Un cours sur les religions qui reprendrait les mêmes concepts de la relation de l’homme avec Dieu auxquels nous sommes habitués sans questionner les diverses idéologies et cultures qui les ont inspirés demeurerait superficiel et peu signifiant. Un pareil cours serait vite assimilé à un cours de moral dont les valeurs colleraient surtout aux valeurs dominantes de la société concernée et à des pratiques liturgiques encadrant la vie religieuse des croyants.
Par contre, le questionnement suscité par l’émergence de la transcendance dans la conscience humaine en relation avec le développement des personnes et des sociétés ouvrirait la porte à de nouvelles perspectives. La religion ne serait plus abordée sous l’angle de la relation de l’homme avec Dieu, mais de la relation de Dieu avec l’homme. Quel type de personne et de société le dieu des diverses croyances projette-il ? Quelles conceptions ces dieux se font-ils des diverses facettes qui caractérisent le développement de la personne et de la communauté humaine ? Que revendiquent-ils pour eux et que font-ils pour rendre possible l’espérance dont ils se font les promoteurs ? Abordé sous cet angle le discours sur Dieu passe par le prisme du discours sur l’homme et son devenir. C’est Dieu qui se révèle à travers une relation personnelle avec l’homme. C’est lui qui prend l’initiative à moins que ce soit un dieu inventé par l’homme, fait à l’image et à la ressemblance de ce dernier.
Que disent Boudha, Jésus, Mahomet Yahvé et tous les autres de la vie humaine, des relations entre les personnes et des sociétés entre elles? Ont-ils quelque chose à dire sur les grandes valeurs qui émergent progressivement de la conscience humaine, tels le partage, la justice, la vérité, l’amour, l’entraide, la solidarité, la paix et la vie ? À quels engagements ces dieux poussent-ils leurs adeptes ? Comment se positionnent-ils par rapport aux grands problèmes qui se vivent aujourd’hui tels la pauvreté, le racisme, le sionisme, les guerres, le fanatisme religieux, politique et idéologique etc. ?
Vu sous cet angle, l’enseignement de la religion n’est plus quelque chose de superficielle, de banale, mais devient un apport indispensable au développement de la conscience des jeunes dont le projet de vie doit rejoindre le développement de l’humanité dans ses personnes et ses communautés. Je ne vois pas en quoi l’Église catholique du Québec ne trouverait pas son compte dans une approche comme celle là. Ne rejoint-elle pas l’essentiel de la Révélation chrétienne et de l’Incarnation du Dieu des chrétiens qui vient à la rencontre de l’homme pour lui rappeler la loi fondamentale de son être et de son destin ? « Je ne suis pas venu abolir la Loi, mais l’accomplir ». N’est-il pas, pour les chrétiens, le créateur de cette humanité et ne vient-il pas la remettre en marche vers son plein développement en s’impliquant lui-même comme homme et comme fils de Dieu dans cette aventure qu’est la nôtre?
Je crois que la laïcisation des écoles nous donne l’occasion de devenir des ferments dans la pâte et des promoteurs d’une communauté de vie ouverte, non discriminatoire et confiante dans l’action de l’Esprit présent au coeur de la vie. Notre relation personnelle de foi n’est dépendante d’aucune structure ou institution. Elle est, comme dit Saint Paul, un don de Dieu. Les institutions et les privilèges qui deviennent indispensables à la survie de notre foi devraient allumer en nous de petites lumières rouges quant au fondement de celle-ci. L’Humanité toute entière n’est-elle pas aujourd’hui, plus que jamais, le véritable temple que Jésus, le Dieu des chrétiens, demande de bâtir sur la base du service, de la paix, de la justice, de la vérité, de l’amour désintéressé et du don de soi ? Toutes ces valeurs peuvent se vivre dans tous les milieux et dans toutes les institutions. Pour les vivre il suffit d’être humain, et si nous portons la foi qui fait vivre, nous le serons encore davantage. Je ne vois pas Jésus réclamer de privilèges institutionnels pour réaliser son œuvre de Salut. Une relecture des trois tentations de Jésus au désert devrait nous donner le stimulant de foi nécessaire pour aller de l’avant dans le délestage de nos privilèges.
Oscar Fortin
Québec, le 11 février, 2005
Par contre, le questionnement suscité par l’émergence de la transcendance dans la conscience humaine en relation avec le développement des personnes et des sociétés ouvrirait la porte à de nouvelles perspectives. La religion ne serait plus abordée sous l’angle de la relation de l’homme avec Dieu, mais de la relation de Dieu avec l’homme. Quel type de personne et de société le dieu des diverses croyances projette-il ? Quelles conceptions ces dieux se font-ils des diverses facettes qui caractérisent le développement de la personne et de la communauté humaine ? Que revendiquent-ils pour eux et que font-ils pour rendre possible l’espérance dont ils se font les promoteurs ? Abordé sous cet angle le discours sur Dieu passe par le prisme du discours sur l’homme et son devenir. C’est Dieu qui se révèle à travers une relation personnelle avec l’homme. C’est lui qui prend l’initiative à moins que ce soit un dieu inventé par l’homme, fait à l’image et à la ressemblance de ce dernier.
Que disent Boudha, Jésus, Mahomet Yahvé et tous les autres de la vie humaine, des relations entre les personnes et des sociétés entre elles? Ont-ils quelque chose à dire sur les grandes valeurs qui émergent progressivement de la conscience humaine, tels le partage, la justice, la vérité, l’amour, l’entraide, la solidarité, la paix et la vie ? À quels engagements ces dieux poussent-ils leurs adeptes ? Comment se positionnent-ils par rapport aux grands problèmes qui se vivent aujourd’hui tels la pauvreté, le racisme, le sionisme, les guerres, le fanatisme religieux, politique et idéologique etc. ?
Vu sous cet angle, l’enseignement de la religion n’est plus quelque chose de superficielle, de banale, mais devient un apport indispensable au développement de la conscience des jeunes dont le projet de vie doit rejoindre le développement de l’humanité dans ses personnes et ses communautés. Je ne vois pas en quoi l’Église catholique du Québec ne trouverait pas son compte dans une approche comme celle là. Ne rejoint-elle pas l’essentiel de la Révélation chrétienne et de l’Incarnation du Dieu des chrétiens qui vient à la rencontre de l’homme pour lui rappeler la loi fondamentale de son être et de son destin ? « Je ne suis pas venu abolir la Loi, mais l’accomplir ». N’est-il pas, pour les chrétiens, le créateur de cette humanité et ne vient-il pas la remettre en marche vers son plein développement en s’impliquant lui-même comme homme et comme fils de Dieu dans cette aventure qu’est la nôtre?
Je crois que la laïcisation des écoles nous donne l’occasion de devenir des ferments dans la pâte et des promoteurs d’une communauté de vie ouverte, non discriminatoire et confiante dans l’action de l’Esprit présent au coeur de la vie. Notre relation personnelle de foi n’est dépendante d’aucune structure ou institution. Elle est, comme dit Saint Paul, un don de Dieu. Les institutions et les privilèges qui deviennent indispensables à la survie de notre foi devraient allumer en nous de petites lumières rouges quant au fondement de celle-ci. L’Humanité toute entière n’est-elle pas aujourd’hui, plus que jamais, le véritable temple que Jésus, le Dieu des chrétiens, demande de bâtir sur la base du service, de la paix, de la justice, de la vérité, de l’amour désintéressé et du don de soi ? Toutes ces valeurs peuvent se vivre dans tous les milieux et dans toutes les institutions. Pour les vivre il suffit d’être humain, et si nous portons la foi qui fait vivre, nous le serons encore davantage. Je ne vois pas Jésus réclamer de privilèges institutionnels pour réaliser son œuvre de Salut. Une relecture des trois tentations de Jésus au désert devrait nous donner le stimulant de foi nécessaire pour aller de l’avant dans le délestage de nos privilèges.
Oscar Fortin
Québec, le 11 février, 2005
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