette nouvelle institution que la
doctrine s’est développée et que les dogmes sont devenus des vérités de foi.
Cette
foi est condensée dans le « Je crois en Dieu »
et dans le catéchisme
qui rappelle les grandes vérités de la foi chrétienne, telles que manifestées
tout au long des siècles et dont témoignent les dogmes.
Elle est un “enseignement” qui se communique et s’apprend. Sa
manifestation principale est celle qui s’articule dans les divers cultes et
tout particulièrement dans la célébration des sacrements. Elle encadre la vie
des croyants dans des préceptes qui orientent leur vie morale, précisant ce qui
est bon et ce qui est mauvais.
Cette
foi est portée par une Église qui s’est également transformée tout au long des
siècles pour devenir l’institution ecclésiale que nous connaissons avec sa
doctrine, ses liturgies, ses sacrements, ses prêtres, ses évêques, ses nonces
apostoliques, ses cardinaux, son État. Tout cela sous l’autorité vaticane dont
le pape est le représentant par excellence. Si elle a connu ses heures de
gloire, elle se voit maintenant désertée par bon nombre de ses membres. Un questionnement
s’impose tout autant pour diagnostiquer cet abandon que pour dégager les
mesures à prendre pour y remédier.
Les
multiples composantes de l’Église ont été mises à contribution pour réfléchir à
ce thème. Les principales conclusions de chacune d’elles ont été transmises au
Vatican qui en a fait une synthèse à l’intention du prochain synode des évêques
du monde entier qui se tiendra à Rome, du 7 au 24 octobre prochain. Son
contenu, sous le titre « Instrumentum laboris »,
a été rendu public le 19 juin 2012.
Dans
l’introduction de ce document, on peut lire :
“En se laissant
vivifier par l'Esprit Saint, les chrétiens seront aussi sensibles à de nombreux
frères et sœurs qui, bien qu'étant baptisés, se sont éloignés de l'Église et de
la pratique chrétienne. C'est plus particulièrement à eux qu'ils veulent
s'adresser avec la nouvelle évangélisation pour leur faire
découvrir une nouvelle fois la beauté de la foi chrétienne et la joie de la
rencontre personnelle avec le Seigneur Jésus, au sein de l'Église, communauté
des fidèles.”(3)
Zeinab Abdelaziz, Prof. émérite
de civilisation française, s’intéressant particulièrement au diagnostic fait
par les divers intervenants, relève les points qui ont été identifiés comme
causes de l’abandon de l’Église :
“l’éloignement
des baptisés de la pratique chrétienne; l’indifférence religieuse; la
sécularisation; l’athéisme; la diffusion de sectes; une confusion grandissante
qui induit les chrétiens à ne pas écouter les prêtres; la peur, la honte ou le
fait de ‘rougir de l’évangile’ comme disait Saint Paul; les migrations; la
mondialisation; les communications; l’affaiblissement de la foi des chrétiens;
le manque de participation; la diminution du dynamisme des communautés
ecclésiales; la perte de l’enthousiasme et l’affaiblissement de l’élan
missionnaire; une véritable apostasie silencieuse”. C’est pourquoi l’Église
trouve nécessaire de ré-évangéliser les communautés chrétiennes marquées par
les importantes mutations sociales et culturelles », y compris le reste de
l’humanité.
Dans
ce document, aucun point ne remet en question l’Institution ecclésiale
elle-même pas plus que sa doctrine qui se substitue dans bien des cas à
l’Évangile. Aucun point ne relève les défis que posent aujourd’hui les
conditions de vie de plus des 2/3 de l’humanité pas plus que les impératifs évangéliques
d’être avec les exclus et les plus délaissés de nos sociétés. On parle plutôt
de trouver de nouvelles méthodes pour ramener les ‘brebis perdues’.
UNE ÉGLISE
À LA CROISÉE DES CHEMINS
Nous n’en
sommes plus à une revitalisation des structures déjà existantes de l’Église,
mais à une transformation radicale de celle-ci et de sa présence dans le monde.
Elle doit sortir du Vatican et revenir là où elle aurait toujours dû être au
milieu des pauvres, des malades, des artisans de justice, des témoins de
vérité, des exclus. Elle doit redevenir un témoin crédible de justice, de
vérité, de service, d’humilité, de solidarité et de bonté.
Il n’y a pas de
demi-mesure lorsqu’il est question de ceux et celles qui portent le message
évangélique et qui témoignent de Jésus de Nazareth. Elle doit assumer ce que le
jeune homme riche de l’Évangile (Mc 10,17-22) n’a pu faire pour suivre Jésus, à
savoir de tout laisser, vendre ses biens et en donner les profits aux pauvres.
Là commence le premier acte de foi de ceux qui ont pour mission de témoigner du
message évangélique pour les temps que nous vivons.
De plus, elle doit
prendre ses distances des puissances et des empires qui font la pluie et le
beau temps dans le monde. Il faut reconnaître et dire que les deux dernières
papautés se sont particulièrement caractérisées par une collaboration très
étroite entre les forces de l’Empire et celles du Vatican. Il est donc urgent
qu’elle retrouve sa liberté, celle-là même du Nazaréen qui a dénoncé les
hypocrites, les menteurs, les docteurs de la loi qui mettaient sur les épaules
des autres des fardeaux qu’ils ne pouvaient eux-mêmes portés.
Le message du
Nazaréen est d’une grande simplicité. Il va dans le sens d’une humanité,
transformée par des lois qui transcendent la cupidité, l’égoïsme, le mensonge,
la tromperie, du tout pour soi. Il s’inscrit dans la conscience des hommes et
des femmes comme une ‘foi’ et non comme une « religion ». Il est un
message qui apporte réconfort aux témoins de justice, de vérité et de
solidarité et qui répond aux attentes des hommes et des femmes d’aujourd’hui.
Le message de
l’Église institutionnelle, par contre, est d’une plus grande complexité. Sa
doctrine et son enseignement sont souvent peu compréhensibles et souvent de
caractère moral. L’image qu’elle projette d’elle-même est souvent en
contradiction avec les préceptes évangéliques et les consignes données par
Jésus à ses disciples. En elle se côtoient les doctrines et les interdits,
la et les cultes, le ciel et l’enfer. La
morale se ramène souvent au contrôle des naissances, à l’avortement et au
mariage des personnes de même sexe. Sur ces questions elle déploie tous les
moyens à sa disposition pour influencer les décideurs.
L’HUMANITÉ AU CŒUR DE LA FOI
J’ai la conviction profonde
que le niveau de conscience auquel l’humanité est arrivée met à l’épreuve tout
autant les croyants que les non-croyants. Cette conscience interpelle tous les
dieux qui alimentent les religions du monde, mais aussi toutes les idéologies
qui s’appuient sur diverses rationalités. Les questions que cette conscience pose
à ces dieux et à ces idéologies est la suivante : que font-ils et que
font-elles, à travers leurs adeptes, pour répondre prioritairement aux grandes
aspirations de justice, de vérité, de bonté, de compassion, de solidarité des
hommes et des femmes d’aujourd’hui ? Jusqu’à quels points transforment-elles
leurs disciples en de véritables artisans au service d’une humanité retrouvée
dans ses valeurs les plus profondes?
Les conflits
qui se manifestent un peu partout dans le monde ne doivent-ils pas nous interpeller?
Les millions de morts, de blessés, victimes de nos guerres, les centaines de
millions d’affamés vivant des miettes qui tombent de la table des nantis,
prédateurs de leurs richesses, ne peuvent nous laisser indifférents. Ne
devons-nous pas détecter les fauteurs de troubles, ceux qui utilisent à
profusion le mensonge pour mieux tromper et manipuler l’opinion mondiale afin
d’imposer leur volonté à l’humanité entière? Ils sont bien souvent de ceux et
de celles qui se disent chrétiens et croyants en Jésus de Nazareth. Dans de
nombreux cas, l’institution ecclésiale les y accompagne. Comment est-ce
possible?
Selon les écritures, Jésus de Nazareth est le premier né de
cette humanité retrouvée, il en est la semence vivante qui se développe
dans le cœur et la conscience de centaines de millions de personnes qui disent oui à la justice, à la vérité, à
la solidarité, à la compassion, à l’amour et
qui disent non au mensonge, à
l’hypocrisie, aux injustices, à la manipulation, à la corruption, aux guerres.
Paul de Tarse, au milieu de
l’aréopage, s’adressa, un jour, aux Athéniens en ces termes :
« Le Dieu qui a fait le
monde et tout ce qui s'y trouve, lui, le Seigneur du ciel et de la terre,
n'habite pas dans des temples faits de main d'homme. Il n'est pas non plus
servi par des mains humaines, comme s'il avait besoin de quoi que ce soit, lui
qui donne à tous vie, souffle et toutes choses (…) Que si nous sommes de la race
de Dieu, nous ne devons pas penser que la divinité soit semblable à de l'or, de
l'argent ou de la pierre, travaillés par l'art et le génie de l'homme. Or voici
que, fermant les yeux sur les temps de l'ignorance, Dieu fait maintenant savoir
aux hommes d'avoir tous et partout à se repentir, parce qu'il a fixé un jour
pour juger l'univers avec justice, par un homme qu'il y a destiné, offrant à
tous une garantie en le ressuscitant des morts. » Act. 17, 22-31
Selon cette foi, un homme a
été établi par Dieu pour juger l’univers avec justice pour y faire régner une
ère de paix, de bonheur, de justice et de plénitude. Cet homme qui doit se
manifester n’est, pour les chrétiens, les musulmans et certains juifs, nul
autre que Jésus de Nazareth, le fils de Marie. Son jugement départagera les
gens de bonne foi des prédateurs, hypocrites, manipulateurs, menteurs. Pour en
savoir plus sur ce jugement je vous réfère à ce récit de Mathieu 25,
31-46 :
Que deviendrait
l’institution ecclésiale si l’humanité était elle-même église et que ses
sacrements en étaient la justice, la vérité, la solidarité, le service et la
compassion?
Oscar Fortin
Québec, le 20 octobre 2012
2 commentaires:
L’Église catholique, lors du concile Vatican II, a dilué sa théologie et s’est inclinée devant le mondialisme capitaliste américano-protestant. Au chapitre 15 de Lumen Gentium, il est dit clairement : « Pour de multiples raisons, l’Église se sait unie à ceux qui, étant baptisés, portent le beau nom de chrétiens sans professer pourtant intégralement la foi ou sans garder l’unité de la communion sous le Successeur de Pierre. » C’est un énorme sabotage théologique, privant ainsi l’Église catholique d’une vigoureuse opposition au protestantisme. Sournoisement aujourd’hui, deux pouvoirs religieux s’affrontent, le protestantisme évangélique et le wahhabisme politico-saoudien qui a donné naissance à Al Qaeda et au salafisme.
L’Europe comme les Amériques sont exposés à perdre leur identité chrétienne depuis le document Nostra Aetate, où l’Église catholique a renoncé à opposer (non pas condamner) le Premier Testament au Deuxième Testament, la Nouvelle Alliance à l’Ancienne. La Nouvelle Alliance, accomplie et parachevée explicitement et définitivement par la passion du Christ, dépasse l’Ancienne Alliance devenue désuète. Elle a fait ce renoncement doctrinal pour des raisons politiques s’excusant pour la Shoa. Elle a pris l’habit de la fraternité universelle aux relents maçonniques. Ainsi le catholicisme est un sous-produit du judaïsme non reconnu par lui.
Voilà pourquoi, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, les États-Unis, le Canada et le Vatican prêtre allégeance à Israël. La confusion dans laquelle ont été plongés les catholiques après Vatican II, a permis à l’oligarchie mondialiste antichrétienne de donne le coup de grâce à l’Église en lui enlevant tout pouvoir moral et politique.
Une caste militaro-financière, qu’on surnomme empire américano-sioniste et anglo-protestant, non élu, dicte ses volontés hégémoniques sur les peuples, pour les asservir et en faire de la chair à canon au bénéfice des multinationales militaro-industriels, des grandes banques Goldman Sachs et Rothschild, de la Bourse et du Nouvel ordre mondial. Au nom de la démocratie occidentale, il n’y a qu’un ordre mondial et une pensée unique qui s’obtiennent par des guerres planifiées de destructions au nom de l’humanitaire.
Cet empire américano-sioniste-anglo-protestant cherche à établir sa capitale mondiale à Jérusalem. La mosquée Al-Aqsa doit disparaître pour laisser la place au troisième Temple. Dans sa visée expansionniste, le Grand Israël englobera le Liban, Gaza, la Cisjordanie, le Jordanie, la Syrie, l’Irak jusqu’à l’Euphrate, le Nord de l’Arabie Saoudite, le territoire du Sinaï et l’Égypte jusqu’au Nil. Une troisième guerre mondiale est sur les planches à dessins, et elle causera deux cents à trois cents millions de morts chez les musulmans. Tout cela au nom du Talmud et des écrits de la Torah. Voilà les raisons profondes de pays comme les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et le Canada pour souhaiter si ardemment un changement de régime en Syrie après l’avoir obtenu militairement en Libye, et de toujours le souhaiter pour l’Iran.
La cause syrienne est devenue notre cause pour sauver la souveraineté de toutes les nations, et aussi lutter contre le terrorisme islamiste armé et soutenu par l’empire américano-sioniste qui ne respecte aucune loi ni morale. Le Allah Akbar est une propagande mensongère de fanatiques qui se braquent devant les caméras pour impressionner nos médias occidentaux. Baird et Harper jouent le jeu des Américains, des Anglais et des Français en soutenant Radio-Canada, une honte pour tous les Québécois et Canadiens. Pendant ce temps, notre Église parle de nouvelle évangélisation.
Merci Marius pour ton commentaire avec lequel je suis en parfait accord. Je me permets de te référer sur d'autres sites où le même texte a suscité des commentaires intéressants. Tu pourras même y ajouter ton propre commentaire.
http://www.panda-france.net/?p=15843
http://www.centpapiers.com/l’eglise-est-elle-au-service-d’elle-meme-ou-de-l’humanite/110486
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