En avril 2001, le Président élu du Venezuela a connu le sort qu’on avait réservé dans les années 1970 au Président du Chili, Salvador Allende. L’armée, soutenue de l’intérieur par les grands patrons et une partie importante de la classe moyenne supérieure, s’est emparé du Président et a renversé le gouvernement légitiment élu pour le remplacer par un soi disant gouvernement provisoire sous la direction du patron des patrons, Carmona Estanga. Nous savons ce qu'ont alors dit nos chefs d’État des Amériques qui avaient proclamé d’une seule voix, lors de leur rencontre de Québec, leur foi dans la démocratie ? Ils ont été tout d'un coup d'une compréhension inattendue pour pour ces terroristes déguisés en gens civilisés.
Y aurait-t-il deux sortes de terrorismes : un bon et un mauvais ? Le bon serait celui porté par les armées conventionnelles au service d’intérêts qui n’arrivent pas à s’imposer par la voie pacifique et démocratique. Le mauvais serait celui porté par des volontaires sans armes conventionnelles au service d’intérêts qui n’arrivent pas plus à s’imposer par les voies pacifiques et démocratiques. Dans un cas, il y aurait le combat conventionnel mené par une armée qui peut compter sur des armes bien définies et dans l’autre cas il y aurait le combat mené clandestinement par des volontaires ne comptant que sur des armes sans cesse à inventer. Dans les deux cas, il y a mort de milliers de personnes innocentes et destruction de toute sorte. Pendant qu’on nous montre un autobus israélien éventré par une bombe et des victimes par dizaines, on voit dans la minute qui suit ou qui précède des quartiers palestiniens démolis entièrement sous l’impact de dynamitage soigneusement préparé ou de bombes lancés par les avions, les chars d’assaut etc. Dans ce dernier cas les décombres ne nous permettent pas toujours de voir les centaines de victimes tout aussi innocentes que les premières.
Tous ces évènements nous interpellent et nous obligent à aller au-delà des informations qui sont bien souvent soigneusement préparées pour mieux nous manipuler. De part et d’autre on se revendique d’une mission divine et on se porte à la défense des grandes valeurs de civilisation et d’humanité. Mais tel n’est pas toujours le cas. Bien souvent, sous le masque de vertu sociale, d’amour du prochain, de défenseurs des grandes valeurs de la civilisation, les belligérants défendent davantage leurs intérêts nationaux pour ne pas dire personnels qu’ils confondent dans bien des cas avec ceux de l’humanité.
Plus que jamais il nous faut être vigilants et décoder les milliers de messages qui nous arrivent comme autant de publicité ventant les mérites des uns et les tares des autres. Dans l’humanité, la frontière entre le bien et le mal passe en chaque être humain qui est porteur tout autant de l’un que de l’autre. Il en va de même pour les peuples et les États. Aucun n’a la mission exclusive d’être le porte étendard du bien ou du mal… Tous ont un examen de conscience à faire.
Oscar Fortin 14 avril 2001
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