PAS QUESTION QUE LA RUSSIE JOUE LE RÔLE DE GROS
MÉCHANT
Lors d’une conférence de presse à Goa, en Inde, où il participe au
8e Sommet des BRICS, il a révélé le rôle que les États-Unis lui faisaient
jouer dans la conjoncture des élections présidentielles. En somme, pour ses partenaires étasuniens, il
est le personnage idéal pour en faire un gros méchant et permettre ainsi de
renforcer la candidature de celui ou de celle qui se révélera le plus apte à le
vaincre. Dans le cas de la présente campagne électorale, c’est évidemment la
candidate du Parti démocrate, Hillary Clinton, qui se montre la plus déterminée
pour mener ce combat. Une stratégie qui
permet de polariser l’opinion publique étasunienne sur une lutte à mener contre
la Russie et Poutine, les gros méchants, détournant ainsi l’attention de cette
même opinion publique des problèmes internes que connaît leur pays.
Hollywood et les spectacles de lutte nous ont habitué à
reconnaître les bons en mettant en évidence les gros méchants. Cette stratégie
a connu beaucoup de succès et a bien alimenté ce besoin de diviser nos milieux
de vie en bons et méchants. Les campagnes électorales se font souvent sur cette
base, quitte à inventer de toute pièce, si nécessaire, ce qui peut faire de
quelqu’un le gros méchant par excellence. C’est ce qui se passe actuellement
avec cette mise en scène d’un Poutine et d’une Russie, coupables de tous les
maux dont souffre l’humanité.
Le président Poutine déclare
au sujet des relations de la Russie avec les États-Unis, qu’elles ont été
sacrifiées pour des considérations de politiques intérieures.
« Je crois qu'il est contre-productif de sacrifier les
relations russo-américaines au nom de la situation politique intérieure aux
États-Unis. On nous glisse à l'oreille — attendez, la campagne
électorale prendra fin et tout reviendra à la normale. Mais vous savez, ce
n'est plus amusant »,
Cet aveu du président Poutine nous laisse avec l’idée que les États-Unis
utilisent, selon leurs besoins internes, Poutine et la Russie, de manière à
leur faire jouer un rôle d’ennemis dangereux ce qui les favorisera, soit pour
gagner une campagne électorale, soit pour envahir un pays étranger. Les
accusations sont nombreuses et de nature très graves. On les rend responsables,
entre autres, de l’écrasement, en Ukraine, de l’avion MH-17 de Malaysia air Line, sans présenter
de preuves irréfutables. Ils proclament sur toutes les tribunes que la Russie a
envahi
l’Ukraine ou s’apprêtent
à l’envahir et que son armée se soit
jointe aux combattants du Donbass,
partie sud-est de l’Ukraine. En Syrie, à les entendre, la Russie est
devenue un criminel de guerre et un
tueur d’enfants, de femmes et un démolisseur d’hôpitaux. Encore là, les
preuves, les vraies preuves n’y sont pas. Ces accusations sont soutenues par des
montages et reportages réalisés par l’OSDH qui est devenue l’ADN des médias occidentaux sur ce qui se
passe en Syrie.
On comprendra que, dans pareils contextes, les responsables de
la diplomatie internationale des deux États, John Kerry et Sergueï Lavrov,
abordent ces questions de la désinformation à grande échelle concernant Poutine
et la Russie. Il faut savoir que l’un et l’autre savent ce qui se passe
réellement dans les faits et se doivent de reconnaître ce qui est vrai et ce
qui ne l’est pas. Il faut croire que les réponses apportées ne satisfont pas le
président Poutine et encore moins qu’on demande de jouer ce rôle du gros
méchant le temps que dureront les élections. «On nous glisse à
l'oreille — attendez, la campagne électorale prendra fin et tout reviendra
à la normale. »
Vladimir Poutine leur répond de façon claire que la Russie
n’accepte pas de jouer ce rôle du gros méchant. Il veut ramener les relations
internationales sur une base de respect mutuel, de vérité des faits et de bonne
foi. Il demande que les ententes soient respectés de part et d’autre.
« Si quelqu'un souhaite entrer en confrontation, ce n'est
pas notre choix, mais cela signifie qu'il y aura des problèmes. Nous ne le
souhaitons pas. Nous préférons rechercher des points communs, régler ensemble
les problèmes globaux qui se présentent devant la Russie, les États-Unis et le
monde entier (…). Nous ne croyons pas qu'on doive toujours être en conflit avec
quelqu'un et créer des menaces pour soi-même et le monde entier. »
Si, de fait, les partenaires internationaux font de la
diplomatie internationale l’outil de mise en scène de divers scénarios élaborés
en fonction d’intérêts intérieurs d’un ou d’un groupe de pays et non de la
communauté internationale dans son ensemble, la paix ne sera pas pour demain.
La bonne foi et la vérité des faits doivent assurer la confiance mutuelle de
tous.
Oscar Fortin
Le 17 octobre 2016
Quelques liens liés à cette
problématique.
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