samedi 26 février 2005

OPUS DEI

SECTE D’ÉGLISE OU MYSTIQUE ÉVANGÉLIQUE

Depuis que le pape Jean-Paul II a élevé au rang de bienheureux et puis de celui de sainteté le fondateur de l’Opus Dei, Mgr Escriva de Balaguer, les écrits et les analyses sur ce dernier et son oeuvre se multiplient. Certains, dont ceux venant de l’Opus Dei lui-même, mettent en évidence à la fois la mystique de l’imitation de Jésus-Christ dans le quotidien de la vie ainsi que la pratique assidue des sacrements. D’autres, plus critiques, dont ceux émanant, entre autres, du Réseau Voltaire et de certains journalistes du Monde Diplomatique, mettent en évidence les fonctions plus ou moins secrètes qu’exerce l’organisation sur le Vatican et dans les orientations politiques et économiques d’un certain nombre de pays.

  1. L’Opus Dei se présente ainsi :

« L’Opus Dei est une prélature personnelle de l’Église catholique. Il a été fondé à Madrid le 2 octobre 1928 par saint Josémaria Escriva de Balaguer. À l’heure actuelle, plus de 80.000 personnes des cinq continents font partie de la prélature. Son siège, avec l’église du prélat, est à Rome.
La finalité de l’Opus Dei est de collaborer à cette mission d’évangélisation de l’Église, en promouvant parmi les fidèles chrétiens de toute condition une vie pleinement cohérente avec la foi, dans les circonstances ordinaires de l’existence, en particulier par la sanctification du travail…


Les fidèles de la prélature réalisent personnellement leur tâche d’évangélisation dans les différents milieux de la société où ils vivent. Ils ne limitent donc pas leur apostolat à certains secteurs comme l’éducation, l’assistance aux malades ou l’aide aux handicapés. La prélature rappelle à tous les chrétiens, quelle que soit l’activité profane à laquelle ils se consacrent, qu’ils doivent contribuer à apporter une solution chrétienne aux problèmes de la société, en même temps qu’ils y rendent constamment témoignage de leur foi. »
http://french.opusdei.org/art.php?w=21&s=288

2. Le Réseau Voltaire dans son dossier La croisade de l’OPUS DEI écrit ceci:
« Mgr Escriva de Balaguer fonda, pendant la guerre civile espagnole, une confrérie catholique secrète, l’Opus Dei (Œuvre divine) pour combattre les communistes, les anarchistes et les francs-maçons. Après la Seconde Guerre mondiale, l’Opus s’installa à Rome et agrégea autour d’elle tous les anciens réseaux religieux fascistes et oustachis. Elle exfiltra les criminels les plus voyants vers l’Amérique latine et participa à l’instauration de diverses dictatures catholiques. Simultanément, elle s’adapta aux régimes démocratiques en Europe et aux États-Unis, réussissant à s’infiltrer dans les rouages économiques et politiques du pouvoir. Elle pousse aujourd’hui à la « guerre des civilisations » contre l’Islam. Mgr de Balaguer, le directeur de conscience des époux Franco et du général Pinochet, a été canonisé par Jean-Paul II le 6 octobre 2002. »

« C’est sous le régime du général Franco, qu’Escriva de Balaguer met en place l’Opus Dei. Le directeur de conscience de Franco entreprend grâce à son organisation de sélectionner et de former les élites de la dictature jusqu’à contrôler l’essentiel du pouvoir. Installé par la suite à Rome, il s’emploie à étendre son pouvoir en Amérique latine. L’Opus Dei y opère une gigantesque reprise en main des prêtres latino-américains, coupables de partager les analyses marxistes et de s’opposer aux dictatures catholiques. »
http://www.reseauvoltaire.net/article6768.html


3. LE MONDE DIPLOMATIQUE, 1995-1996, PUBLIE DEUX ARTICLES:
Dans la « Troublante ascension de l’Opus Dei », François Normand écrit en introduction :

« Si l’intégrisme musulman fait la « une » des journaux, les activités de la droite chrétienne s’effectuent souvent dans l’ombre, comme en témoigne la troublante ascension de l’Opus Dei. Milice religieuse au comportement de secte, héritière d’un anticommunisme militant, puissance à la fois économique et politique, l’Oeuvre exerce une influence multiforme sur l’Église, mais aussi sur les pouvoirs temporels, qu’elle cherche à infiltrer. On retrouve ses proches jusque dans le gouvernement de M. Alain Juppé. Mais cette garde blanche du Vatican, très liée au pape Jean Paul II dont elle a permis l’élection, suscite aussi des résistances. Au nom de leur foi, bien des chrétiens rejettent la « dictature spirituelle » de l’OEuvre et craignent que cette « arme du pape » ne soit à double tranchant et ne se retourne un jour contre lui. »
http://www.monde-diplomatique.fr/1995/09/

Le journaliste Jesus Ynfante, dans un article paru dans le Monde Diplomatique de 1996, sous le titre « Résurrection de l’Opus Dei en Espagne » alors en pleine campagne électorale pour élire le candidat Aznar… écrit ceci :
« L’OPUS Dei prépare-t-il un nouvel assaut pour s’emparer du pouvoir en Espagne ? Le récent succès de M. José-Maria Aznar et du Parti populaire (PP) aux élections législatives signifie-t-il le retour sur la scène politique espagnole des disciples de Mgr Escrivà de Balaguer, fondateur de l’OEuvre ? Tout le laisse penser ; pourtant, à l’échelle internationale, l’Opus Dei connaît une forte crise, les vocations diminuent, sa direction vieillit, et son implantation mondiale se réduit drastiquement. »
http://www.monde-diplomatique.fr/1996/07/

DES QUESTIONS SE POSENT

La mission de vivre l’Évangile dans son quotidien et à tous les niveaux de la vie est celle de tous les chrétiens. Dans la structure de la vie ecclésiale les communautés chrétiennes sont placées sous la juridiction de l’évêque local et répondent de leurs activités chrétiennes à ce dernier. Pourquoi l’Opus Dei s’est-elle soustraite à cette autorité diocésaine pour se placer sous la responsabilité directe du Pape ? On peut également se demander pourquoi ce mouvement, tout orienté sur l'engagement chrétien des laics, ne s’est pas lié avec celui de Mgr Cardijn, fondateur de la Jeunesse Ouvrière Catholique (JOC) au début du siècle dernier et des divers mouvements d'Action catholique qui se sont développés dans les années qui ont suivi ?

Les faits rapportés et les interrogations soulevées par l’équipe du Réseau Voltaire ne sont pas sans soulever certaines inquiétudes quant à la manipulation des pouvoirs et à l’usurpation des démocraties. Ne serait-il pas urgent que les gouvernements et les églises locales s’assurent que cet organisme agisse en tout et partout à visage découvert. Le Christ n’a pas eu à se cacher pour dire et faire ce qu’il avait à faire. Ce fut toujours au grand jour. Une forme d’imitation à ne pas négliger.

Il serait important que des journalistes spécialisés dans la recherche et la réalisation de dossiers poussent plus à fond les recherches reliées à l’OPUS DEI. Quelle est la présence de l’Opus Dei au Québec et quelles sont ses principales activités. Il me semble qu’il y a là un bon sujet qu’un journaliste comme Norman Lester ou encore Jean-François Lépine de l’émission Point de mire ou Louis Lesage à Second Regard pourrait fouiller et développer. Le public a le droit de savoir. Ne serait-ce pas là la meilleure manière de faire taire les rumeurs ?


Oscar Fortin

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Il faudrais une enquête sur l'opus Dei qui possède des écoles de journalisme et agences de Presse et en contrôle d'autres de façon direct ou le plus souvant en catimini.

Par exemple, des bureaux et centres d'ébergements de jeunes sont près de l'Université Laval. L'Opus y est très présente et recrute.