Pour tous ceux et celles qui se réclament des valeurs de la vie, de celles de la démocratie et plus que tout de celles des Évangiles, les propos du pasteur ROBERTSON, réclamant l’assassinat du Président du Venezuela, Hugo Chavez, ont de quoi inquiéter et plus que tout nous faire réaliser jusqu’où peut aller la manipulation des valeurs dont nous nous réclamons.
Il ne s’agit pas d’un citoyen ordinaire, comme le suggère la Maison Blanche, mais bel et bien d’un télé évangéliste dont l’auditoire dépasse les 2 millions de personnes. La tribune dont il dispose et ses engagements politiques auprès de la Présidence en font un personnage dont les propos ne peuvent être banalisés et renvoyés à l’anecdote du fait divers. Que Jeff Filion ou André Arthur aient tenus de tels propos à l’endroit du Président des Etats-Unis ou de celui d’Angleterre aurait aussitôt entraîné des sanctions et des mises en accusation pour incitation à la haine et au meurtre. On aurait vite fait d’eux des terroristes. Que dire si c’eût été un de nos évêques ou pasteur (théologiens ou autres) bien connu ?
Ce pasteur, non seulement se comporte-t-il comme un terroriste, mais de plus démontre une ignorance qui ne peut, dans les circonstances, être qualifiée de bonne foi. Parler du Président Hugo Chavez comme d’un dictateur alors que le monde sait les victoires déterminantes qu’il a remportées sous l’œil aguerri des observateurs internationaux lors des diverses élections et tout particulièrement lors d’un référendum qu’il a, en bon démocrate, réalisé tel que promis, n’est-ce pas là mentir d’une façon éhontée. Bien plus, il cache à la population américaine les mesures très humanitaires qu’il déploie dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’habitation, rejoignant ainsi les plus démunis et les laissés pour compte de nos sociétés de consommation. Si ce sont là des interventions qui mettent en danger la sécurité et les intérêts du peuple américain, ne serait-ce pas que ce dernier en est venu à se nourrir de la pauvreté, de la misère et de la dépendance des populations les plus défavorisées ?
J’espère que des voix venant des leaders religieux et politiques s’élèveront pour condamner haut et fort les propos du pasteur Robertson et exiger qu’il soit soumis aux mêmes règles auxquelles le sont les terroristes. Leur crédibilité sera d’autant plus grande qu’ils feront preuve dans leurs interventions non pas « d’un poids deux mesures » mais d’une même mesure pour le même poids. Il ne faut pas avoir peur de dénoncer pareil comportement ainsi que tous ceux et celles qui s’y associent.
Oscar Fortin