mercredi 26 février 2020

L’EMPIRE ET SON DÉCLIN




On ne peut l’ignorer, ni se le cacher, l’empireexiste vraiment et se définit comme un pouvoir absolu,se situant au-dessus des lois et des conventions internationales. Cet empire prend racine dans l’État profond des États-Uniset a, comme visage, les locataires de la Maison-Blanche. Ses pouvoirs sont énormes et ses ambitions sont sans frontière. Il peut donner aux mots le sens qu’il veut comme, démocratievéritélibertéjusticepaix, etc.  Tous ces mots n’ont qu’un sens pour lui, c’est d’en être le maître. La démocratie c’est son pouvoir à lui. La vérité c’est inévitablement sa vérité. Il en va de même pour la justice et la paix. Il utilise ces mots pour justifier ses interventions en Amérique latine, alors  que ses actions et le sens qu’il leur donne vont tout à fait à l’opposé du sens que nous reconnaissons à ces mots. 

Qu’on le veuille ou non, le monde dans lequel nous vivons est dominé par un Empire duquel de nombreux peuples et états voudraient bien s’affranchir. Sa diplomatie internationale est celle du bâton et de la carottequ’il utilise à volonté, selon ses besoins et ses intérêts.  Le bâton est là pour ramener à l’ordre les récalcitrants. Il ne manque pas d’imagination ni de moyens pour y parvenir: sanctionsetblocus économiqueslui permettent de résoudre de nombreux problèmes et ses moyens de corruptionlui permettent de transformer de nombreux  récalcitrants en collaborateurs fidèles et soumis à ses volontés. Nous en avons un bel exemple avec le Groupe de Lima qui regroupe plus de vingt pays qui se sont transformés en vassal de l’Empire. Le Canada en fait partie. Ce sont comme des brigades qui lui servent d’avant-garde pour mettre au pas les peuples et États qui résistent sans vendre leur âme aux plus offrants. 

Cet empire, de nos temps modernes, dispose d’énormes ressources et son pouvoir, comme indiqué plus haut, est absolu. Il a le pouvoir de l’argent qui lui permet de corrompre qui il veut et là où il le veut. Les Cours de justice, les Conseils électoraux, les chefs d’État se laissent convaincre, plus souvent que moins,  par sa soi-disant générosité.  Il a également le pouvoir militaire avec lequel il peut atteindre tous les pays de la terre.  Mais voilà qu’il n’est plus seul à disposer de toutes ces forces capables de détruire l’humanité entière.

La Russie, la Chine, la Corée du Nord  et bien d’autres lèvent la tête et disent:  c’est fini le chantage et la manipulation du monde. En dépit des sanctions et blocus économiques qui sont toujours là,  ces peuples et nations résistent et s’affirment en mettant à nue le véritable visage de l’empire et de l’Empereur.  On y retrouve l’hypocrisie,  le mensonge, la manipulation, l’arrogance, le mépris, le corrupteur et l’assassin. Le leurre a comme atteint ses limites. Le sauveur d’humanité qu’il se prétend être se révèle  plutôt le fossoyeur de cette humanité.

Sous son règne, aucune démocratie n’est possible, car il en est lui-même l’artisan. Il sait éliminer les candidats qu’il ne veut pas voir. Il a des juges pour les mettre en prison, il a des assassins pour les éliminer et beaucoup d’argent pour acheter les votes. La démocratie, pouvoir du peuple pour le peuple, n’existe tout simplement pas sous la dominance d’un Empire. Il en va de même pour le libéralisme économique qui  ne peut exister sous son règne. Il a le plein contrôle des règles  et peut, en tout temps, empêcher des pays de faire du commerce libre avec d’autres pays. Il a prise sur les sanctions, les blocus économiques et les saisies de richesse de ces peuples , pour gérer cette liberté qui ne peut que répondre à ses propres intérêts.

Tant et aussi longtemps qu’un tel empire, non soumis au droit international des peuples et des nations, la paix dans notre monde ne saurait être possible , la démocratie et la liberté ne seront que des leurres sans contenu. 

Que penser de Donald Trump qui se déclare fatigué du Venezuela et qu’il décide, comme ça, sans plus de considération, d’augmenter les sanctions pour rendre la vie encore plus difficile, non seulement à ses dirigeants, mais également au peuple. De quel droit peut-il se permettre de telles actions, alors que le Conseil de sécurité des Nations Unies s’est prononcé à plusieurs reprises sur la non-ingérence et le respect du droit international. 

Il agit comme un véritable empereur, soutenu par ses vassaux qui lui sont fidèlement soumis. Le Canada en est du nombre. Il a l’audace de dire qu’il veut rétablir la démocratie dans ces pays récalcitrants, ceux-là mêmes qui n’acceptent pas ses ordres. Il suffit de voir en Bolivie, pays très démocratique, jugé par l’Empereur comme non démocratique. On voit avec encore plus de clarté, maintenant, le genre de démocratie qui lui convient le mieux. Les véritables candidats du peuple sont exclus, non par le peuple, mais par des fonctionnaires soumis à l’Empereur. 

Les pronostiques à venir sont difficiles à prévoir, mais je suis enclin à croire que le peuple du Venezuela, avec l’appui international dont il dispose, Russie, Chine, pays non alignés et bien d’autres,  marquera un tournant dans l’histoire de cet Empire et, particulièrement de cet Empereur qui risque d’en devenir le symbole. 

Dans le livre de l’Apocalypse, il y une description de ces maitres du monde qui dit bien ce qu’ils sont véritablement.

« …les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l`étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort. Apoc.21,8


Oscar Fortin

jeudi 20 février 2020

JUSTIN TRUDEAU VERSUS LE DROIT INTERNATIONAL





Le Canada, sous la gouvernance de Justin Trudeau, se retrouve au plus bas niveau  d’indépendance et de souveraineté par rapport à ses politiques internationales qui ne font que répondre aux ordres de l’empire. Sur la photo qui coiffe cet article, on y voit Justin Trudeau avec l’auto proclamé président par intérim du Venezuela. Il a suffi à M. Trump de le reconnaître comme tel pour que tous ses « vassaux » en fassent tout autant. Par contre, l’ONU et ses diverses instances internationales et plus de 140 pays reconnaissent le seul président élu par le peuple vénézuélien, le 20 mai 2018, en la personne de Nicolas Maduro. L’auto proclamé ,Juan Guaido,  n’a aucune reconnaissance de la part des Nations Unies et de ces 140 pays.

Pour ceux et celles qui ne sauraient de quoi il s’agit vraiment, je dirai tout simplement et brièvement que le Venezuela, son peuple et ses richesses se présentent comme une menace à l’encontre des États qui en avaient, auparavant, le plein contrôle. Il s’agit d’un peuple qui a décidé d’être indépendant et souverain, d’un État qui donne priorité aux exigences du bien commun de ce peuple et qu’il utilise à cette fin les immenses richesses en pétrole, en diamants et en or.  De quoi rappeler aux envahisseurs que le peuple et l’État doivent répondre, avant tout, aux intérêts les plus pressants en éducation, en soins de santé, en résidences salubres pour les familles les moins fortunées. Plus de trois millions de ces logements ont été remis à autant de familles. L’éducation et la santé sont gratuites pour tous et toutes. De cela, les médias de l’empire ne parlent guère.

Ceci explique les actions agressives de Washington et de ses alliés pour faire tout ce qui est possible pour que ce projet révolutionnaire ne puisse aboutir.  C’est comme trop pour le peuple et pas assez pour l’empire et ses acolytes. Dans un document récent, le ministre de communication du Venezuela donnait les coûts réels que représentait la guerre économique promue par Washington et ses alliés, ainsi que les sanctions et les blocus dans divers secteurs de l’économie : 116 mille millions $ US.  Tout ceci implique, évidemment, les conditions difficiles, imposées par l’empire et ses alliés, dont le Canada, pour approvisionner le peuple en importation de produits alimentaires,  de pièces mécaniques et électroniques nécessaires au bon fonctionnement  des industries  de diverses natures.  À ceci s’ajoutent, évidemment, les menaces constantes d’intervention militaire hautement soutenues par une presse entièrement servile aux intérêts de ces  soi-disant fictifs généreux bienfaiteurs, porteurs des valeurs de la démocratie, de la liberté et du respect des droits de la personne et des peuples. Ce sont les thèmes qui servent à promouvoir l'ingérence de Washington et ses acolytes dans ces pays aux richesses à conquérir.

Il ne faut pas aller loin pour comprendre les dessous de ces discours qui ne font que couvrir les véritables intérêts qui s’y cachent.  Le coup d’État, tout récent, en Bolivie, nous en donne un bon exemple. Des élections auront lieu, disent-ils, mais seulement  pour les candidats qu’ils auront choisis de retenir.  Ce n’est plus le peuple qui choisit ses candidats, mais les instances électorales et judiciaires qui répondent bien au format de candidats à retenir. Les mauvais candidats  sont à exclure et, si nécessaire, à  emprisonner. Dans d’autres pays, comme la Colombie et le Honduras, on se chargera de couper l’herbe sous les pieds de ceux et celles qui auraient tout pour se prévaloir du pouvoir du peuple pour atteindre les échelons les plus élevés de l’État. On préfère s’en débarrasser,  une fois pour toutes, en les assassinant. Depuis la signature de l’accord de paix entre le gouvernement de Colombie et la FARC, en 2016, la défenderesse du peuple a identifié 311 cas de leaders assassinés. Au Honduras, en la seule année 2019, 20 de ces leaders ont été assassinés. De cela, la presse de l’empire ne parle pas. 

J’en arrive justement à ce groupe de Lima que Justin Trudeau, premier ministre du Canada, reçoit en ce 20 février, à Gatineau. Il a sans doute choisi Gatineau pour exprimer le caractère latin du Canada, s’en faisant ainsi un allié naturel de l’Amérique latine. De quoi lui obtenir plus de voix pour occuper un siège au Conseil permanent de sécurité des Nations Unies auquel il aspire . Ce serait d’ailleurs un plus pour Donald Trump de pouvoir compter, au Conseil de sécurité, sur un allié aussi fidèle.  

QUE DIT LE DROIT INTERNATIONAL DE L’INGÉRENCE DANS D’AUTRES ÉTATS?


Le Canada, tout comme les 195 membres des Nations Unies, a voulu préciser les règles à suivre  pour assurer des relations harmonieuses entre les États et assurer à chaque État, grand et petit, les mêmes droits, relatifs aux personnes et aux peuples.



Article 1


Les buts des Nations Unies sont les suivants :
1.   Maintenir la paix et la sécurité internationales et à cette fin : prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d'écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d'agression ou autre rupture de la paix, et réaliser, par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international, l'ajustement ou le règlement de différends ou de situations, de caractère international, susceptible de mener à une rupture de la paix;
2.   Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l'égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde;
3.   Réaliser la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux d'ordre économique, social, intellectuel ou humanitaire, en développant et en encourageant le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinctions de race, de sexe, de langue ou de religion;
4.   Être un centre où s'harmonisent les efforts des nations vers ces fins communes.

Article 2


L'Organisation des Nations Unies et ses Membres, dans la poursuite des buts énoncés à l'Article 1, doivent agir conformément aux principes suivants :
1.   L'Organisation est fondée sur le principe de l'égalité souveraine de tous ses membres.
2.   Les Membres de l'Organisation, afin d'assurer à tous la jouissance des droits et avantages résultant de leur qualité de Membre, doivent remplir de bonne foi les obligations qu'ils ont assumées aux termes de la présente Charte.
3.   Les Membres de l'Organisation règlent leurs différends internationaux par des moyens pacifiques, de telle manière que la paix et la sécurité internationales ainsi que la justice ne soient pas mises en danger.
4.   Les Membres de l'Organisation s'abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l'emploi de la force, soit contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies.
5.   Les Membres de l'Organisation donnent à celle-ci pleine assistance dans toute action entreprise par elle conformément aux dispositions de la présente Charte et s'abstiennent de prêter assistance à un État contre lequel l'Organisation entreprend une action préventive ou coercitive.
6.   L'Organisation fait en sorte que les États qui ne sont pas Membres des Nations Unies agissent conformément à ces principes dans la mesure nécessaire au maintien de la paix et de la sécurité internationales.


Que fait Justin Trudeau, en relation au droit international? 

Tout d’abord, il fait fi des décisions, déjà prises par le Conseil de sécurité des Nations Unies, sur la question du Venezuela : aucune intervention projetée par les États Unies et ses alliées au Venezuela n'a été autorisée par le  Conseil de sécurité des Nations Unies.

En reconnaissant Juan Guaido, comme président autoproclamé par intérim du Venezuela, créature nommée par Donald Trump, il se déclare en défaut de respect du droit international. En démocratie c’est le peuple qui choisit ses gouvernants et non un empire et ses vassaux qui peuvent le faire. Justin Trudeau et le groupe de Lima, qu’il reçoit, en ce jour,  à Gatineau se font les promoteurs  fictifs du respect du droit international, tout en soutenant les sanctions, le blocus et les diverses variantes d’une guerre économique interventionniste contre le peuple et le gouvernement du  Venezuela. 

Si le premier ministre a le devoir de soutenir les intérêts des entreprises canadiennes ainsi que ceux du peuple canadien, il ne peut le faire au détriment du droit des États et des peuples.

Il ne faudrait pas que notre premier ministre oublie que ceux qui l’ont élu sont les canadiens et canadiennes. Ce n’est pas M. Donald Trump, ni les conglomérats financiers  Vous n'êtes pas sans savoir que ces canadiens et canadiennes veulent le respect du droit international, tant des personnes que des peuples. Les Nations Unies sont là pour en indiquer la marche à suivre. Je ne pense pas que le Conseil de sécurité ait besoin d'un représentant qui ne respecte pas le droit international.

Nous sommes loin d'un Lester B. Pearson, prix Nobel de la paix, en octobre 1957 et d'un Pierre Elliot Trudeau qui a résisté aux pressions de Washington pour maintenir de bonnes relations avec Fidel Castro et la Révolution cubaine. Le Canada est devenu un vassal de Washington et rien n'annonce que cela puisse changer.

Oscar Fortin
20 février 2020



-->

vendredi 7 février 2020

POURQUOI LE VENEZUELA?





Cette question s’adresse tout autant aux États qui s’acharnent contre le Venezuela que pour ceux qui s’acharnent à soutenir et à défendre, si nécessaire, l’actuel gouvernement du Venezuela.  Encore tout récemment, le président Trump, lors de son discours sur l’État d’Union, s’en est pris au Venezuela, tout particulièrement à son Président, Nicolas Maduro, de l’écraser s’il s’obstinait à demeurer au pouvoir.  Il faut rappeler que son mandat prendra fin en 2025.

Légitimement élu par son peuple, le 20 mai 2018, comme Président de l’État vénézuélien, et reconnu comme tel par les Nations Unies et la majorité des peuples qui siègent à l’Assemblée générale de cette même institution. Le Venezuela est un pays souverain et indépendant et c’est le peuple, dit Maduro, qui élit ses présidents et non  Donald Trump.

Aujourd’hui, 7 février, le Secrétaire des relations extérieures de Russie, Sergueï  Lavrov, termine sa tournée en Amérique latine avec le gouvernement légitime du Venezuela. Il s’agit d’une rencontre de très grande importance, sachant que la Russie apporte tout son appui au Peuple vénézuélien et à son gouvernement. 

Les menaces répétées d’interventions militaires de la part de l’administration Trump sont prises au sérieux. En dépit du fait que le Conseil de sécurité des Nations Unies se soit prononcé, depuis longtemps, contre toutes formes d’intervention qui ne sont mutuellement consenties, les menaces persistent et les interventions  agressives, comme les sanctions, blocus et guerres se multiplient.  Pour les Nations Unies, les différends doivent se régler par la voie du dialogue respectueux et non par la confrontation sous ses diverses formes.

Déjà, nous savons depuis 1998, année de l’élection d’Hugo Chavez, que le peuple vénézuélien et son gouvernement, assumeraient le plein contrôle des pouvoirs de l’État qui étaient, depuis longtemps, entre les mains des oligarchies nationales et des États-Unis, ce dernier leur assurant de bons pourboires. Il faut dire que les richesses en pétrole, en or et en diamants étaient là pour compenser amplement  toutes ces contributions généreuses de l’Oncle Sam.

Pour l’opposition, il n’était pas question que ces prétentieux révolutionnaires viennent mettre le désordre dans un État pris en charge par son oligarchie nationale en harmonie étroite avec le grand-frère étasunien, plein d’attention pour chacun d’eux. La démocratie de ces nouveaux venus devra s’ajuster à l’ordre établi par ces derniers. 

On se souviendra que la première décision d’Hugo Chavez, comme Président élu, fut de convoquer à une Constituante du peuple pour l’élaboration d’une nouvelle constitution, émergeant de ce peuple. Une fois rédigée, elle fut soumise par référendum national au peuple, ayant le pouvoir démocratique d’en découdre ou de l’adopter. Elle fut adoptée par une grande majorité de la population. Venezuela fut l’un des premiers États à se donner une constitution, rédigée et voulue par le peuple.


Devant une telle situation, les adversaires, plutôt que d’y reconnaître la volonté du peuple, ont commencé à développer un langage de nature à minimiser le peuple, le réduisant à du populisme, facilement manipulable par les nouveaux arrivés au pouvoir. Pas surprenant que l’opposition, tout au long des années qui allaient suivre,  s’applique à développer un langage récupérateur. La nouvelle démocratie devient une dictature, les nouveaux dirigeants deviennent des Tyrans, les programmes sociaux se transforment en communisme et la Révolution en marche vers une société plus juste, plus équitable avec un gouvernement soucieux avant tout des intérêts du peuple et, à l’intérieur de celui-ci, des plus pauvres et laissés pour compte se transforment en État marxiste. Tout est là pour alimenter les médias de l’empire, mettant en évidence la présence,  sur le Continent, de ces marxistes et communistes qui ne savent rien de la démocratie, qui emprisonnent et torturent les honnêtes gens, ne respectant aucun droit des personnes.

Même, si en dépit de toutes ces manipulations, le peuple poursuit avec enthousiasme son soutien à cette révolution, de portée socialiste, humaniste, chrétienne et anti-impérialiste, les opposants, grassement financés par Washington, n’en continuent pas moins à maintenir le même langage. C’est le cas, entre autres,  de l’épiscopat vénézuélien qui n’en démord pas du langage utilisé à l’époque de Staline pour disqualifier la révolution vénézuélienne. 
  
Ce qu'ils ont dit, en 2015, les évêques du Venezuela et ce qu’ils continuent de dire

«Le plus gros problème et la cause de cette crise générale, comme nous l'avons indiqué à d'autres occasions, sont la décision du gouvernement national et des autres organes du pouvoir public d'imposer un système politico-économique de portée socialiste- marxiste ou communiste. Ce système est totalitaire et centraliste, il établit un contrôle étatique sur tous les aspects de la vie des citoyens et des institutions publiques et privées ...

Encore une fois, nous affirmons: le socialisme marxiste est une mauvaise voie, et c'est pourquoi il ne devrait pas être établi au Venezuela »

Cette modification de la réalité pour l’ajuster à leurs idées me rappelle cette phrase de pape François dans sa première Exhortation apostolique Evangelii gaudium.

« 231. Il existe aussi une tension bipolaire entre l’idée et la réalité. La réalité est, tout simplement ; l’idée s’élabore. Entre les deux il faut instaurer un dialogue permanent, en évitant que l’idée finisse par être séparée de la réalité. Il est dangereux de vivre dans le règne de la seule parole, de l’image, du sophisme. À partir de là se déduit qu’il faut postuler un troisième principe : la réalité est supérieure à l’idée. Cela suppose d’éviter diverses manières d’occulter la réalité : les purismes angéliques, les totalitarismes du relativisme, les nominalismes déclaratifs, les projets plus formels que réels, les fondamentalismes antihistoriques, les éthiques sans bonté, les intellectualismes sans sagesse. »

J’en déduis qu’il est parfois plus commode pour certains d’ajuster la réalité à leurs idées plutôt que d’ajuster leurs idées à la réalité. Selon les politiques éditoriales des médias, cet ajustement de la réalité au message qu’ils ont à livrer  les accommode même si la réalité y est sacrifiée.

Quelques autres citations du pape François, avant même que la machine vaticane n’ait pu l’encadrer dans ses nouvelles fonctions de pape :


« 202. La nécessité de résoudre les causes structurelles de la pauvreté ne peut attendre, non seulement en raison d’une exigence pragmatique d’obtenir des résultats et de mettre en ordre la société, mais pour la guérir d’une maladie qui la rend fragile et indigne, et qui ne fera que la conduire à de nouvelles crises. Les plans d’assistance qui font face à certaines urgences devraient être considérés seulement comme des réponses provisoires. Tant que ne seront pas résolus radicalement les problèmes des pauvres, en renonçant à l’autonomie absolue des marchés et de la spéculation financière, et en attaquant les causes structurelles de la disparité sociale[173] les problèmes du monde ne seront pas résolus, ni, en définitive, aucun problème. La disparité sociale est la racine des maux de la société.

204. Nous ne pouvons plus avoir confiance dans les forces aveugles et dans la main invisible du marché. La croissance dans l’équité exige quelque chose de plus que la croissance économique, bien qu’elle la suppose ; elle demande des décisions, des programmes, des mécanismes et des processus spécifiquement orientés vers une meilleure distribution des revenus, la création d’opportunités d’emplois, une promotion intégrale des pauvres qui dépasse le simple assistanat. Loin de moi la proposition d’un populisme irresponsable, mais l’économie ne peut plus recourir à des remèdes qui sont un nouveau venin, comme lorsqu’on prétend augmenter la rentabilité en réduisant le marché du travail, mais en créant de cette façon de nouveaux exclus.


205. Je demande à Dieu que s’accroisse le nombre d’hommes politiques capables d’entrer dans un authentique dialogue qui s’oriente efficacement pour soigner les racines profondes et non l’apparence des maux de notre monde ! La politique tant dénigrée est une vocation très noble, elle est une des formes les plus précieuses de la charité, parce qu’elle cherche le bien commun

Des considérations qui ont de quoi encourager les dirigeants et les peuples des pays émergents de l’Amérique latine  dont les objectifs sont ceux-là mêmes dont parle le pape François. Malheureusement, ce qui fut la joie de nombreux chefs d’États y dirigeants sociaux est devenu pour de nombreux autres dirigeants, y incluant la majorité des épiscopats, un langage à garder sous silence. 
Le 13 mars prochain, le pape François célèbrera ses sept années comme Papa et chef du Vatican. Faudra voir, à ce moment, ce qui en sera advenu de cette Exhortation apostolique  du 26 novembre 2013.

D’ici là, nous verrons ce qui adviendra du Venezuela, de ses opposants.

Oscar Fortin

7 de février 2020