La révolution bolivarienne,
amorcée par Hugo Chavez, en 1999, se caractérise, entre autres, par le renversement du contrôle des pouvoirs
de l’État et de ses richesses, passant ces derniers des mains des élites à
celles du peuple. Cette mutation,
pourtant profondément démocratique, n’a jamais été du goût de ces élites dont
le grand-prêtre est toujours l’Oncle Sam.
Avec les années, le peuple vénézuélien
a émergé et est devenu un véritable peuple en mesure de s’affirmer et d’assurer
son propre développement. Il entraîne avec lui des façons nouvelles de répondre
aux attentes et besoins de tous ceux et celles qui en font partie. Là où les
gouvernements antérieurs ne trouvaient pas les ressources nécessaires pour assurer
des services de santé gratuits dans tous les coins du pays et disponibles à
toutes les personnes qui en avaient besoin, la révolution bolivarienne y
parvint. On peut en dire tout autant pour l’éducation qui n’est plus un
privilège réservé aux enfants des élites, mais à tous les enfants du peuple. À
ces deux grands secteurs, on peut y ajouter celui du logement. Plus d’un
million de logements ont été construits et aménagés pour des familles à faible
revenu.
Le fait que le Venezuela
puisse assurer ces trois services essentiels, santé-éducation-logement, à sa
population devient un problème majeur pour les gouvernements de facture
néo-libérale, dirigés par des élites qui n’ont pas l’habitude de chercher des
solutions aux problèmes cruciaux de leurs peuples, mais de s’attarder, plutôt, à
répondre aux intérêts des leurs élites. Pour ces derniers, les intérêts du
peuple passent au second plan.
Une telle approche, c’est
ignorer complètement le réveil des
peuples et le décloisonnement d’un monde qui n’est plus sous le contrôle d’un
pouvoir et d’une pensée unique. Les grands prêtres politiques et religieux de
ces pouvoirs impériaux se sentent de plus en plus menacés par l’émergence de
ces peuples qui ne veulent rien de plus que d’occuper la place qui leur revient. N’est-ce pas le sens
profond de la démocratie qui donne au peuple le premier et le dernier mot sur
son propre destin.
Ce n’est malheureusement pas
la démocratie dont rêvent les élites. Leur démocratie est celle sur laquelle elles
s’assurent d’avoir plein contrôle, du début à la fin des mises en scène des
grandes campagnes électorales, en vue de canaliser l’acte par excellence, pour
eux, de la démocratie, qu’est le vote.
Quant au dépouillement des votes, ces élites préfèrent s’en tenir au
mode traditionnel du comptage et recomptage. Cet exercice leur permet de
corriger les erreurs qui sont de nature à modifier les résultats escomptés. Les
équipements de haute technologie qui réduisent au maximum les erreurs de
comptage n’intéressent pas vraiment les démocraties néo-libérales. Ce sont les
pays émergents qui font appel à ces
hautes technologies. Ils en ont besoin
pour contenir les fraudeurs de la démocratie néo-libérale.
De toute évidence, le
Venezuela est devenu une menace pour toutes les démocraties qui donnent à leurs
élites priorité d’intérêt sur celui du peuple. Le Venezuela avec sa révolution
bolivarienne qui donne priorité aux intérêts du peuple sur ceux des élites
devient un très mauvais exemple à donner aux peuples de l’Amérique latine.
C’est sans doute en ce sens qu’il faut entendre le décret d’Obama déclarant que
le Venezuela représentait une menace grave pour la sécurité nationale des États-Unis. C’est évidemment une menace grave pour celui
qui vit de la rente des peuples de l’Amérique latine. C’est un peu comme le policier qui poursuit le
voleur. Il est pour ce dernier une menace à sa sécurité.
La Révolution bolivarienne est comme un
véhicule nouveau genre qui fait fureur auprès du peuple qui y retrouve fierté
et dignité, santé et éducation, logements, participation dans les décisions
importantes de son devenir. Le peuple a adoré son premier grand conducteur de
ce véhicule, nouveau genre, en la personne de Chavez. Ce même peuple maintient
ce même appui à son successeur, Nicolas Maduro. Il en a donné une preuve
éclatante lors du vote portant sur l’Assemblée nationale constituante en votant
massivement, le 30 juillet dernier, pour cette dernière.
Lorsqu’une voiture va trop
bien et risque de mettre en faillite d’autres modèles, il faut d’une manière ou
d’une autre la discréditer et faire apparaître de nombreux vices cachés dans ce
véhicule, nouveau genre. Les élites, frustrées par la performance de ce nouveau
véhicule, se disent pourquoi ne pas y verser de l’eau dans le réservoir
d’essence pour en affecter l’énergie? Pourquoi ne pas y ajouter quelques grains
de sable dans son huile à transmission pour en faire grincer les engrenages ? À ceci s’ajoute évidemment
la création de la rareté des pièces de rechange qui finissent par décourager leurs
utilisateurs. Ce sont là l’expression des guerres économiques dont Washington a
le secret. Le mode d’emploi repose sur les mêmes principes qui ont donné
naissance à l’embargo économique contre Cuba, lequel dure depuis plus de 55
ans.
Dans un mémorandum secret remis au président Eisenhower, le 6
avril 1960, l’adjoint du sous-secrétaire d’État d’alors, Lester Mallory écrit
ceci :
« La
majorité des Cubains appuient Castro (…) Il n’existe pas une opposition
politique effective. (…) L’unique moyen possible pour lui faire perdre l’appui
interne est de provoquer la désillusion et le mécontentement en provoquant
l’insatisfaction économique (...) et la pénurie. (…) Il faut mettre rapidement
en pratique tous les moyens possibles pour affaiblir la vie économique (…)
refusant à Cuba argent et biens de toute nature de manière à réduire les
salaires et l’emploi, provoquant ainsi la faim, le découragement et la chute du
gouvernement. »
Ce discours contre Castro
s’applique à tous les dirigeants politiques et à tous les peuples de l’Amérique
latine qui refusent de se soumettre aux dictats de Washington.
Le combat que mène
présentement le peuple vénézuélien est le combat de tous les peuples de
l’Amérique latine, d’Afrique et du Moyen-Orient.
Je souhaite que le pape François
s’oppose fermement à toute intervention militaire des Etats-Unis au
Venezuela et qu’il fasse front commun avec la Russie pour empêcher cette
intervention de conquête et de domination.
http://reinformation.tv/nicolas-maduro-pape-francois-venezuela-envahir-etats-unis-vite-73778-2/
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Oscar Fortin
Le 23 août 2017
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