jeudi 17 février 2005

KYOTO OU LE BOUCLIER ANTIMISSILES

Les Etats-Unis et plus spécialement l’Administration Bush font de fortes pressions sur le Canada pour qu’il participe au déploiement d’un bouclier anti-missiles. Cette initiative de plusieurs milliards de dollars a pour objectif de protéger l’Amérique du Nord de toute attaque nucléaire potentielle en provenance d’ennemis potentiels. Il en va, selon les promoteurs, de la sécurité et de la survie même de nos populations. Cette initiative, à caractère préventif et purement défensif, selon ces mêmes promoteurs, se veut avant tout une force de dissuasion contre tout projet belligérant dirigé contre l’Amérique du Nord.

Ce raisonnement, utilisé par notre voisin du sud pour justifier le projet de bouclier anti-missiles, ne se retrouve toutefois pas lorsqu’il s’agit de s’attaquer à cet ennemi réel et déjà à l’œuvre que sont les ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE qui perturbent les lois climatiques, siphonnent l’oxygène et asphyxient lentement les populations. Il en va pourtant de la sécurité tout autant que de la survie même de nos populations. Le Canada, en signant l’accord de Kyoto, s’est engagé à mener cette lutte contre cet ennemi réel que représentent les sources de pollution à effet de serre. Par contre, les Etats-Unis qui sont responsables de plus de 25% de toutes ces émissions de gaz à effet de serre dans le monde n’ont pas jugé pertinent de s’y engager. Cet ennemi, pourtant réel et déjà à l’œuvre, les préoccupe beaucoup moins que les ennemis potentiels porteurs d’armes chimiques et nucléaires potentielles.

Je suggère que le Canada, dans ses discussions avec les Etats-Unis, rappelle que notre sécurité est largement tributaire de leur participation à l’accord de Kyoto qui vise la réduction du CO2 autrement plus menaçant pour l’instant qu’une possible attaque par fusée transcontinentale. Qu’il est plus urgent pour les canadiens d’investir les milliards de dollars à lutter contre un ennemi réel qui bouleverse les écosystèmes qu’à spéculer sur des ennemis potentiels.

Oscar Fortin
Le 17 février 2005

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