SEULE UNE FAIBLE MINORITÉ L’A FAIT
La population colombienne est
de 47.12 millions de personnes, dont 34.9 millions d’électeurs et d’électrices.
Pour parler au nom du peuple ne faut-il pas pouvoir compter sur au moins 50% de
ceux et celles qui ont ce pouvoir de se présenter aux urnes ? Dans le cas
du présent référendum, ceux et celles qui se sont présentés pour voter
représentent à peine 12,9 millions d’électeurs, de beaucoup inférieurs au 50%
de l’Électorat colombien qui est de 17,4 millions.
C’est dire que la grande majorité du peuple,
soit 63 %, ne s’est pas présenté aux urnes pour des motifs qui restent à
clarifier. Les résultats officiels parlent d’une victoire du « NON »
avec 6.4 millions d’électeurs et la défaite du « OUI » avec 6.3
millions d’électeurs, sur une population votante de 34.9 millions. Si nous
prenons en compte ceux et celles qui se sont abstenus, ces derniers deviennent
alors les véritables gagnants avec 63% d’abstention.
Dans pareil cas, nous pouvons
nous demander QUI est le peuple ? Est-il avec les 22 millions d’électeurs
qui n’ont pas voté ou avec les 12,7 millions qui ont voté ? Peut-on dire
que le peuple s’est prononcé pour le NON alors que 22 millions de Colombiens et
Colombiennes n’ont pas voté ou n’ont pu voter.
Lorsqu’une démocratie
n’arrive plus à mobiliser au moins 50% de son électorat, il faut alors se poser
la question de savoir si le système électoral, mis en place, est celui qui
convient le mieux pour cette participation du peuple à son destin. On attribue
à l’ouragan Matthew le fait que 4 millions d’électeurs et électrices n’ont pu
se rendre aux urnes. On ne dit toutefois pas le pourquoi de l’absence des 18 autres
millions de Colombiens et de Colombiennes. Les bureaux de scrutin ont fermé à
16h00 et l’on ne nous dit pas s’il y avait encore des files d’attente pour
voter.
On dit que le plus haut taux
de participation qu’a connu la Colombie à une élection, ce fut en 1974, lors de
l’élection présidentielle d’alors. Ce taux avait atteint 58%. Un cas
exceptionnel qui n’a jamais été atteint depuis lors.
Dans le cas présent, il est
évident que la presse officielle couvre cette abstention de la grande majorité
du peuple à ce référendum, en ne parlant que du 49,3 du OUI et du 50.7% du NON avec de gros titres qui disent que les
Colombiens ont voté NON aux accords de paix. La réalité devient bien différente
lorsque l’on dit que le OUI a perdu avec
17,7 % de l’électorat colombien alors que le NON l’a remporté avec 18,8% de ce
même électorat. Nous sommes loin des 49,3% et des 50,7% dont on parle.
Oscar Fortin
Le 3 octobre 2016
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