mardi 1 février 2005

À NOS CHERS AÎNÉS

Je profite d'un mardi gras plutôt tranquille pour vous écrire un mot. Je pense à vous souvent et je vous trouve bien extraordinaires d'assumer comme vous le faites la situation qu'est la vôtre. La perte progressive d'autonomie pour des personnes qui ont toujours eu une grande autonomie dans l'organisation de leur vie n'est pas chose facile. Votre sens de la réalité, nourri par une grande foi, vous permet de prendre chaque jour à la fois et de le vivre avec sérénité.

Le monde est comme malade du vide de la vie. Une fois la consommation épuisée, les passions évaporées, les relations d'intérêts démasquées, le vide s'impose en révélant la grande tricherie des mondes imaginaires dans lesquels, trop souvent, on s'est investi. Les amis d'autrefois se sont, comme par magie, envolés, les projets de rêves se sont vite transformés en cauchemar, les biens accumulés sont demeurés sans utilité et sans âme.

Pourtant tout est là pour que l'être humain sorte de sa coquille, découvre ses profondeurs en même temps que les promesses d'une vie qui répond sans tromper à ceux et celles qui s'y ouvrent et s'y livrent. C'est la voie du dépassement, du partage, de l'entraide, de la solidarité, de l'accueil et du don. C'est aussi la voie des joies profondes, des émotions élevantes, des passions généreuses. C'est enfin la voie des amitiés qui durent et des amours qui libèrent.

Déjà la vie vous a appris toutes ces choses et encore davantage. Votre choix pour un monde ouvert, décloisonné, habité par un amour qui se fait plus fort que la mort vous assure la sérénité et la paix que le vide de la vie n'arrive pas à déloger. Votre seule présence, porteuse d'autant de vie, est comme une flamme qui brise le voile des ténèbres et éloigne les frontières de la solitude.

Plus que jamais nous avons besoin de vous, de votre présence, de votre sérénité, de votre amour gratuit et nourrissant.

De vos enfants qui vous aiment et se cherchent toujours dans ces mirages de la vie.
Oscar Fortin

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